Boichi
(scénario & dessin)

Sun-Ken Rock,

tome 21

(pour public averti)

 

Manga, policer / mafia
Publié en VF en novembre 2014​ chez Bamboo
Publié en VO entre avril 2006 et février 2016 par Shōnen Gahōsha dans Young King (« サンケンロック, Sanken Rokku »)

​Après sa dernière victoire, on pensait Kitano Ken redevenu le boss du plus puissant gang de Corée. Mais c’était sans compter Tae-Soo qui a décidé de lui ravir la place. Alors que Ken voit ses lieutenants le lâcher un par un, Hakuryû-kai prépare dans l’ombre son retour. De son côté, le journaliste Kotani continue à récolter des informations sur le mystérieux boss japonais. Alors que le danger est partout, la menace la plus imminente n’est-elle pas l’implosion du groupe ?

Toutes les choses ont une fin. C’est à travers les yeux du journaliste Kotani et de l’adolescente rebelle Nancy / Nami qu’on assiste à l’ascension et la chute du groupe SKR. Pour Tae-Soo Park, l’État n’est qu’un gang comme les autres donc il suffit d’être un gang plus riche et plus puissant que lui pour réaliser une OPA hostile. Mais pour obtenir de les moyens d’y parvenir, il faut monter les enjeux en trafiquant comme n’importe quel gouvernement reagano-thatchéro-macroniste, puissent-ils tous pourrir en enfer, c’est-à-dire en vendant aux plus offrant les infrastructures et les entreprises d’un pays (genre la privatisation des autoroutes en France, un scandale d’État dont va parler durant encore des décennies). C’est la fameuse pratique de la privatisation des bénéfices pour les élites autoproclamées et la socialisation des pertes pour les peuples qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Bref, c’est l’hypercapitalisme ultralibéral donc se réclame tous les crevards du monde entier…

Mais et le groupe SKR se frotte au groupe Hakuryûkai qui a déjà fait main basse sur le Japon et aux grands groupes financiers comme Rothschild et Bilderberg qui sont des monstres parmi les monstres. Vous savez tous ces « gens » qui font de l’« optimisation fiscale » dans les « paradis fiscaux ». Bref ceux qui de la délinquance et de la criminalité financière à grande échelle avec la bénédiction des politicards, des collaborationnistes économistes et des socio-traîtres médiatiques… Ce n’est pas l’oisiveté la mère de tous les vices, car les vices ont une mère qui s’appelle « inégalité » mais un père qui s’appelle « avidité !

Lorsque les faibles décident de se révolter, plus rien ne peut les arrêter !

Tae-Soo Park suit son plan jusqu’au bout même s’il est voué à l’échec. Toujours dans une ambiance « nouvelle vague » de bon aloi (genre Le Samouraï de Jean-Pierre Melville avec Alain Delon, les vrais savent contrairement aux inquisiteurs culturels), on est à la frontière des films Aniki de Takeshi Kitano (vie et mort d’un gang qui a voulu aller au bout de son destin) et L’Enquête / The International de Tom Tykwer (un enquêteur d’Interpol confronté à toute la pourriture du financiarisme). Vous avez vu le niveau de cinéphilie de Boichi, c’est assez ouf hein ?

Mais cela plus loin que cela car Ken plus christique que jamais refuse que celui qui tient à la fois les rôles de Pierre et de Judas souffre à sa place. C’est ainsi qu’il rassemble ses apôtres à une cène, avant de partir dans une dernière croisade contre les marchands du temples ! Nous sommes donc dans une ambiance crépusculaire qui n’est pas sans rappeler celle de la fin des Chevaliers de la Table Ronde : comme Arthur Pendragon Ken Kitano sait qu’il va mourir, mais il doit le faire pour sauver ceux qui ont cru en son idéal…

note : 7+/10

Alfaric

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