Alain Brion
(scénario & dessin)

Androïdes, tome 10 :

Darwin

Bande dessinée, science-fiction / post-apocalyptique
Publiée le 26 mai 2021 chez Soleil

An 2073. La situation du monde est devenue dramatique. Tandis que sur la Lune des scientifiques attendent leur rapatriement, un astéroïde dévaste la Terre. L’androïde Darwin envoyé sur place devra trouver un moyen de les sauver. Il découvrira que la planète a basculée dans l’anarchie. Sur la Lune des morts suspectes surviennent et la poignée de survivants sombre dans la paranoïa.

De plus en plus de dessinateurs deviennent scénaristes pour illustrer et mettre en scène leurs propres histoires. Et force est de constater qu’il sont bien souvent meilleurs scénaristes que les scénaristes de profession… C’est ainsi que ce tome 10 de la série Androïdes intitulé Darwin, Alain Brion semble répondre au dernier coup d’éclat de l’ami Boichi ! Dans Dr. Stone Reboot : Byakuya, Boichi racontait l’histoire d’un robot qui accédait à l’humanité en attendant vainement des naufragés de l’espace crashés sur Terre. Or dans Darwin, Alain Brion raconte l’histoire d’un robot qui accède à l’humanité en aidant activement des naufragés de l’espace en se crashant sur Terre…

Les élites autoproclamées sont obsédées par les i-machins qui ne servent à rien, mais pas un seul instant elle ont pensé que le remplacement des hommes par les machines allait poser des problèmes dans un monde peuplé de 9 milliards d’habitants. Face à la crise climatique, la crise migratoire, la crise économique et tutti quanti elles ont dû sabrer dans tous les budgets utiles pour offrir en dernier recours du pain et des jeux plutôt que de changer de logiciel, car ces gens préfèrent la fin du monde à la fin de leur préjugés. C’est ainsi que les habitants de la base lunaire assistent à la fin de l’humanité lorsqu’un astéroïde tueur s’écrase sur Terre sans prévenir, faute de lanceurs d’alertes qu’on a tous fait taire pour assurer la tranquillité de la ploutocratie mondialisée…

– J’aimerais aller dans les étoiles… Avant de m’endormir, ma mère me récitait leurs noms. Antarès, Bételgeuse, Cassiopée…
– Je ne pense pas que l’humanité sera capable un jour d’aller aussi loin, mais les androïdes ? Qui sait ?

Alain Brion est un illustrateur qui réussi à devenir dessinateur de bandes dessinées, et c’est déjà un fait assez rare pour le signaler. Son talent on le connaît maintenant depuis longtemps, donc chaque page est un plaisir pour les yeux qui n’est même pas gâché par quelques onomatopées superfétatoires… L’ensemble ne souffre finalement que d’un seul défaut, à savoir qu’on raconte deux histoires et qu’en 60 pages il est rigoureusement impossible d’exploiter toutes leurs potentialités !

D’un côté on suit le Docteur Irina Chichkina traumatisée par la fin de l’humanité au point de ne pas vouloir dire au revoir à sa fille Machka. Avec les accidents et les suicides douteux de ses collègues elle devient de plus en plus paranoïaque, au point de suspecter son compatriote Oleg Reznov ancien du FSB de vouloir rejouer Adam et Eve avec elle… C’est un survival en lieu clos, et elle on se met à suspecter tout le monde y compris elle-même. La pauvre, si elle avait su ! Mes pauvres, si vous aviez su !!!

D’un autre côté on suit l’androïde Darwin qui au départ joue un peu le rôle de David dans le Prometheus de Ridley Scott. Mais ensuite il est envoyé sur Terre réactiver le programme de conquête spatiale de Donald Trusk (contraction de grands tarés parmi les tarés, à savoir Donald Trump et Elon Musk). L’humanité a crée une nouvelle espèce intelligente, mais pour faire de ses membres des esclaves, des soldats et des putes : à miser sur le pire, on n’est jamais déçu… Darwin doit accomplir sa mission et embarque l’androïde sexuelle Scarlett et la petite humaine Dolly dans sa cavale où les survivants du cataclysme ont devenus des gangers, des cannibales, ou les deux. Dans un survival à ciel ouvert, Darwin développe une nouvelle fonctionnalité qu’il nomme « libre arbitre ». Il souhaite partager cette capacité avec ses semblables, mais pour activer un androïde il faut un être humain. C’est là que Darwin / David se rend compte que conçu par des humains il ne peut penser que comme un être humain, que les meilleurs des êtres humains sont les enfants qui pensent à réaliser leurs rêves avant de désirer exploiter leurs prochains, et que ça tombe bien parce qu’il a un enfant sous la main pour du passé faire table rase avant de créer une nouvelle civilisation…

 

Alain Brion n’est pas aussi fort que Boichi : fin du rêve. Alain Brion est plus fort que Ridley Scott : début du rêve. Parfois c’est plein d’incertitudes que la vie est belle !!!

note : 8-/10

Alfaric

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