Steve Moore (scénario)
Admira Wijaya (dessin)

Hercule : Les Guerres thraces

Comic, fantasy / mythologie
Publié en VF le 24 septembre 2010 chez Milady Graphics
Publié en VO en 2008 chez Radical Comics (« Hercules : The Thracian Wars »)

Quand le roi des Thraces demande à Hercule et à ses farouches compagnons de renforcer les rangs de son armée, le héros ne peut résister à l’appel du sang et de la guerre. Mais le temps des combats est aussi celui des terribles prises de conscience. Et, plongé dans la boue et le sang, Hercule comprend qu’il est bien loin de l’Olympe.

Au niveau scénario, Steve Moore reprend le travail de Jim Steranko pour Radical Comics et nous explique sa démarche en préface et en postface : je dois dire que j’adhère plutôt au projet ! Nous retrouvons donc un Hercule désabusé et plus ou moins bisexuel qui traîne son équipe de grognards dans l’âge du bronze finissant, pour échapper aux cruels jeux des dieux tout en gagnant leur vie comme mercenaires en Thrace (puis en Égypte).

Parmi ses compagnons d’arme, appelons :
– Ialos est un aurige ami de longue date
– Autolycos est un voleur lâche et rusé
– Atalante est une chasseresse d’exception, lesbienne maniaco-dépressive
– Méléagre est un chasseur non moins émérite, admirateur d’Atalante et qui essaie de la protéger d’elle-même
– Amphiaraos est un archer devin aux crises d’épilepsie extralucides
– Tydée est un tueur psychopathe aux tendances anthropophages
Dans le ton et dans l’ambiance, on n’est pas si loin du David Gemmell du Lion de Macédoine et de Troie, car l’ambiguïté sur l’existence du surnaturel est maintenue aussi longtemps que faire se peut, mais ici tout est passé à la moulinette grimdark ! (on se refait pas : Steve Moore est un ancien des comics punks 2000 A.D.)

Ce monde n’est qu’histoires modelées selon les lubies de dieux. Les dieux doivent aimer la tragédie. Ou ne pas nous aimer, nous. Ou bien les deux. Bien sûr, ce n’est peut-être qu’une triste farce jouée aux mortels par les dieux et les Moires. Nés de chaos, voués à Hadès, nous arpentons un temps la scène. Puis le destin nous piétine. Une farce donc, qui se termine toujours en désastre sanglant.

Dans Les Guerres Thraces, la team Hercule est appelée par le roi thrace Cotys pour se débarrasser des rebelles dirigé par le dénommé Rhésos. Hercule et ses compagnons forment et encadrent les troupes loyalistes de Coty pour entreprendre une violente campagne de pacification. Toutes les ressemblances avec la guerre et Irak et la guerre en Afghanistan ne sont absolument pas fortuites du tout… Et bien sûr le team Hercule est trahie par ses employeurs dès que ses derniers se mettent à nourrir de nouvelles ambitions pour leur armée ! Qu’attendre d’autre des homines crevarices ?
Les graphismes du dessinateur indonésien Admira Wijaya sont d’autant plus plaisants qu’ils sont bien mis en valeur par les dénommés Sixth Creation & Imaginary Friends Studios. (C’est incroyable le nombre de bons coloristes qui alimentent l’industrie des comics : s’ils pouvaient en prêter quelqu’un aux bandes dessinées européennes ça ne serait pas de refus, n’en déplaisent aux allergiques au numérique car il faut bien vivre avec son temps).

Au final j’ai passé un bon moment, mais si on est assez au-dessus des comics mainstream avec ses cahiers des charges castrateurs, mais c’est un ton en dessous des cadors de la bande dessinée européenne. Néanmoins Steve Moore a été aussi loin que lui permettait la censure du Comics Authority Code, et rien que ça cette mini série comics méritent les éloges.
L’adaptation réalisée par les éditions Milady Graphics est plutôt réussie : Je ne sais pas à quel point on a adapté la version d’origine mais entre l’objet en lui-même, les couvertures, la traduction, l’impression, la préface et l’interview de l’auteur, 2 ou 3 bonus dont les couvertures alternatives réalisés par d’autres artistes, il n’y a rien à redire ! J’aurais bien aimé qu’ils aillent plus loin en nous offrant la VF de Caliber (la version western des Chevaliers de la Table Ronde) et Aladdin (les Mille et Une Nuits version grimdark) des mêmes éditeurs… (Sinon, je commence à m’apercevoir que ¾ des comics américains qui me plaisent sont les oeuvres d’auteurs anglais !)

note : 7/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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