Luc Ferry (histoire)
Clotide Bruneau (scénario)
Carlos Rafael Duarte (dessin)
Didier Poli (direction artistique)

La Sagesse des mythes :

Athéna

Bande dessinée, fantasy / mythologie
Publiée le 03 mars 2021 chez Glénat

Déesse de la sagesse et de la guerre, protectrice des arts et des techniques, Athéna est la fille préférée de Zeus, mais aussi l’une de des divinités les plus puissantes du Panthéon olympien. Elle ne se sépare jamais de ses attributs : la lance, le casque, le bouclier et la chouette – un oiseau dont la vie perçante, qui voit dans les ténèbres comme au-delà des apparences symbolise l’intelligence. Parfois bienveillante, souvent impitoyable, elle assiste son père dans sa lutte contre la résurgence des puissance destructrices du chaos originel. C’est dans cette perspective qu’elle apporte son aide à de nombreux héros – Jason, Thésée, Héraclès, Ulysse… – et qu’elle prend une part active à la Guerre de Troie. Fidèle alliée du roi des dieux, Athéna est aussi la patronne de plusieurs cités grecques, à commencer par Athènes, qui lui doit sont nom…

Comme dans les autres stand-alone de la collection nous assistons à une succession d’épisodes, qui ici se lsent en 15 minutes appendices de Luc Ferry compris :

* La conception et la naissance d’Athéna :
Après avoir épousé sa sœurs et couché avec ses autres sœurs, Zeus fait de ses filles et de ses nièces ses concubines. J’attends toujours que Luc Ferry grand donneur de leçons de morale nous explique en quoi tout cela est garant de l’ordre cosmique avec lequel on nous bassine depuis le début de la collection (à moins qu’il n’appartienne à l’intelligentsia germanopratine adepte de l’inceste). Miracle Luc Ferry fait enfin de la mythologie comparé en comparant la manière dont Zeus se débarrasse de Métis enceinte de lui, avec la manière dont dans Les Mille et Une Nuits le pêcheur trompait le génie pour qu’il retourne dans sa jarre. S’il n’était pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, il aurait su que c’était exactement de la même manière que la Chat Botté se débarrassait de l’ogre dans les contes de Perrault. Tout ce qui s’ensuit est fidèle aux mythes, mais on se perd dans le pourquoi du comment ! Zeus aurait avalé Métis pour être sûr qu’aucun fils né de lui ne pourrait prendre sa place, mais dans ce cas pourquoi préciser que Métis est enceinte, et enceinte d’un fils alors que naît une fille ?

* Le duel entre Athéna et Arachné :
Arachné est un artisane talentueuse voire de génie, et elle en a marre qu’on lui dise qu’elle doit ses qualité au patronage d’Athéna. Elle prononce quelques fanfaronnades, et comme toute pétasse narcissique qui se respecte la prétendue déesse de la sagesse en prend immédiatement ombrage. La déesse descend de sa tour d’ivoire pour défier la simple humaine en duel de tissage. Athéna réalise une œuvre mettant en scène les dieux qui châtie les humains, et Arachné réalise une œuvre montrant que dans leurs frasques les dieux sont pires que les humains. Comme Athéna est la seule juge du concours qu’elle a lancé, elle s’autoproclame variqueuse pour des raisons artistiques que la raison ignore. Du coup elle décide dans la foulée de condamner la perdante à un sort pire que la mort. Et c’est elle la garante de la justice et de l’ordre cosmique ? Et bien avec des amis pareils, tu n’as plus besoins d’ennemis hein !

* Érichthonios :
Héphaïstos déboule de nulle part pour déclarer sa flamme à Athéna. Dans une série pas avare de nichons et de fesses, on veut nous épargner le fait que le dieu forgeron est tellement excité qu’il finit par éjaculer (mort de rire). La déesse de la sagesse a l’intelligence de s’essuyer la cuisse, mais pas de s’abstenir de jeter par terre le tissu qu’elle vient d’utiliser (pas écolo hein pour un sou hein, l’autoproclamée déesse de la sagesse et de l’intelligence). La semence du dieu est tellement féconde que d’elle naît le demi-dieu Érichthonios, qu’Athéna prend sous son aile. Et le héros de l’Attique élevé par la déesse de la sagesse n’a de cesse de rendre hommage à sa marraine-fée (c’est un peu le fil directeur de l’ouvrage)…

– Tu sais aussi bien que moi que Zeus veut éradiquer les créatures chaotiques de notre monde, c’est mon père qui te demandes de l’aide à travers moi !
– Ha ! C’est pourtant toi, Athéna, qui a s créé la Gorgone…
– Ces mortelles avaient besoin d’être punies ! C’est leur hybris qui a provoqué le chaos, pas moi !
– Si tu le dis…

