Tatsukazu Konda (scénario)
Shimeji Yukiyama (dessin)

Silver Wolf

Blood Bone,

tome 11

(pour public averti)

Manga, fantastique / horreur
Publié en VF le 12 novembre 2020 chez Kurokawa
Publié en VO à partir de 2015 par Shogakukan dans Ura Sunday  (« Ginrou Bloodbone / 銀狼ブラッドボーン »)

Zortan et ses suivants ont échangé leur vie contre un immense pouvoir. Faust, le roi des vampires, a localisé la source de la drogue qu’ils utilisent et lance une attaque contre eux. Cependant, Ayevis, l’ancien roi, apparaît à son tour…

Épatant ! Nous avons dépassé 10 tomes, et après autant de rebondissements la série parvient toujours à maintenir un rythme trépidant et un suspens haletant. Et ce grâce à une bonne caractérisation de tous les personnages dans leurs sentiments et dans leurs développements, des tenants et des aboutissants clairs et nets même à long termes, des combats plus stratégiques (remember les émules de JoJo’s Bizarre Adventure) que bourrins (remember les ersatz de Dragon Ball), et diverses factions aux objectifs différents voire divergents qui ne savent pas si elles doivent s’allier ou s’affronter (d’où la récurrence des combats triangulaires dits « triple menace » dans le merveilleux monde du catch)… Impossible de dire si la série va bientôt s’arrêter ou est bien partie pour durer tant le foreshadowing s’étoffe sans aucune fausse note !

Dans ce tome 11, on ne sait plus trop qui sont les chasseurs et les chassés. Pendant que Team Gail Vahpet mène en Amérique du Nord une « War Against Terror » contre le mouvement de Grim le nécromancien en sachant que son propre gouvernement est sans doute celui qui l’a crée pour d’inavouables raisons, la Team Hans Vahpet rejoint l’Amérique Centrale à la demande du mercenaire Sheid pour couper leurs lignes de ravitaillement… C’est là que la Team Faust assistée par le savant Macmillan qui veut annuler le génocide auquel il a participé œuvrent ardemment à la renaissance du peuple vampire en le délivrant de la malédiction de « la soif de sang ». Hans Vaphet qui a connu toutes les horreurs de la Grande Guerre est prêt à offrir une seconde chance à ses anciens adversaires, mais Sheid du Royaume de Dhierad qui ne les a pas connues ne veut pas perdre l’occasion d’éradiquer une bonne fois pour toutes le peuple vampire qui pourrait menacer son pays… Et c’est ainsi que les derniers des vampires supplient le principal artisan de leur perte de protéger leur nouvel espoir : leur dette sera lourde !!!

– La « science » des humains est redoutable. Faust m’a dit autrefois que la technologie humaine sonnerait le glas des vampires. Il avait bien raison. Mais cette prédiction était incomplète. J’y ai fait un ajout. J’ai prédit qu’ils se rapprocheraient de leur propre destruction à chaque progrès qu’ils feraient.

Car la Team Faust est victime d’une guerre d’usure de la part de leur ancien roi Ayevis, qui utilise ses anciens sujets ramenés à un semblant de vie par Grim le nécromancien comme autant de chair à canon pour affaiblir ses adversaires et les amener là où il veut leur asséner le coup de grâce. Les derniers vampires se sacrifient les uns après les autres dans un style très « Saint Seiya » pour gagner du temps et permettre à plus forts qu’eux de protéger la Reine Edéa enceinte d’un nouvel espoir génétiquement modifié par le savant Macmillan (remember Anakin Skywalker). Elle ne doit son salut qu’à l’arrivée des tuniques bleues de de la Team Hans Vahpet et à des retournements d’alliances et de situations pas piqués des hannetons. Sauf que le prédécesseur de Faust a bien caché son jeu !

ATTENTION SPOILERS Ayevis a été le roi des vampires avant Faust, mais il a réussi à faire oublier aux vampires qu’il n’y a jamais eu d’autre roi des vampires que lui-même. Il est ainsi bien plus vieux et donc bien plus puissant qu’il n’a bien voulu le montrer ou le faire croire (avec un droit de quota de flashback digne de Battle Tendency : les vrais savent qu’un homme voulant devenir un roi peut cacher un vampire voulant devenir un dieu). Pire encore, il n’a pas abandonné son peuple pour sauver sa peau, mais il l’a trahi juste pour se divertir. Car comme Grim l’agent du chaos, c’est un sociopathe de la pire espèce persuadé que le monde n’existe que pour le divertir (fuck la ploutocratie mondialisée qui n’arrête pas de nous faire chier) : c’est depuis des millénaires qu’en marionnettiste il transforme humains et vampires en marionnettes juste pour tromper son ennui d’une dimension cosmique… S’il s’entendait si bien avec Grim, c’est qu’ils étaient les deux faces de la même pièce. Pire encore, Ayevis a œuvré à la création de Grim fabriqué à son image ! FIN SPOILERS

Et j’en encore des choses à dire sur la forme ! Je vois bien qu’on monte en puissance avec un nombre grandissant de cases / planches qui pètent la classe / envoient du bois, mais Shimeji Yukiyama est prisonnier de ses choix initiaux. On a d’un côté les graphismes mainstream de la Planète Manga, d’un autre côté des graphismes plus travaillés inspirés du classicisme mais aussi du dynamisme d’Hiromu Arakawa, mais cerise sur le gâteau on a aussi des graphismes de plus en plus réalistes et de plus en plus expressifs qui gagnent nettement en qualité malgré la gêne occasionné par les onomatopées… Le dessinateur ne peut pas changer tout ce qui a précédemment été fait, mais force est de constater que les représentations du roi vampire et du chasseur de vampires gagnent en précision au point de paraître aussi badass que le légendaire Ryo Saeba en mode serious business ! OMG je suis mort et au paradis des geeks : To Be Continued !!!

PS: je dois malheureusement signaler qu’aucun site légal y compris l’éditeur ne propose d’extrait de l’ouvrage, donc je suis obligé de passer par des scantrads pour illustrer cette chronique (preuve encore une fois qu’il y a ceux qui ont la carte et ceux qui le n’ont pas, et ce manga visiblement ne l’a pas et on sait pourquoi)…

note : 8-/10

Alfaric

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