Paul Kearney

Marneus Calgar : Fureur

Roman, science-fiction

Publié en novembre 2017 en VF

Publié en octobre en VO (« Calgar’s Fury »)

Le Domaine d’Ultramar est un phare d’ordre et de valeur dans une galaxie en proie à la guerre et au tourment. Il a pour gardien le maître du chapitre Ultramarine, Marneus Calgar. Calgar a remporté d’innombrables batailles contre des ennemis de toutes sortes pour préserver l’Imperium tout entier. Aussi, lorsqu’un immense space hulk émerge du warp aux frontières de Macragge, portant en lui des menaces inconnues probablement aussi anciennes que terribles, c’est donc sans surprise Calgar qui prend la tête des forces lancées à son abordage, prêt à faire face aux horreurs de l’amas de vaisseaux baptisé Fureur et à en percer le mystère.

Marneus Calgar – Fureur est un des très nombreux romans de l’univers franchisé Warhammer 40000, pot-pourri mélangeant à parts égales les démons de la dystopie et les merveilles du Space Opera dans une ambiance Dark SF de bon aloi. C’est un stand alone dans la collection Space Marine Battles, consacrée aux faits d’armes des grandes figures individuelles et collectives de l’Adeptus Astartes (ici Marneus Calgar et ses Ultramarines)
Si vous ne connaissez pas encore cet univers majeur des genres de l’imaginaire rdv ici :

Un astéroïde de 65 kilomètres fait irruption dans le Royaume d’Ultramar, et il s’avère rapidement être artificiel et contrôlé par des êtres vivants… La mise en place du récit typiquement outremanche nous présente d’un seul bloc la plupart des protagonistes du drame à venir en remontant la chaîne de commandement : le pilote Jesh Warias, le contrôleur Ran Gorakian, les soldats du vaisseau Rex Aeterna commandés par le capitaine Caito Galenus, les troupes de la flotte d’Ultramar commandées par le seigneur Marneus Calgar… le maître du chapitre se porte sur les lieux aussi rapidement que faire se peut, et il est accompagné de l’inquisiteur Lazarus Drake qui veut détruire le Big Dumb Object et le magos Albius Fane qui veut exploiter le Big Dumb Object : avant de prendre une décision définitive et irrévocable, il faut donc au préalable explorer le Big Dumb Object et en pénétrant dans ce qui a été identifié comme le space hulk dénommé Fureur tout le monde entre dans les cercles de l’enfer où bourreaux et victimes, prisonniers et geôliers sont tous les jouets de puissances qui les dépassent !
Je ne vous cache pas que je me super-méfie des romans franchisés, mais j’avais trop envie de retrouver l’auteur nord-irlandais de Belfast Paul Kearney vu qu’aucun éditeur ne veut sortir la fin de ces cycles en VF (en VO aussi d’ailleurs : VDM ou MDM ?). Dans une première partie intitulée Insanista in Tenebris on cherche à savoir à quoi on a affaire et à quels mystères on est confrontés, et dans une deuxième partie intitulée Ocularis Terrorem, le Fureur étant reparti dans le Warp ses occupants coupés du reste du monde cherchent à en gagner le centre dans l’espoir de pouvoir s’échapper de l’infernale prison dans laquelle ils se sont retrouvés enfermés (remember le Cycle d’Anankè d’Henri Vernes donc La Divine Comédie de Dante ^^)…
L’auteur alterne joliment Science-Fiction et Horreur, et force est de constater que depuis le Frankenstein de Mary Shelley les deux genres se sont toujours parfaitement mariés. On joue à la la fois sur une ambiance glauque et sur des scènes gores, tout en empruntant aux classiques des maisons hantés et des vaisseaux fantômes (ce qui nous rappelle au film Event Horizon, le vaisseau de l’au-delà de Paul W. S. Anderson qui s’inspirait de l’univers Warhammer 40000, mais pas que ^^), et rapidement le lecteur doit se poser cette question : est-ce les lieux malsains qui rendent les gens mauvais ou les gens mauvais qui rendent les lieux malsains ? Dans ce lieu de perdition où se côtoient colère et désespoir, les Brisés placés sous les ordres du Champion du Chaos appelé le Témoin, les renégats de l’Adeptus Mechanicus placés sous les ordres du Dominus Hagnon-Cro et les vaillants Ultramarines du Maître de Chapitre Marneus Calgar se regardent en chien de faïence : est-ce que l’ennemi de mon ennemi est est mon ami ???

Heureusement que la guerre est aussi terrible car sinon, nous ne l’aimerions que trop.

Le gros point noir du roman doit être celui de toute la série : on met en scène les heurs et malheurs de personnages clonés, formatés et endoctrinés pour être des machines de guerre et puis c’est tout… Comment développer de bonnes caractérisations donc un bon relationship drama dans cet environnement là ? Pourtant l’auteur ne ménage pas ses efforts pour offrir un quart d’heure de gloire à ses troufions de l’Espâce (mentions spéciales pour Murtorius le chapelain boute-en-train, Sturm l’explorateur en armure terminator, ou Fortunus le ressuscité qui dans le sarcophage de son Dreadnought est heureux de combattre à côté de ceux qu’il a connu alors qu’il était encore vivant et qui n’hésite pas à mourir une seconde fois pour eux, ou Albius Fane qui même s’il rejoint le Côté Obscur de la Force n’oublie pas la promesse qu’il a faite à ses compagnons d’armes)… Je ne sais pas si Paul Kearney a été bien tuyauté mais force est de constater qu’il emprunte les mêmes voies que Dan Abnett pour s’échapper du cahier des charges de la franchises : il connaît parfaitement les vibes de l’epicness to the max donc nous offre des scènes de baston over the top pleines de sang et de larmes, avec une humanité toute gemmellienne qui va bien avec, mais il amène aussi un côté « Dungeon Crawler » avec l’Inquisition et un côté « Hard Dark » avec l’Adeptus Mechanicus. Après le pourquoi du comment m’a paru un peu tarabiscoté : on a un coeur planétaire happé par des technologies oubliées véhiculés par les Magos de Mars, une lune artificielle plongée dans les abysses du Warp, retrouvée par les Viridian Consuls en disgrâce lors de la Croisade Abyssale du Faux Prophète, puis qui attire doublement les Puissances de la Ruine, puis c’est difficile de savoir si les magos ont été chassé du coeur du Big Dump Object par les forces démoniaques ou si le Mechanus Renégat n’a jamais réussi à atteindre le coeur du Big Dump Object… C’est inutilement compliqué avec quelques incohérence des familles, et au final nous sommes dans le récit d’une défaite et non d’une victoire (non je ne spoile pas puisque c’est déclaré dans le 1er chapitre du roman ^^) donc tout n’est pas bien qui finit bien…

note : 7/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ? [ratingwidget post_id=3752]

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