Mio Asô (scénario)
Tetsuo Hara (dessin)
d’après Keiichirô Ryû

Keiji, tome 04

(pour public un peu averti quand même)

 

Manga, histoire / XVIe siècle
Publié en VF en 2007 par Casterman, réédité en janvier 2022​ par Mangetsu
Publié en VO entre 1990 et 1993 par la Shueisha dans le Weekly Shōnen Jump (« Hana no Keiji -Kumo no kanata ni- / 花の慶次 雲のかなたに »)

À la suite du décès de son père, keiji décide de quitter son clan après avoir joué un dernier tour à son oncle et de prendre la route pour Kyôto, la capitale impériale.​ Sue le chemin, il est rejoint par un nouvel allié, Sutemaru. A peine arrivé aux abords de la ville, Keiji se querelle avec le fils du plus grand maître de thé du pays, faisant de lui la cible de tous les ragots de la cité. Hélas, le kabuki-mono n’est pas au bout ses peines ! Il se trame en effet dans l’ombre un complot visant à assassiner le régent, qui va plonger Keiji au cœur de le tourmente…

​Nous sommes au tome 4 de la série tragi-comique, et on use d’un schéma déjà récurrent : des personnages arrogants humilient les manants, et Keiji se laisse provoqué pour leur donner une bonne correction qui peut se traduire par la mort ou la mutilation (« atatatatatata », les vrais savent !). Sauf que le caïd des importuns est Dôan, dont il a f it son porte-lance contraint et forcé en entrant à Kyôto, est le fils du maître de thé Sen no Rikyû, personnage déjà vu dans les séries Le Tigre des Neiges et L’Homme qui tua Nobunaga, conseiller du régent Toyotomi Hideyoshi, « le singe avide d’or »…

Tout le monde pense que la confrontation entre les deux hommes est inévitable, mais Sen no Rikyû apprécie tellement Keiji qu’il le recommande à Tokugawa Ieyasu. Car le régent reprend à son compte l’invasion de la Corée et de la Chine, et son principal conseiller comme son principal allié y sont formellement opposés et pour eux Keiji est vassal de choix dans la confrontation qui s’annonce imminente entre les deux factions.

C’est là qu’on entre dans la grande tragédie. Un message entre les deux hommes est intercepté, mais est récupéré avant que le messager Sasuke ne soit décapité par son propre frère Wabisuke, tous les deux ninjas et vassaux de longue date de Sen no Rikyû…

Quand la chance vous sourit, beaucoup se rapproche de vous sous couvert de camaraderie… Mais un véritable ami, c’est celui qui vous soutient, contre vents et marées, et sans rien demander en retour.

Keiji ramène le ninja blessé dans un lupanar, mais les deux hommes sont dans l’impasse. Wabisuke chrétien ne peut pas se suicider, et Keiji ne veut pas le tuer. Or il ne doit pas tomber vivant dans les mains du régent…
Le bordel est encerclé par les soldats du régent, puis par les ninjas des Clan Iga et Kôga, puis les rônins engagés par le conseiller du régent. Et Keiji fait monter les enchères en faisant monter les enchères en faisant passer XX pour une femme, puis une courtisane, puis une déesse. Il fait mander son escorte sacré mais est démasqué. Il est prêt à mourir avec ses amis, mais la prêtresse bouddhiste parricide reconnaît une âme sœur dans le ninja chrétien fratricide. Malgré le deus ex machina qui tombe littéralement du ciel, le conseiller du régent lance l’assaut : Keiji est prêt à mourir pour couvrir la retraire de Tokugawa Ieyasu, mais Tokugawa Ieyasu est lui prêt à mourir aux côté de Keiji ! To Be Continued, Oh Yeah !!!

 

Chevalier errant ou cowboy solitaire, les mêmes causes produisent les mêmes effets : on rit et on pleurs avec cet antihéros qui place les grandes valeurs avant les petits intérêts bien calculés, et qui se moque bien de toute forme de hiérarchie ou pays où on vénère l’ordre hiérarchique. Après on connaît les extravagances de Tetsuo Hara qui dans la comédie comme dans la tragédie en fait parfois un peu trop. Attention trop d’humour peut tuer l’humour et trop de mélo peut tuer le mélo !

note : 8/10

Alfaric

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