Kôhei Horikoshi

 My Hero Academia,
tome 1 : Izuku midoriya :
les origines

Manga, super-héros
Publié le 14 avril 2016 aux Éditions Ki-oon

Dans un monde où 80% de la population possède un super‑pouvoir appelé alter, les héros font partie de la vie quotidienne. Et les super‑vilains aussi ! Face à eux se dresse l’invincible All Might, le plus puissant des héros ! Le jeune Izuku Midoriya en est un fan absolu. Il n’a qu’un rêve : entrer à la Hero Academia pour suivre les traces de son idole.
Le problème, c’est qu’il fait partie des 20% qui n’ont aucun pouvoir…

Son destin est bouleversé le jour où sa route croise celle d’All Might en personne ! Ce dernier lui offre une chance inespérée de voir son rêve se réaliser. Pour Izuku, le parcours du combattant ne fait que commencer !

Waouh, le nouveau « Naruto » suit les traces de « One-Punch Man » ! Que du bonheur pour petits et grands de 7 à 77 ans !!!
Je suis allé à reculons vers cette nouvelle série du Weekly Shonen Jump, qui a fait un peu n’importe quoi avec les shonens à rallonge des années 2000 qui ont fini en eau de boudin (ça plus des illustrations de couverture assez mainstream et un titre que je trouve assez mal choisi pour ne pas dire assez mauvais)… J’ai vraiment bien fait de passer outre mes réticences même si on reconnaît assez vite les héritiers de Naruto, Sasuke, Sakura et Gaara, Kakashi et Jiraya, parce que mine de rien niveau relationship drama on est plus proche d' »Haikyu !! » et de « Silver Spoon » que des shoneries habituelles !

C’est une bonne chose d’avoir des rêves… sauf qu’il faut aussi savoir accepter la réalité !

Dans l’univers de « My Hero Academia », les superpouvoirs ont fait irruption dans la réalité donc dans la banalité (comme dans quantité de séries super-héroïques, mais quand c’est aussi cool et fun qu’ici on ne peut que kiffer sa race ^^) : 80% de la population mondiale deviennent des supers, alors que les 20% restants restent cantonné au rang de normaux… le nombre de crimes a explosé, et pendant que les politiciens se regardaient le nombril (pléonasme ^^) de courageux citoyens ont pris les choses en main en s’inspirant des super-héros de comics américains ! Sous la pression de la population, ils ont obtenus le statut le statut de fonctionnaires et dans un monde nouveau régis par de nouvelles règles ils sont devenus les principaux gardiens de la paix…
Nous suivons dans cet univers les aventures d’Izuku Midoriya, un adolescent fan de superhéros privé de superpouvoirs à l’inverse de l’immense majorité des élèves de son collège qui prennent un malin plaisir à le bolosser voire à harceler et à le maltraiter… On aurait pu avoir la version shonen de l’excellent comic Kick-Ass, mais le hasard choisi par le mangaka Kohei Horokoshi veut que le boloss au grand coeur fanboy d’All Might, le plus grand héros de tous les temps, devienne l’ami, l’élève et l’héritier d’All Might. du coup, derrière le school life barrré on reprend toutes les thématiques de « Spiderman » (à grands pouvoirs, grande responsabilité, « Batman » (la lutte contre le crime, le devoir d’exemplarité, l’acharnement à défendre les valeurs incarnées…), « Superman » (l’homme d’acier symbole de paix), mais aussi « Captain America » (le faible qui devient fort pour défendre les faibles contre les forts), « Avengers », et « X-Men » ! Allez hop, passons tous en mode super-geek… ^^

