Nakajima Michitsune
(scénario & dessin)

Baltzar, la Guerre dans le Sang : tome 6

Manga, histoire / uchronie / 19e siècle
Publié en VF le 27 juillet 2020 chez Meian
Publié en VO à partir de mars 2011 par Shinchosha dans Bunch Comics (« Gunta no Baltzar »)

Bazar et sa troupe parviennent enfin à rejoindre le quartier général des opérations de l’armée de Weiβen. Ils sont accueillis en héros par les parlementaires du Baselland qui ont eu vent de leurs exploits. C’est au milieu des tranchées, pendant le siège d’une forteresse du Holbaek, que Baltzar rencontre une jeune journaliste de Weiβen, Annelise, qui va lui faire des révélations incroyables.

Ce tome 6 commence par un pied de nez que lecteurs et lectrices ne vont pas forcément apprécier : contrairement à ce qui est annoncé le récit va se concentrer sur les batailles de salon et non sur la guerre de tranchée… C’est ainsi qu’on amène de manière capillotractée nos cadets encore en formation à l’école militaire à une conférence de paix internationale avec Bernd Baltzar qui passe de formateur militaire à représentant diplomatique (on nous dit que la série n’était pas encore prête pour l’epicness to the max plein de sang et de larmes, et ça je veux bien le croire)…

Dans un grand hôtel alpin se rassemblent les représentants de la Prusse, de la Bavière, du Danemark, de l’Autriche-Hongrie, de la Russie, de la France et de l’Angleterre. Pour l’agent du chaos Rudolf von Liebknecht, c’est une nouvelle arène et il compte bien jeter de l’huile sur le feu. Sauf qu’on joue magnifiquement sur le suspens et la surprise : là où tous les pays envoient des délégations fournies, la Prusse n’envoie qu’un simple fonctionnaire sans aucun pouvoir avant que le roi ne se déplace en personne pour demander audience à l’impératrice autrichienne pour laquelle travaille le Milady de Winter yaoi… On ne sait pas si le révolutionnaire Rudolf von Liebknecht travaille contre ou avec le très suprématiste chef-d’Etat major prussien Horst von Stauffenberg, où si l’un est la dupe de l’autre. C’est donc dans cette ambiance où tout est possible que nos cadets passent en mode récupération d’informations, et tout particulièrement Helmut / Hermine Marx von Babel qui plus que jamais en mode Lady Oscar est réaffecté(e) en robe à corset à la protection rapprochée du Prince Reiner Augsut Binkerlfield.

Formé à bonne école Bernd Baltzar le méritocrate roturier est en chasse de la moindre possibilité d’attentat terroriste, mais en bon patriote il ne pas imaginer un seul instant qu’il puisse s’agir de son propre gouvernement. Et si Rudolf von Liebknecht aristocrate révolutionnaire n’essayait pas de l’attirer du Côté Obscur mais au contraire de le ramener du Côté Clair de la Force ?

La guerre est entrée seule dans une nouvelle ère, sans attendre que les nations ou les peuples aient évolué. 

Ça souffle quand même un peu le chaud et le froid à mes yeux.

Il y a des pistes très intéressantes comme le transgenre avec Helmut / Hermine Marx von Babel, Rudolf von Liebknecht qui oscille entre agent du chaos et combattant de la liberté (on touche tellement du doigt les uchronies révolutionnaires du JdR GURPS Alternate Earths : promis, je vous en parlerai un jour !), et le roi prussien qui comme l’empereur centauri Turhan lutte pacifiquement contre son propre gouvernement belliciste, impérialiste et suprématiste (Babylon V : les vrais savent !).

Malheureusement j’ai trouvé ce tome étrangement inabouti sur le fond comme sur la forme : les aspects policier / espionnage ne sont pas optimisés, la narration est moins posé, les graphismes sont moins soignés, et bizarrement les dialogues semblent avancer à marche forcée. Le truc qui tire vraiment l’ensemble vers le bas, c’est quand même les cadets de l’école militaire royale du Bavière qui ici ressemblent aux Sept Nains ! Le jeunisme forcé est une plaie de la culture japonaise, qui se sent obligée de rajeunir tout le monde de manière totalement artificielle (j’ose espérer que ce n’est pas pour flatter les plus bas instincts pédophiles d’une partie de la population semble-t-il plus ou moins aisée et nostalgique du droit de cuissage d’Ancien Régime). Car nos héros adolescents perdent pas mal d’années et de centimètres en dépit du bon sens le plus élémentaire !

PS : Oups, j’ai failli oublier de vous parler d’Annelise, jeune journaliste prussienne qui va faire des révélations mais qui avant toute chose dézingue le carpétisme de la caste journalistique qui trop souvent se la pète grave…

note : 7,5/10

Alfaric

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