Sebastián Cordero (réalisation)
Philip Gelatt (écriture)

Europa Report

Film, science-fiction / hard-science
Sorti en juin 2013 (« Europa Report »)

Un équipage international d’astronautes est missionné par une société privée sur Europe, l’une des Lune de Jupiter, pour y chercher d’éventuelles traces de vie. Après un atterrissage catastrophique dû à une défaillance technique, le contact avec la Terre est perdu. Les 6 astronautes se retrouvent seuls sur cette planète glacée, et sont bien loin d’imaginer ce qu’ils vont y découvrir…

Scénarisation :
Cela aurait pu être une bonne histoire pour la série Au-delà du réel. Mais là cela dure 1h30 : c’est long, c’est lent, c’est chiant. On a une structure en flashback avec des flashbacks à l’intérieur des flashbacks (ou en flashforward avec des flashforwards à l’intérieur des flashforwards) qui n’existe que pour le spectateur reste devant l’écran alors qu’il ne se passe rien (« restez, restez : si, si à la toute fin il va se passer un truc grave ! »).

Les rebondissements (une série de tuiles à la Apollo 13) sont téléphonés car passé un cap c’est surtout la connerie des personnages qui fait avancer l’intrigue. Prenons donc quelques exemples :
1) Une sortie dans l’espace en gravité zéro sans arrimage. Sans commentaire tellement c’est débile.
2) Non respect des consigne de sécurité dans le vide
Je bourrine un panneau qui se décroche, oh pas de bol ma combinaison se déchire…
3) Un sas de sécurité / quarantaine qui non seulement ne sert à rien, mais en plus ne marche qu’en manuel
4) Une sortie sur Europa en solo !
« – Oh il y a de la lumière, je vais voir ce que c’est…
– Attention la glace est moins épaisse à cet endroit
– Oh cela brille de plus en plus, je vais m’approcher
– Attention tu sors du visuel, on ne voit plus là !
– Oh cela bouge, cela fait du bruit. La glace cède. CRAAAC. WTF ! OMG ! Arghhh…
5) Tentative de décollage. Le vaisseau n’a pas assez de puissance.
Pour ne pas s’écraser trop rudement, il lâche du lest.
Pouvait le lâcher avant pour ne pas s’écraser du tout ?
6) Pour rétablir les communications, il suffit de faire des économies d’énergie.
Pourquoi ils n’y ont pas pensé avant ?

 

Interprétation :
– Daniel Wu (Tai Chi, Into The Badlands)
– Michael Nyqvist (les films Millenium)
– Sharlto Copley (District 9, Elysium)
– Christian Camargo (le Tueur de Glace dans la saison 1 de Dexter)
– la belle Karolina Wydra (Dr House, True Blood)
Sauf que comme ils sont toujours filmés par des caméras de sécurité de profil ou de loin, impossible d’apprécier leur jeu d’acteur. C’est débile, parce que visiblement on a mis des sous dans le casting.

Réalisation :
Sebastián Cordero a voulu faire footage en réalisant un Paranormal Activity de SF. Cela marche très bien en court-métrage mais en long-métrage c’est casse-gueule. Le film fait moins d’un 1h30 mais j’ai eu l’impression qu’il durait plus de 3h…
En plus des flashbacks / flashforwards, on fait du remplissage avec des documents d’archives, des interviews / commentaires de l’équipe sur Terre, des zappings de caméras de surveillances (intérieur et extérieurs : c’est passionnant de surveiller le vide spatial !), des zooms sur les instruments de contrôles, des gros plans sur le compteur de temps, et on plus les personnages revisionnent souvent des scènes déjà vues pour comprendre ce qu’il se passe.

Visuels :
Tout se passe dans 3 modules bien reconstitués mais c’est tout. Un seul plan extérieur d’Europa, et pas terrible du tout en plus.
Quelques plans en CGI inférieurs à ce qu’on faisait dans les années 90. La sortie dans l’espace est tellement bien faite qu’on est obligé d’entourer les personnages pour les distinguer à l’écran. La créature est réussie, mais on la voit 3 secondes en tout et pour tout… Au final j’ai vraiment peine à croire qu’on a dépensé 10 millions de dollars (le budget de Skyline pour comparer).

Bande-son :
Un très joli score, qui sauve à lui tout seul des séquences entières du film. J’ai tout de suite pensé à celui de Battlestar Galactica, et c’est normal puisqu’il a été composé par l’excellent Bear McCreary !

note : 3,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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