* Persée :
Entre en lice Luc Ferry qui veut faire d’Athéna la shérif-adjointe de Zeus pour préserver l’ordre cosmique. Elle devient ainsi la patronne des héros en lutte contre les forces du chaos. Sauf que la scénariste Clotilde Bruneau, qui en a un peu marre des lubies de Luc Ferry, précise bien noir sur blanc que le plus souvent les héros humains ont en charge de nettoyer les merdiers divins (l’impassible Hadès se faisant un joie mettre le nez dans son caca à la fière et orgueilleuse fille de Zeus). Droit de quota de flashbacks avec Athéna transformant trois sœurs en monstres juste parce qu’elles lui auraient manqué de respect (on est dans le comportement de racaille de banlieues, quand ça concerne les dieux c’est forcément un crime contre l’ordre cosmique : encore et toujours le deux poids deux mesures de l’éternelle lutte des classes). Les exploits de Persée sont traités d’une manière très prosaïque : un demi-dieux bardé d’artefacts magiques va égorger Méduse dans son sommeil au fond de sa caverne avant de prendre les jambes à son cou… Quel exploit ! Et Athéna récidive en conseillant Jason et Achille !!! (avec les résultats que l’on sait)

* La querelle avec Poséidon :
Poséidon et Athéna se disputent le patronage de l’Attique. D’ailleurs ils sont souvent rivaux dans la mythologie car le premier représente la force et la deuxième l’intelligence, deux modes d’action qui sont souvent en position. Les deux divinités portent l’affaire devant Zeus, et ce dernier ne donne la préférence ni à son frère ni à sa fille. Comme souvent il se lave les mains, et organisent un concours dont les autres dieux seront les juges : celui qui offrira le plus beau cadeau aux habitants de l’Attique en deviendra le patron ou la patronne. Poséidon offre un lac salé qui ne servirait à rien, et Athéna offre un olivier qui permet l’industrie de l’huile. Donc à elle l’Attique, sauf que je ne sais d’où Luc Ferry sort cela. Et comme par hasard lui qui nous abreuve de citations inutiles à longueur de temps ne source aucunement sa version des faits. Moi j’ai lu pas mal de version du mythes, et toutes ont en commun que les juges sont les habitants de l’Attique et non les dieux, que Poséidon offre la maîtrise de la mer et non un lac salé, et que les hommes ont voté pour Poséidon et que les femmes ont voté pour Athéna (d’où le fait selon qu’on ait retiré le droit de vote aux femmes d’après la tradition athénienne)…

 

Les graphismes de l’artiste brésilien Carlos Rafael Duarte plein de beaux gosses musclés et plein de belles gosses galbées sont très agréables à l’œil. Je ne pas vais mentir, le principal atout de ce tome c’est la divin décolleté de la déesse aux yeux pairs (qui d’ailleurs n’a graphiquement jamais les yeux pairs). Franchement le dessinateur mérite bien mieux que les conneries de Luc Ferry…

Contrairement à ce dernier qui ressemble de plus en plus à un gros teubé, moi j’ai lu le livre de Pierre Lévêque intitulé Introduction aux premières religions, et j’ai compris grâce à lui que les hommes et les femmes ont divinisé les forces de la nature avant de diviniser les riches et les puissants qui avaient fini par obtenir droit de vie et de mort sur eux. C’est donc tout naturellement que l’humanité a transformé les forces divines à l’image des riches et des puissants. A savoir des connards et des connasses usant et abusant de l’orgueil et de la jalousie, de la cruauté et de la mesquinerie !!! Pour preuve Luc Ferry a bénéficié pendant quinze ans d’un emploi fictif au sien de l’université, mais ce n’est pas lui mais les citoyens français qui ont remboursé l’université en question. Et je ne parle même des nombreuses affaires de défraiements qui ont défrayé la chronique lorsqu’il était ministre…

PS : Javier Negrete avait tout compris dans sa vision d’Athéna dans son livre Seigneurs de l’Olympe (mais pas que). Mais l’auteur best seller en Espagne et en Europe n’a plus droit de cité en France alors qu’on déroule le tapis rouge à toute les stupidités les unes que les autres de Luc Ferry. C’est là que j’ai compris que les éditeurs français faisaient de la politique politicienne, et que leurs conneries n’avaient plus aucun intérêt pour moi. « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! », comme dirait l’autre…

note : 6+/10

Alfaric

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