Shinji Makari (scénario)
Ji-Hyoung Song (dessin)

Issak, tome 9

Manga, histoire / XVIIe siècle
Publié en VF le 19 novembre 2020 chez Ki-oon
Publié en VO à partir de 2017 par Kodansha dans Afternoon (« イサック »)

À l’issue de son duel contre Lorenzo, Issak a été grièvement blessé et a perdu son précieux mousquet. Mais son adversaire ne s’en est pas sorti indemne pour autant : il n’a pas hésité à se mutiler et à tomber dans la rivière afin de s’échapper ! Le samouraï est certain que son ennemi juré est toujours en vie… Cependant, pour l’heure, il doit retrouver ses compagnons d’armes, et surtout Zetta, qui accompagne Frédéric V, à présent mis au ban et recherché dans tout le Saint-Empire !

Dans ce tome 9, tandis que le Prince Heinrich prisonnier du condottiere de légende Wallenstein joue la montre donc avec les nerfs de son geôlier, Issak retrouve la baronne Elizabeth et le marchand-aventurier Klaus pour monter un plan d’évasion. Et la Team Issak monte les Magyars et les Slaves les uns contres les autres pour faire réussir leur opération d’exfiltration au cœur du camp ennemi…
ATTENTION SPOILERS Wallenstein est hautement intelligent, et il se rend compte qu’il a été pris au piège largement à temps pour arroser ses arroseurs. Mais au final Judas revient de Côté Clair de la Force pour sauver ce qui peut encore l’être, et tout cela se finit dans un affrontement qui ressemble fortement à un western au XVIIe siècle ! OMG très cool c’était !!! FIN SPOILERS

Tout ce qui suit « la guerre des pauvres » est complètement SPOILERS !
La Team Issak finit retrouver Frédéric V qui grâce à Zetta a retrouvé la foi en lui, en l’Homme et en Dieu, et qui caché dans un relais de poste n’a pas ménagé ses efforts pour reconstruire l’alliance entre protestants. Les retrouvailles entre le samouraï en quête de vengeance et la paysanne en quête d’utopie sont chaleureuses. Sauf qu’ils ont les troupes de Wallenstein aux fesses et qu’il faut traverser le Rhin à tout prix avec les mercenaires ralliés en catastrophe qui paniquent un max. Dans toute retraite il faut une arrière-garde, et Heinrich et Zetta se proposent pour rester avec Issak ! To Be Continued, Oh Yeah !!!

– Écrivez une lettre au prince électeur dans laquelle vous le suppliez d’accéder à ma requête et je vous rends votre liberté !
– Sachez que j’ai une idée très précise de mes priorités… Ma loyauté envers mon frère, l’amitié de mes compagnons, l’affection de mes hommes et le souvenir de ceux qui sont tombés au combat en font partie… Tout en haut de la liste, il y a mon honneur de soldat et tout en bas le désir de servir les desseins d’un lâche… Coupez-moi donc la tête, qu’on en finisse !
– L’époque glorieuse des chevaliers est révolue, Prince Heinrich, et cette guerre est bien partie pour durer… Vous imaginez à quoi ressemblera le monde quand elle sera terminée ?

Le scénariste japonais Shinji Makari s’est solidement documenté sur son sujet. Son samouraï perdu dans la Guerre de Trente Ans, reflet du pilote anglais perdu dans le Sengoku Jidai, est sans doute un prétexte à une odyssée dans l’Europe du XVIIe siècle coincée entre guerres de religion et siècle des lumières. Véritable chercheur d’or, avec sa tamise il arrive au fil des dialogues à dénicher de véritables petites d’or : si tout le monde veut un monde meilleur, pourquoi se battre les uns contre les autres pour l’obtenir alors qu’on peut le construire tous ensemble (les riches, les pauvres, la lutte des classes, etc) ? C’est un peu dommage que ce bel idéal soit essentiellement porté Zetta qui marche un peu trop dans les pas d’une Saori Kido (Saint Seiya : les vrais savent)… Par contre j’ai bien aimé le développement psychologique d’Issak qui commence à comprendre qu’il est devenu plus proches de ses alliés de circonstances que de toutes ses anciennes connaissances, donc que sa quête de vengeance devient accessoire par rapport à tous les nouveaux enjeux auxquels lui et ses amis sont confrontés !

Dommage que le dessinateur Double-S soit en moindre forme sur ce tome Il faut adhérer à son noir & blanc brut de décoffrage certes, mais ici il a une désagréable hétérogénéité avec des cases et des planches pas au niveau voire pas au niveau du tout. Et c’est assez suspect que ce soit toujours les personnages féminins qui en fasse les frais…

note : 7,5/10

Alfaric

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