VanRah
(scénario & dessin)

Mortician, tome 1

Manga, fantastique / urban fantasy
Publié le 04 juillet 2018 chez Glénat

Ishtar. Dans un monde où l’Humanité a complètement asservi les Karats, ces démons pouvant prendre forme humaine, l’ordre des choses est brusquement bouleversé par un mystérieux démon aux ailes d’ange. En déchaînant une série d’attentats meurtriers sur la ville, ce dernier remet en question la suprématie de la race humaine sur les Karats. Et si le seul espoir résidait dans une alliance entre deux races que tout oppose ? De la création du BIRD à celle des arènes clandestines de Sharsa, en passant par la mise en place des premières unités anti-démons au sein desquelles combattront côte à côte hommes d’exception et Karats de légende, découvrez comment tout a commencé.

The Mortician est une série dérivée de Stray Dog, qui décrit un monde urban fantasy qui pourrait presque être l’évolution logiques de l’uchronie fantasy développée dans Akayashi… Elle peut être qualifiée de préquel de Stray Dog car on y croise les mêmes personnages quelques années auparavant ! Nous sommes toujours à Ishtar (à la fois de Tokyo, Paris, Londres, New York et la Cité d’Ys), la métropole cosmopolite à la fois gothique et néo-noire où cohabitent humains et karats avant la création du BIRD (Bureau d’Investigations, de Recherches et Défense sur l’occulte et le paranormal), avec des humains pour l’intégration ou pour la ségrégation des karats et des karats pour la cohabitation ou pour la radicalisation vis-à-vis de l’humanité…

On retrouve en effet ici tout ce qui manque à la série mère, puisqu’on passe outre la relation entre Aki et Toru qui occupait peu ou prou la majeure partie de l’histoire ce qui permet de développer les thèmes du soi et de l’autre donc de l’acceptation et du rejet à travers un récit choral.

– Un monstre n’a pas le droit de s’en prendre aux humains ! C’est la loi ! Les Karats qui s’y risquent sont exécutés, avec la bénédiction du gouvernement ! T’es bon pour la potence, mon pote !
– Ah oui ? Tout ça vaut peut-être quelque chose dans les quartiers où s’entassent les pourritures dans ton genre, « humain » ? Mais ici, cette « loi » ne vaut plus rien. Tu viens d’entrer sur le territoire des Ekuri, les Loups Écarlates. Ici, la loi, c’est moi.

On suit ainsi :
– Kirah, lycan alpha rouge à qui les autorités ont laissé le District 13, qui en faisant semblant que le Clan des Loups Écarlates est encore vivant essaye de protéger les siens de la la folie des humains
– Aki enfant que son père célibataire et adulescent ne sait comment gérer et qui ne trouve pas sa place entre la haine des humains et la rage des démons
– Senri Aokideso et Kazuhiro Kiritaki qui en travaillant à l’hôpital de l’Ishtar Grace Memorial sous la houlette de Lilyrose Kanno nous refont le coup de House, Wilson et Lisa Cuddy (ici tous en croisade contre le suprématisme qui fait qu’on soigne les humains et qu’on laisse crever les karats)
– la jeune humaine Miru qui souhaite un monde sans haine ni violence, sans mépris ni indifférence
– le jeune karat Iruu qui subit tous les jours la haine et la violence comme le mépris et l’indifférence
– l’intégriste Chihiro qui lance une vague d’attentats pour précipiter le choc des civilisations…
Les uns et les autres deviennent rapidement victimes des dommages collatéraux des actes de cet émule du Ras al Ghul du batmanverse : To Be Continued !

Sinon VanRah continue de faire du VanRah avec ses qualités, ses défauts et ses limitations, mais surtout avec beaucoup de bonne humeur, beaucoup de bonne volonté de beaucoup de respect pour ceux et celle qui l’ont précédée : on pioche beaucoup chez Hiromu Arakawa et CLAMP qui elles-mêmes avaient pas mal pioché chez Rumiko Takahashi… Alors le charadesign fait la part belle à la guerre des clones, et les gros plans ne laissent guère de place aux arrières-plans tantôt éthérés tantôt remplacés par des trames vintage un peu désuètes… Mais en contrepartie on a des personnages très sympathiques qui sont acteurs de bons dialogues, parfois parfois tragiques parfois comiques et toujours réussis dans les deux registres !

note : 7,5/10

Alfaric

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