Virginie Augustin
(scénario & dessin)
D’après R.E. Howard

Conan le Cimmérien, tome 6 : Chimères de fer dans la clarté lunaire

Bande dessinée, fantasy
Publiée le 12 juin 2019 chez Glénat

Sur une île, le danger ne vient pas toujours de l’extérieur… Une jeune femme en danger est poursuivie par son vil maître. Conan, dont les siens viennent d’être décimés par ce même maître, met un terme à la cavale de la belle et la sauve d’un coup d’épée. Liés par le destin, le couple décide alors de prendre la route ensemble. Leur périple les mène sur une île où ils découvrent sur place d’étranges ruines habitées par une sombre magie. Leur refuge paradisiaque se transforme aussitôt en huis clos étouffant où rodent les ombres. Qui sait l’étendue des dangers qui y résident… ?

Je me suis longtemps demandé pourquoi Virginie Augustin a décidé d’œuvrer en solo sur une œuvre mineure de R.E. Howard qui reprendra et améliorera la formule de Chimères de fer dans la clarté lunaire dans des récits ultérieurs… Homme de peu de foi que j’étais ! Elle centre encore plus que l’auteur texan le récit sur la courtisane Olivia qui comme chaque être humain souhaite écrire son destin de ses propres mains : Girl Power ! Malgré le cahier des charges le récit n’a pas pour héros Conan mais a pour héroïne Olivia…

Face aux civilisés, Olivia n’a jamais été traitée en autre chose qu’une femme-objet, mais face à Conan elle découvre un homme qualifié de barbare qui au lieu de prendre de force préfère de bon gré recevoir (c’est toute la différence entre les optimates qui se croient tout permis et les populares qui se content de profiter de ce que le vie leur offre). Conan a toujours été perçu et utilisé par son concepteur comme un « problem solver », et ici le problème à résoudre est double : survivre en sauvant Olivia des périls qui la menacent et qu’elle ne pourraient jamais affronter seule, mais d’abord et surtout aider Olivia à s’accomplir en devenant la femme sans peur et sans reproche qu’elle a toujours rêvé d’être !

Les dieux durent aussi peu que les hommes.

R.E Howard ne le savait pas encore mais il utilise des archétypes horrifiques plus modernes que lui et que magnifiera George Romero dans ses films de zombies : Conan et Olivia sont piégés entre la côte tenue par les pirates de la Fraternité Rouge (menace immédiate) et les ruines intérieures peuplées par des créatures de la nuit (menace potentielle), et entre les deux lieux rôde une horreur simiesque qui n’attend qu’une erreur de leur part pour les croquer… Le récit commence par Conan prenant tous les risques pour délivrer Olivia, et se clôt par Olivia prenant tous les risques pour délivrer Conan : et pan dans les dents de tous les bien-pensants dont je vous épargnerai les noms et les préjugés hautains qui n’ont cesser de vilipender la misogynie de l’auteur texan de l’entre-deux-guerres… Vous êtes tous hors-sujet donc complètement ridicules (heureusement le ridicule semble ne pas être mortel) !
Je peux juste reprocher 2 choses au bon sinon très  bon travail de Virginie Augustin : l’attaque des chimères fer moment fort du récit ne fait qu’une seule page, et un travail perfectible sur les onomatopées mais j’en avais déjà parlé pour les tomes précédents…

note : 7/10 (un côté horrifique plus punchy, et on passait à 8/10)

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

[ratingwidget post_id=8374]

Pin It on Pinterest

Share This