Juan Luis Landa
(scénario & dessin)

Chroniques de Roncevaux, tome 2 :

Munjoie !

Bande dessinée, histoire / moyen-âge 
Publiée le 13 avril 2022 chez Glénat

Les Chroniques de Roncevaux racontent l’épopée de Charlemagne et Roland en Hispanie en l’an 778, lorsque le grand roi franc entreprend de mettre fin à la fougue écrasante de l’Empire islamique qui menace le sud de son territoire. L’ambition l’aveugle, le désastre l’attend, avec cette campagne qui va s’achever par la fameuse bataille de Roncevaux qui va donner lieu à la légende.

C’est Frère Angelo qui nous raconte l’histoire d’un rêve qui tourne au cauchemar. Malgré les exploits héroïques de Roland (si seulement son seigneur en était digne, quel excellent vassal !), le siège de la cité musulmane de Saragosse est un fiasco et l’armée de Charlemagne doit repasser les Pyrénées avant que l’émir et le calife ne se réconcilient. L’Empereur est furax et passe ses nerfs sur la ville chrétienne de Pampelune qui est pillée puis rasée, avant que les habitants ne soient massacrés et les otages exécutés. Cela pousse les Basques chrétiens modérés dans les bras des Basques païens radicalisées : le sort de Charlemagne et de son armée est scellé…

Il est poursuivi et harcelé par les Basques tout le chemin du retour, et la curée commence au moment où ils sont le plus épuisé (de l’empire romain à l’empire napoléonien on a l’impression qu’en Espagne plus les choses changent et plus elles sont les mêmes). L’Empereur sauve son magot par ruse, mais sauve sa peau en sacrifiant celle de Roland qui lui a désobéit en allant commander l’arrière-garde. Jusqu’au bout du bout Roland attend les renforts de Charlemagne qui ne viendront jamais… On ne saura jamais le fin mot de tous les non-dits de leur relation, même si on se doute que le suzerain était jaloux de la vaillance et de la popularité de son plus fidèle vassal. Mais peu importe quand les dessins sont aussi beaux !

– Je croyais que les bases d’une bonne chronique étaient l’honnêteté et la fidélité. Je compris vite que je ne devais consigner que les faits dignes d’être rappelés, pour la plus grande gloire du roi.

Une magnifique réussite en 2 tomes seulement car chaque planche est du bonbon pour les yeux. J’ai rarement vu des graphismes aussi fluides et aussi dynamiques !!! La bataille de Saragosse pleine de bruit et de fureur n’est pas sans rappeler celle de Jérusalem dans le film Kingdom of Heaven de Ridley Scott, et celle de Roncevaux nous plonge au cœur de la folie en prenant des accents fantasmagoriques.

Les tons sépias colorisent merveilleusement bien cette adaptation de chanson de geste, renforcée sur le fond par la relation qu’entretiennent en silence Roland et la Dame Onneka prise en otage avec son fils. Car Roland protège la veuve et l’orphelin comme un vrai paladin !

PS : surveillez bien les prochaines réalisations de l’artiste espagnol Juan Luis Landa

note : 10/10

Alfaric

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