Thierry Gloris (scénario)
Jaime Calderon (dessin)

Valois, tome 1 :

Le Mirage italien

Bande dessinée, histoire / moyen-âge 
Publiée le 24 juin 2018 chez Delcourt

Les Valois succèdent à la dynastie capétienne et règnent sur la France après avoir assis leur légitimité durant la guerre de Cent ans. Mais les jeux de pouvoir des puissants et l’atmosphère politique délétère mettent en péril le royaume et la papauté des Borgia. Henri Tersac, un soldat reconverti en secrétaire et Blasco, un moinillon pas encore tonsuré, sont pris dans la tourmente. Ils se révèleront cependant bien plus à la hauteur que bien des puissants.

D’un côté nous avons le méconnu game of throne français de la vallée de la Loire avec l’indécis Charles VIII qui veut faire quelque chose de sa vie coincé entre une grande sœur autoritaire et un cousin trop ambitieux pour son propre bien, d’un autre côté nous avons le très connu le game of throne italien de la vallée du Tibre avec le résolu Clan Borgia (le patriarche pontifical Rodrigo, Juan le sadique, César le machiavélique et Lucrèce faussement angélique). Le malheur vient pour les uns comme pour les autres du cardinal Giulliano Della Rovere qui n’hésite pas une seconde à offrir l’Italie en pâture à l’ogre français pour se venger de son ennemi personnel Alexandre VI… Sauf que la péninsule est une poudrière, où chaque principauté traversée est un nid de vipères, et où chaque cité rencontrée peut rapidement se changer en piège mortel !

La Renaissance de l’Europe s’écrit donc dans le sang, et tout cela nous est raconté à travers les yeux d’un duo à la The Persuaders / Amicalement vôtre : Henri Guivre de Tersac, le guerrier charentais qui va découvrir l’amour, Blasco de Villallonga le lettré catalan qui va découvrir la guerre. Les vicissitudes de la vie et les turpitudes du monde vont les rassembler, car après avoir échappé à une embuscade Juan Borgia veut littéralement leur peau, avant de les faire évoluer sous les ordre de Vitellozzo Vitelli, le plus grand condottiere de son temps assassiné par qui vous savez, employé par la sublime Signora Sforza, Duchesse de Milan. To Be Continued, Oh Yeah !

Le 2 septembre 1494, le roi valois pénétrait en Italie. La Renaissance de l’Europe allait s’écrire dans le sang.

Thierry Gloris est un passionné d’histoire, et après s’être éclaté sur la série Méridia qui mettait en scène une Renaissance entre heroïc fantasy et dark fantasy (série dont je suis toujours en deuil de son deuxième cycle) il s’éclate ici avec une Renaissance 100% grimdark mais 100% historique qui emprunte des éléments d’une chouette supracoolitude à son aînée (Tersac = Baskia ? Blasco = Lysandre ?). L’auteur est devenu bankable donc on lui offre un top dessinateur : les dessins réalistes de Jaime Calderon est les couleurs travaillées de Felideus sont magnifiques : argh, je dois me procurer tous leurs autres albums de toute urgence car c’est quasiment du bonbon pour leurs yeux, non c’est carrément du bonbon pour les yeux ! Le réalisme des portraits à la Sergio Leone, donc à la Goya, aurait pu donner un aspect figé aux cases et aux planches… oui mais non, les chouettes scènes d’action et / ou de bataille nous prouvent que nous sommes bien au sommet de l’art séquentiel !

J’ai presque honte de ne pas mettre de ne m’enflammer dans la noatation, mais nous sommes dans un tome d’exposition et on saute souvent d’un personnage à l’autre, et ils sont quand même nombreux, du coup il faut un peu de temps pour rentrer dedans malgré l’excellente idée du dramatis personnae en 2e de couverture !

note : 8,5/10

Alfaric

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