Frédéric Genêt
D’après Jean-Philippe Jaworski

Gagner la guerre, tome 1 : Ciudalia (BD)

Bande dessinée, fantasy
Publiée le 25 mai 2018 chez Le Lombard

Benvenuto est un tueur à gages, sans doute le meilleur de toute la République de Ciudalia. Sa nouvelle mission – expédier un noble venu s’encanailler dans les bas-fonds – a tout d’une sinécure. Mais le client va se révéler beaucoup plus coriace que prévu. Et voilà Benvenuto plongé au cœur d’un complot trop vaste pour lui…

La crapule Don Benvenuto Gesufal s’est emparé de son créateur Jean-Philippe Jaworski, et dans la préface l’auteur explique outre le processus créatif avec sa gouaille habituelle que les deux sont désormais liés pour le meilleur et pour le pire… Il a été un rôliste inspiré (Te Deum pour un massacre et plusieurs collaborations avec le légendaire magazine Casus Belli) avant d’être un auteur inspiré des littérature de l’imaginaire… Sa crapule au verbe haute placé figurait déjà dans son recueil de nouvelles Janua Vera paru en 2007 avant de casser la baraque avec Gagner la guerre en 2009… Alors on est dans un pays qui n’est pas du tout une terre d’accueil pour les auteurs des littératures de l’imaginaire (entre autres choses hein !), donc casser la baraque c’est atteindre les chiffres de ventes d’un opus normal d’un David Gemmell par exemple…

Ancien phalangiste de la Cité-État de Ciudalia ayant participé et survécu à l’expédition de Kaellsbruck 3 ans, c’est entre alcools et ribaudes que Don Benvenuto Gesufal vit sa vie d’assassin au sein de la Guilde des Chuchoteurs. Le parrain Don Mascarina lui propose un juteux contrat consistant à poinçonner un crevard bien né, mais il tombe dans ce qui ressemble trop fortement à un traquenard et le prédateur devient la proie ! Il s’échappe de justesse pour demander des comptes, mais son employeur est aussi homicidé que son commanditaire supposé, chef du parti politique le plus en vue de la ville… Traqué de tous les côtés, notre crapule doit reconstituer au plus vite le puzzle des événements pour sauver sa peau : cui bono ?

Pas d’ennemis, pas d’amis, pas de morale.
L’objectif seul importe.

Ce tome 1 intitulé Ciudalia, qui s’ouvre sur une magnifique carte en format A3 alors que Jean-Philippe Jaworski a toujours été contre les cartes (pourtant constitutives du genre fantasy), adapte donc la nouvelle Mauvaise Donne, avant de passer au plat de résistance que constitue le roman Gagner la guerre
Nous sommes dans un Renaissance fantasmée, un terrain de jeu trop peu usité, et dans le même genre je ne cache pas que j’ai préféré Meridia de Thierry Gloris et Joël Mouclier… Mais c’est très bon donc il ne faut pas s’en priver ! Dans mon souvenir le personnage était plus volubile et plus egocentré, avec une intrigue un peu plus touffue et étoffée qu’ici (mais mes souvenirs de lecture peuvent me tromper), donc entre présent et passé nous suivons un mind game entre la proie autrefois apprenti et le prédateur autrefois mentor… Le seigneur sera-t-il réuni à son padawan ? (car comme vous le savez toujours par deux les Siths vont)

Le travail d’adaptation de Frédéric Genêt, bien connu pour son travail sur la série Samourai, est indéniablement de qualité. Je n’ai pas lâché la notation parce que je pense qu’il y avait moyen d’aller plus loin dans la précision pour les décors et le charadesign (avec une créature qui ressemble parfois à une caricature de son créateur), mais force est de constater qu’il a bien bossé !

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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