Edmond Hamilton

Les Loups des étoiles, tome 3

La Planète des Loups

Roman, science-fiction / space opera
Publié en VF en 1978 chez Opta
Publié en VO en 1968 chez Ace (« World of the Starwolves »)

Au cœur de l’Éperon d’Argo, la beauté et l’horreur se côtoient, les mondes des hommes sont rares et dispersés entre ceux des non-humains. C’est là que l’on croise l’ancienne route des Loups des Étoiles et les courants des sépultures galactiques, monuments d’une race disparue. C’est là que se cache Varna, le monde de la haine…

C’est au Sud de l’Italie que débute ce tome 3 intitulé La Planète des Loups et publié en 1968. Grâce à la prime fabuleuse empochée au retour des Mondes Interdits, John Dilullo le mercenaire terrien peut enfin faire construire la maison de ses rêves au bord de la Mer Adriatique (dans l’espoir d’oublier son sombre passé juste à côté de là où il s’est déroulé). Il ne sait pas encore par où commencer quand le pillard Morgan Chane vient le voir avec une affaire encore plus juteuse : les Soleils Qui Chantent, les joyaux les plus précieux de la galaxie ont été dérobés et l’Empire d’Achernar a promis une somme faramineuse à qui pourrait les lui ramener. L’ancien Loup des étoiles sait non seulement qui sont les voleurs, mais en plus qui sont leurs receleurs… Et nous voilà parti pour l’Éperon d’Argo, le paradis des bandits où il n’existe ni foi ni loi !

Comment vous dire, nous sommes moins de 10 ans avant Star Wars et tout est déjà là ou presque… Grosso modo la Team John Dilullo et Morgan Chane récupère Chewbacca avant de s’allier à Han Solo pour aller cambrioler les Hutt ! Après avoir récupéré le noms des acheteurs des quarante Soleils Qui Chantent le pitch promettait un série de vols plus rocambolesques les uns que les autres, mais les apprentis voleurs déchantent rapidement : dénoncés par Klloya Klloy, pris en otage par Eron de Rith*, torturés par les Qajars**, ils tombent de mal en pis. Pour sauver ses compagnons Morgan Chane n’a plus qu’une seule solution : revenir sur son monde natal, pour obtenir la victoire ou la mort…

C’est quand on est mort qu’il n’y a plus d’espoir.

Si vous n’avez pas peur des spoilers, partons à la découverte de la Planète des Loups :
C’est un tome placé sous le signe de la nostalgie qui ferait presque figure d’origin story. On en apprend plus sur Morgan Chane et ses parents, sur Berkt, sur Nshuma la compatissante, sur Graal l’effrontée, sur ses anciens « buddies » et ses anciens « bullies » (oui la langue anglo-saxonne différencie et oppose « copains » et « harceleurs », mais les Anglo-saxons ne font pas grand-chose contre la souffrance humaine causée par les suprématistes qui en culottes courtes), tout comme sur les seigneurs de la guerre varnans qui terrifient tous les gouvernements de la galaxie. On est dans les images d’Épinal sur les Vikings, le tout transposé de manière bonne enfant dans l’Espâce. C’est la plus grande armada rassemblée de mémoire de Loups des étoiles que Morgan Chane conduit vers les trésors des Qajars, notre antihéros souhaitant récupérer son Vase de Soissons avant que Clovis ne lui mettent la main dessus…

L’auteur a une fois de plus le sens de la mise en scène, et c’est en technicolor que nous traversons les mondes mortels pour assister à un casse intersidéral de haut vol… Mais attendez, on n’est pas très loin du pitch du 2e season final de la série télé Farscape ! Si on reconnaît un auteur à sa postérité, nul doute que la réputation du Pape du Space Opéra n’est pas usurpée car si vous voulez raconter une bonne histoire de SF il suffit de moderniser l’un de ses récits pour obtenir un truc du tonnerre d’une immense supracoolitude…

* Eron de Rith est comme Shorr Kan un Rupert de Hentzau / Long John Silver dans l’Espâce, et il s’entend comme larron en foire avec Morgane Chane qui est lui un Conan le Cimmérien dans l’Espâce… Quand la supracoolitude est au rendez-vous, la vie est belle !!!

** Les Qajars sont un archétype de Sword & Sorcery, empruntés à l’imaginaire de Henry Rider Haggard : cruels et raffinés, ils montrent plus que jamais que la civilisation est le plus court chemin de la barbarie à la décadence… Racistes et xénophobes patentés, donc suprématistes de mes couilles, ils sont victimes de consanguinité provoquant de graves tares physiques et psychologiques, alors mêmes qu’ils sont assis sur une mine d’or radioactive qui ne fait que hâter leur inéluctable fin ! Plus les choses changent et plus elles sont les mêmes : ils ressemblent fortement à tous ces milliardaires modernes qui dépensent leur pognon dont ils ne savent que faire en œuvres d’art planquées dans des entrepôts bunkerisés et off-shorisées, tout en crachant leur venin sur le reste du monde qui ne vaudrait rien… Mais rien de rien, c’est ce que ces milliardaires modernes vont léguer à la postérité (à part plusieurs générations de rentiers dégénérés dont les frasques vont défrayer l’actualité)…

note : 7+/10

Alfaric

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