Chantal Chaillet & Luc Révillon (scénario)
Dominique Rousseau (dessin)
d’après Gilles Chaillet

Vasco, tome 30 :

L’Or des Glaces

 

Bande dessinée, histoire / moyen-âge
Publiée en septembre 2019 chez Le Lombard

De retour en Italie, Vasco est chargé par son oncle de négocier l’achat d’un tableau auprès d’un grand peintre. Mais ce dernier est assassiné et Vasco est pris dans la tourmente d’une enquête pleine de surprises.

Dans le diptyque précédent, Vasco avait suggéré à son oncle d’aller empiéter sur les plates-bandes des marchandes hanséatiques en faisant des affaires avec les Pays Baltes et la Russie. Mais la concurrence est rude, donc dans ce tome 30 intitulé L’Or des Glaces il souhaite rouvrir la route du sud en passant par la Volga et la Mer Noire. Pour cela il doit signer un accord avec Dimitri le jeune prince de Moscou, en lui amenant l’or devant servir de tribu à la Horde Mongole. Car les caisses sont vides depuis son coup d’État et la guéguerre avec Tver à le fois vassal et rival qui lui ont beaucoup coûté…

On est quasiment dans le récit d’un aller et d’un retour. Don on est dans un tome ultra classique car il faut amener un magot du pont A au point B, avec un vrai convoi qui est un faux et un faux convoi qui est vrai pour semer le maximum de fausses pistes. A la limite on se demande bien pourquoi l’or doit remonter toute l’Europe par le Nord pour arriver à Moscou, puisqu’au final il doit parvenir dans le trésor de la Horde Mongole et qu’il aurait été bien plus simple de naviguer vers l’Est et de faire l’échange dans un comptoir de la Mer Noire. Mais dans ce cas, les auteurs n’ont auraient pas pu dessiner Moscou et les paysages russes enneigés n’est-ce pas ?

– Nul ne connaît l’avenir et nous ne pouvons effacer notre passé.
– Faute de l’oublier, on peut tenter de l’apprivoiser.
– Ou de le réécrire. N’est-ce pas le cas de la plupart des traités d’histoire ?

Si j’ai bien compris il s’agit du dernier album de la saga, et il s’agit d’un choix de l’éditeur (ce n’est pas comme si des éditeurs continuaient depuis des années et des années des séries devenues d’une grande médiocrité, y compris celui-ci). A celui-ci on ne peut guère lui reprocher que sa simplicité, mais comme cela fait un paquet de tomes que la série manque d’ambition, de précision, et plus encore de renouvellement, ce n’était pas spécialement gênant.
C’est donc tout naturellement qu’il est placé sous le signe d’une nostalgie que j’ai forcément ressentie (et fortement ressentie). Vasco réalise un dernier périple avec son vieux compère Van Loo, et il retrouve Timour le fils de Koukatchin dans le camp mongol. Pour ne rien gâcher, un épilogue en forme de flashforward nous montre Sophie rendant visite à Vasco dans le monastère dans lequel il rédige ses mémoires pour lui annoncer la mort de Lorenzo…

C’est bien de terminer une série plutôt de la faire durer trop longtemps, mais peut-être aurait-on dû la terminer plus tôt (le tome 21 qui était bien, aurait été un bon candidat pour cela) ? Néanmoins avec la guerre que la finance mène à la terre entière, le concept du « Largo Winch médiéval » inventé par Gilles Chaillet a sans doute encore de l’avenir. Pourquoi ne pas le reprendre avec une autre génération d’auteurs et une autre génération de personnages ? En se débarrassant du carcan des 48 pages et avec plus de modernité dans la narration et dans le découpage cela pourrait être vachement intéressant…

note : 6/10

Alfaric

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