David Petersen
(scénario & dessin)

Légendes de la Garde, tome 1 : Automne 1152

Comics, fantasy
Publié en VF le 24 janvier 2008 chez Gallimard
Publié en VO en 2006 chez Archaia Entertainment (« Mouse Guard: Fall 1152 »)

Depuis la nuit des temps, la Garde protège les souris des mille dangers qui menacent leur existence. Trois de ses membres les plus solides, Kenzie, Saxon et Lieam, découvrent lors d’une mission de routine un noir complot ourdi dans la ville de Barkstone. Trop tard ! Lieam est fait prisonnier, les deux autres sont laissés pour mort aux portes de la ville et une armée traîtresse marche déjà vers Lockhaven, la légendaire forteresse de la Garde.

Dans Mrs. Frisby and the Rats of NIMH, conseillée par le sorcier Nicodemus et le sage Mr Ages la veuve du courageux Johnathan luttait pour sa famille vivant sous la menace des griffes de Dragon, un redoutable félidé borgne. Belle postérité pour cette œuvre jeunesse de 1971 avec la série Redwall / Rougemuraille débutée en 1986, ou la série De cape et de crocs débutée en 1995. Mais ici il m’a été difficile de ne pas penser à Loup, Furet et Belette les chevaliers hors-la-loi de Maître Blaireau dans La Reine de Vendôme de Colin Marchika… (ou de ne pas avoir envie de jouer à Mice & Mystics !)

Ici sur les Terres du Milieu, le peuple souris est dispersé en communautés liées entre elles par les courageux hommes de la Garde dirigée par la Matriarche Gwendolyn qui en 1149 renversèrent le Tyran Furet à l’issue des Guerres d’Hiver. Immédiatement nous faisons connaissance avec Athos, Porthos et Aramis, euh pardon Lieam, Kenzie et Saxon…
PS: merci à Marion Roman d’avoir si joliment traduit poèmes et chansons qui parsèment ces belles pages

Nous autres, souris, sommes bien mal loties en ce monde. Nombreux sont nos prédateurs. Nous construisons nos villes en des lieux sûrs et dérobés, sous la roche affleurante, la racine noueuse ou le riche terreau. Nous survirons. Mais quelle vie nous menons ! La route est périlleuse entre nos villes. Alors, il y a la Garde, aussi vieille que le monde. Ses membres sont nos guides, nos pionniers, nos escortes et nos défenseurs.

Automne 1152 :

A l’ouest les trois mousquetaires, euh pardon encore une fois, les trois souris de la Garde sont confrontées à un terrible prédateur ophidien, et de fil en aiguille ils découvrent l’existence d’un traître ayant la folie des grandeurs au sein des rangs de la Garde. Au nord, la courageuse éclaireuse Sadie apprend de la bouche de l’espion Conrad qu’une attaque de la forteresse de la Garde est imminente, et ce n’est que grâce à son sacrifice héroïque qu’elle parvient à s’enfuir…
A Barkstone, la population est passée à l’ennemi, le dénommé Minuit se faisant passer pour la Hache Noire, le héros légendaire du peuple souris. Tandis que Lieam tente sans succès de s’infiltre dans les rangs de l’armée rebelle, Kenzie et Saxon reçoivent l’aide de Celanawe, la véritable Hache Noire… La Bataille de Lockhaven sera mortelle et sans pitié pour les traîtres comme pour les loyalistes. Il n’y aura ni reddition ni retraite : c’est la victoire ou la mort !

Duels, embuscades, complots, batailles… On alterne très joliment les classiques de la Fantasy et du cape et d’épée avec le combat entre Lieam et le serpent, tout droit sorti d’une histoire de Conan le barbare, le chapitre « au cœur des ténèbres » tout droit sorti d’un film fantastique vintage, des intrigues à la Alexandre Dumas et des scènes d’action à la David Gemmell. L’auteur de comics David Petersen arrive à dynamiser le récit avec la voix-off de son narrateur qui fait le lien entre chaque chapitre, qui permet d’atténuer l’impression quand même existante d’arriver en cours de route dans une grande saga épique. Presque un sans faute, donc chapeau l’artiste : un pour tous et tous pour un…

 

PS: Mouse Guard devait être adapté au grand écran, et 20 millions de dollars avaient déjà été investis sur 170 par la Fox quand à deux semaines du début de la production Disney qui avait racheté la Fox a tout arrêté (sans même l’assumer puisqu’il ont mis leurs propagandistes à contribution pour noyer le poisson)… Logique, l’œuvre réalisée par David Petersen véhicule des valeurs altruiste et humanistes aux antipodes de l’hypercapitalisme de la Disney Corporation ! Monde De Merde, encore un projet envoyé au cimetière des rêves par cette saloperie de Veau d’Or…

note : 9/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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