Hiroki Endo
(scénario & dessin)

Éden, tome 7 :

Automater

(pour public averti)

Manga, science-fiction / cyberpunk 
Publié en VF en janvier 2005 chez Panini
Publié en VO entre 1997 et 2008 par Kodansha dans Afternoon (« Eden – It’s an Endless World! / エデン イッツアンエンドレスワールド »)

Hiroki Endo déroule une trame complexe où se croisent et s’affrontent diverses organisations criminelles. Au cœur de la bataille, Elijah Ballard. Les terribles épreuves qu’il a dû traverser l’ont fait grandir plus vite. Aujourd’hui, il se retrouve face à un trafiquant Pedro et une prostituée, Manuela, qui a sombré dans le cercle infernal de la drogue. Une sinistre affaire qui pourrait bien cacher une machination diabolique…​

Dans ce tome 7, Elijah Ballard sous le choc de l’agression d’Helena, violée et mutilée, va directement demander de l’aide à Automater, aujourd’hui cyborg clouée à son lit médicalisé mais autrefois mentor et parraine de Pedro Octavio. Il veut la vengeance, et ce à n’importe quel prix !

Il a un long droit de quota de flashback sur le « méchant » Pedro Octavio. Avant d’être un criminel sadique et cruel prêt à tout et au reste pour le pouvoir et l’argent, il a été un être humain courageux et généreux prêt à tout et au reste pour éloigner sa mère de la drogue et son frère de la pauvreté.

L’idée de l’auteur est de montrer que l’homme naît bon et que c’est la société qui le corrompt. Donc sans retrouver « le Jardin d’Éden », l’humanité est condamnée à la corruption, et les nouvelles générations sont condamnées à commettre les mêmes erreurs que les anciennes générations. Pour se faire justice Pedro Octavio est venue voir Automater avant de devenir un monstre, donc Elijah Ballard qui pour se faire justice vient voir Automater va-t-il devenir un monstre ? Ce n’est pas comme si depuis la découverte de sa stérilité Automater se posait en éleveuse de mâles alphas, porteurs des fameux patriarcat et masculinité toxiques…

Hommes, femmes… C’est pareil. Dès l’instant où on se salit les mains, on n’a plus qu’un seul choix : rester en haut de l’échelle.

Il y a une belle histoire avec Pedro qui fait tout pour que Manuela décroche de la drogue en espérant la sauver lui qui n’a pas su sauver sa mère. Mais ne décroche pas qui veut, surtout quand on ne veut pas, donc il finit par renoncer avant de devenir son dealer dans l’espoir d’allonger son espérance de vie. Les deux personnages s’accrochent l’un à l’autre, rejouant « le Jardin d’Eden » de leur premier amour sans jamais se donner l’un à l’autre. Mais on parle d’un caïd qui n’hésite par à tuer et mutiler des femmes et des enfants pour asseoir son autorité, et d’une femme qui n’hésite pas à vendre ses enfants pour se payer une dose donc un trip de plus…

Elijah finit pas comprendre que Manuela n’a jamais été un victime de la guerre des gang entre Pedro et Tony, mais plutôt la complice de Pedro pour déclencher la guerre des gangs contre Tony. Pire, il finit par comprendre qu’elle préfère la drogue à sa fille quitte à l’abandonner pour suivre son dealer préféré…

Hiroki Endo explore les aspects les plus noirs de l’humanité avec une analyse de l’addiction, y compris au pouvoir et à l’argent, qui apprendrait bien de trucs aux élites autoproclamées qui prétendent nous diriger. C’est très bien fait sur le fond comme sur la forme donc cela prend aux tripes car cela parle au cœur et à l’âme de tout être humain (enfin, ceux qui le sont encore hein).

Sans parler du grimdark pour le grimdark avec autant de personnages totalement tordus dans leurs têtes, dommage que le background soit toujours aussi nébuleux (Propater, Nomad, Gnosticisme, Agnosticisme). Pour ne rien gâcher alors que le récit est entièrement centré sur le personnage d’Elijah Ballard, on nous laisse dans le schwarz concernant les tenants et aboutissants de l’intrigue entre guerres des gangs, guerre des polices, guerres des services, avec espionnage et terrorisme internationaux. Car tout le monde se tire la bourre, pour des raisons aussi nébuleuses que le background, et qu’il y a des agents infiltrés et des agents doubles voire triples un peu partout…

note : 8/10

Alfaric

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