Nakajima Michitsune
(scénario & dessin)

Baltzar, la Guerre dans le Sang : tome 8

Manga, histoire / uchronie / 19e siècle
Publié en VF le 21 décembre 2020 chez Meian
Publié en VO à partir de mars 2011 par Shinchosha dans Bunch Comics (« Gunta no Baltzar »)

Après avoir récupéré des canons dans la capitale, les artilleurs d’Erzreich infiltrés au Baselland commencent à bombarder l’école militaire. D’abord perplexe face à un ennemi positionné hors de vue, Dieter décide de répliquer par des tirs non ajustés en mettant en application les leçons de Baltzar. Pendant ce temps, ce dernier essaie de se renseigner sur la situation au Baselland mais il est surveillé de près par Jurij et Timo.

Dans ce tome 8 la Bavière est toujours dans le Chaos… Le Prince Héritier Franz a lancé un coup d’État en accusant son frère Reiner d’avoir lui-même préparer un coup d’État. Et le premier soutenu par l’Autriche comme le second soutenu par la Prusse souhaitent en finir au plus vite avant que les choses ne dégénèrent en guerre civile, et que leur pays de devienne le champ de bataille des puissances étrangères… Tout se joue donc dans le siège de l’école militaire fondée par Reiner !

Sauf que la situation est bloquée entre l’artillerie des assiégeants qui n’a pas le temps de régler ses tirs et l’artillerie des assiégés qui ne parvient à déserrer l’étau. Les assiégeants espèrent que les assiégés tomberont à cause de vivres et munitions avant que les renforts arrivent, et les assiégés espèrent que les renforts arriveront avant qu’ils ne manquent de vivre et de munitions. Avec le temps qui passent tout est donc bon pour augmenter le moral de ses troupes et amoindrir le moral des troupes adverses… ATTENTION SPOILERS Et on touche le fond quand les cadets tuent leur officier pour déserter, avant de se faire massacrer par les troupes adverses bien qu’ils brandissent un drapeau blanc… FIN SPOILERS

Mais la guerre c’est tuer et être tué. Et ceux qui déclarent et dirigent les guerre oublient bien souvent que les soldats sont des êtres humains avec des sentiments et qu’ils ont des familles avec des sentiments (on n’aurait pas dû « limoger » les bouchers de la WWI, mais les interner ou les emprisonner pour les empêcher définitivement de nuire, et on devrait faire la même chose avec les bankster est les patrons voyous menant la guerre économique mondiale au détriment des peuples du monde entier juste pour gonfler leurs comptes financiers)…
On nous montre donc tous les états d’âmes d’un véritable comédie humaine ! Citons Helmut Marx von Babel et Jürgen Georg von Breitner qui nous rejouer la tragédie d’Oscar et François (Versailles no Bara, les vraies savent !), ou l’artilleur Paul qui n’ose mettre sa famille en danger et la famille de Paul qui n’ose mettre leur benjamin en danger, le noble Joseph von Rendelick qui pour le bien de sa patrie s’attire l’ire de l’aristocratie, ou le maire roturier qui n’hésiste pas à défier son souverain pour ses administré ne servent plus de boucliers humains… Ah ça, ces êtres humains sont bien loin des requins en costard-cravate ou en talons aiguilles de la macronie unifiée !

Il est clair qu’étendre aux masses l’accès à l’éducation et à l’autonomie rend un pays plus fort. Pour préserver une nation, il n’est plus nécessaire de recourir à la loyauté envers le roi.

ATTENTION SPOILERS Le tout est magnifié par l’opposition fratricide de Franz et Reiner. Franz qui n’a jamais oublié qu’il est un usurpateur roturier continue de défendre bec et ongles l’Ancien Régime. Reiner qui a oublié qu’il était un roturier au point d’être persuadé d’être un aristocrate lui se bat pour l’abolition de l’Ancien Régime. Et dans leur drôle de famille recomposé, ils sont tous les deux hantés par une mère qui souhait un nouvel enfant pour oublier les malheurs du passé quitte à se débarrasser d’eux, et un père qui malgré la funeste vérité les a toujours aimés… Et le patriarche de la Dynastie Binkelfeld gravement victime d’un AVC continue de se battre pour qu’il estime être le mieux pour ses enfants et ses sujets : la liberté, l’égalité et la fraternité, quoi qu’il puisse en coûter ! FIN SPOILERS

Le sort du monde se joue donc en l’âme d’un seul homme, et c’est repartir pour la ZONE SPOILERS !
Bernd Baltzar militaire jusqu’au bout des ongles sait qu’il doit obéir à la chaîne de commandement, même si au sommet de celle-ci se trouve le chef d’État-Major Horst von Stauffenberg qui souhaite que l’Europe passe directement de l’âge des rois à l’âge des totalitarismes sans passer par les cases républiques et démocraties. Il a tout sacrifié à sa carrière, et faire un pas de côté signifie pour lui tout perdre, et ce définitivement… Mais quand il est sollicité par le roi prussien pour sauver la Bavière, l’Europe et le monde, il doit se remettre en question. C’est avec l’aide des espions et des policiers prussiens davantage fidèles au roi qu’aux apprentis sorciers de l’armée et de l’administration qu’il contourne l’appareil militaire pour rejoindre le champ de bataille bavarois. Comment va intervenir celui qui ne jure que par « les plans qui se déroulent sans accros » ? Et s’il intervenait comme Miles Vorkosigan, alias Tyrion Lannister dans l’Espâce : sauver tout le monde, ou ne sauver personne !

 

Le côté politique est excellent, le côté militaire est excellent, les côtés sociaux et économiques sont très bien fait et plus que tout on met en avant les causes et conséquences pour nous autres êtres humains. A ma connaissance seuls Kingdom et Les Héros de la Galaxie sont arrivés à aussi bien synthétiser les heurs et malheurs de l’humanité toute entière ! Mais c’est un peu gâché par le fait que les cadets de l’école militaire qui sont le fil directeur du récit, car dépositaires de l’avenir de leur pays, ressemblent de plus en plus à des « gros hobbits joufflus » dans la plus grande tradition des comics qui ne savent pas dessiner des enfants voire des adolescents…

note : 8/10 (sans les limitations graphiques j’aurais mis plus sans hésiter)

Alfaric

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