Nakajima Michitsune
(scénario & dessin)

Baltzar, la Guerre dans le Sang : tome 5

Manga, histoire / uchronie / 19e siècle
Publié en VF le 29 mai 2020 chez Meian
Publié en VO à partir de mars 2011 par Shinchosha dans Bunch Comics (« Gunta no Baltzar »)

Sous le commandement de Baltzar, le régiment de volontaires du Baselland et les survivants de la garnison de Hoppensted quittent précipitamment le village afin de rejoindre la gare. Malheureusement, leur retraite a été coupée par l’armée du Holbaek, ils décident donc de rejoindre à pied la prochaine garnison alliée. Cependant, la cavalerie ennemie, avec leur sanguinaire mais talentueux capitaine, est toujours sur leurs traces.

OMG quel excellent tome 5 !!!

D’une haute importance diplomatique le régiment du Baselland est mis en villégiature dans un trou paumé sous la protection de troupes expérimentées du Weißen. Bernd Baltzar ne cesse de mettre en garde son supérieur hiérarchique sur le terrain, mais fatalement la guerre finit par rattraper leur trou paumé (l’intriguant Rudolf Liebknecht participant bien involontairement à la mise en danger de l’être aimé)… Car le drame a évidemment lieu, et Baltzar doit prendre la relève de son aîné pour effectuer ce qui ressemble fort à L’Anabase de Xénophon (les vrais savent). En cavale pour sauver leur peau, les protégés de Baltzar peu ou prou Hannibal Smith dixneuvièmiste ont fort à faire car le Prince Reiner August Binkelfeld ne doit à aucun prix être capturé. Et c’est ainsi que pour sauver les blessés alliés et les cadets de leur pays, les soldats du Baselland décident d’accomplir l’ultime sacrifice en organisant les carrés d’infanterie plus napoléoniens tu meurs face à la cavalerie du Holbaeck : epicness to the max garanti!

Nous suivons ensuite un jeu du chat et de la souris, avec des soldats victimes du syndrome du survivant. Je passe rapidement sur les deux agents secrets qui aident les efforts des uns et sabotent les efforts des autres, l’un d’entre eux ayant Baltzar dans son collimateur… Car l’un des point fort du récit c’est l’absence de manichéisme : nous avons des militaires prêts à tuer et à être tués, qui quel que soit leur camp défendent leur patrie avec force et honneur, face à des civils qui seront bel et bien perdants quels que soient les gagnants (c’est d’ailleurs tout à l’hommage de l’auteur que de toujours confronter le quotidien des militaires et des civils)…

Le visage de la guerre va bientôt complètement changer. Les batailles seront alors bien plus atroces qu’on ne peut l’imaginer.

Le Prince pense à se rendre, les cadets du Baselland pensent à se déserter, les survivants du Weißen pensent à sauver leur honneur en commettant à leur tour l’ultime sacrifice, quand Batlzar se fait violence en utilisant un procédé en lequel il n’a aucunement confiance. Car en utilisant conjointement mitrailleuses et fils barbelés, deux objets qu’il a naguère vilipendés, il fait entrer l’art de la guerre dans une nouvelle ère. Nous voici dans la guerre totale et totalement industrielle, dont les crimes contre l’humanité ont été dûment constatés par toute l’humanité (au grand dam de la ploutocratie mondialisée qui en a toujours eu rien à secouer tant que cela ne remettait pas en cause la situation de rentier)…

On peut se demander si Bernd Baltzar sait ou ne sait pas qu’il marche dans les pas d’Elric de Melniboné. Légendaire antihéros de Fantasy, Elric de Melniboné convoquait les forces du chaos pour sauver l’être aimé avant de partir en croisade contre elles dans le vain espoir de sauver le monde entier… Dans tous les cas, c’est plus que jamais To Be Continued (surtout quand on sait que le cliffhanger de fin nous montre les forces du Weißen prêt à lancer un contre-offensive généralisée !

PS : c’est réjouissant de voir un auteur japonaise aussi bien maîtriser l’Histoire de l’Europe, d’autant plus qu’en appendices on développe les réflexions de Bernd Baltzar qui se prend au jeu d’un nouveau sport appelé « football »…

note : 8,5/10

Alfaric

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