All Might est très bien ^^ : derrière la caricature de super-héros yankee tout en muscles et en sourires ultrabright, il y a un homme blessé dans son âme et dans chair, rattrapé par le temps qui passe et désespérément à la recherche d’un héritier capable d’assurer l’équilibre du monde. Mais derrière les archétypes du super-héro lumineux ou du super-héros sombre, il y a un homme hanté par le poids de ses responsabilités qui puise dans ses dernières forces pour incarner aux yeux du monde les valeurs qu’il a toujours défendues et pour retarder la terrible déchéance qu’il sait désormais de plus en plus proche : telle une étoile filante il s’enfonce dans les ténèbres pour briller de mille feux avant son inéluctable fin…
La relation entre le maître et l’élève est très bien ^^ : on est en dans la quête du Héros aux mille et un visages, la plus vieille et la plus belle histoire du monde qui raconte comment tout homme peut devenir plus grand et plus noble (je sais que ce mythe fondateur de l’humanité insupporte les commissaires littéraires, mais il faudra qu’un jour ces derniers se rendent compte qu’eux aussi il font partie de l’humanité). Entre « Karaté Kid » et classiques super-héroïques, on est dans du très bon shonen !
La rivalité entre Izuku et Katsuki est très bien ^^ : au-delà de l’opposition scolaire entre le fresh air vantard et le boloss trouillard, c’est d’abord et surtout l’opposition entre un surdoué, inébranlable mais égotique, et un bosseur, hésitant mais altruiste… C’est l’opposition de l’inné et de l’acquis, de ceux qui héritent de tout et de ce ceux qui doivent tout gagner à force de volonté ! le relationship drama entretenu entre les deux personnages est joliment troussé, le connard égocentrique devant se remettre en cause quand il se fait coiffer au poteau par celui qu’il a toujours haï et méprisé…
Et au final on a une génération de super-héros bénévoles qui reprennent tous les discours humanistes du shonen nekketsu vintage, dont la devise du leader est « un pour tous » / au service de tous, et une génération super-vilains accros au pouvoir et au pognon qui reprennent tous les discours égoïstes et suprématistes des business schools anglo-saxonnes, dont la devise du leader est « tous pour un » / tous à mon service ! Les séquelles de la crise des subprimes sont décidément encore plus profondes que je ne le croyais… Monde de Merde ?
Izuku parviendra-t-il à devenir le nouveau symbole de paix ? Izuku parviendra-t-il à réunir autour de lui la Justice League des temps nouveaux ? Katsuki Bakugô parviendra-t-il à atteindre les sommets sans succomber au Côté Obscur de la Force ? Shôto Todoroki parviendra-t-il à accomplir sa vengeance contre son père sans devenir ce qu’il a voulu faire de lui (cad l’instrument de ses ambitions malsaines) ? Tenya Iida parviendra-t-il à devenir assez fort pour défendre à son tour la cause de son frère et l’honneur de sa famille ? Ochako Uraraka parviendra-t-elle venir en aide à ses parents victimes de la crise économique ?…

Dans ce tome 1, intitulé « Les Origines », tout commence au Collège Oridera où tout le monde applaudit Katsuki Bakugô qui veut intégrer le prestigieux Lycée Yuei et où tout le monde se moque d’Izuku Midoriya qui veut intégrer le prestigieux Lycée Yuei. Ils veulent tous les deux devenir membres du plus prestigieux établissement de la branche super-héroïque, mais le premier est un surdoué doté d’un formidable superpouvoir alors que le second est un sousdoué qui ne dispose même pas d’un superpouvoir…
Mais l’altruisme, le courage et la détermination d’Izuku Midoriya attire l’attention d’All Might le superhéros le plus puissant de tous le temps qui finit par lui révéler que son don à lui n’est pas inné mais acquis…. Il lui concocte le programme « American Dream » pour que son corps soit apte à recevoir son pouvoir appelé « One For All », qui dans le plus grand secret est est cultivé et transmis de héros à héros depuis plusieurs générations (et en nettoyant une plage de ses déchets divers et variés, on rend hommage à tous les mangas animes écologiques des années 1980/1990 ! merci bien Mr Kohei Horikoishi, parce que la COP 21 et cie, c’est difficilement qu’on me fera changer d’idée, ce n’est que l’esbroufe pour politiciens en mal de légitimité et de publicité).
Izuku Midoriya, qui ne maîtrise absolument pas le « One For All » et qui se blesse gravement à chaque fois qu’il utilise, réussit à grande peine l’examen d’entrée au Lycée Yuei (d’ailleurs moins grâce à son superpouvoir que grâce à son altruisme et à son grand coeur)… Mais il se retrouve à nouveau en mauvaise posture quand il doit faire ses preuves au sein de la classe 2nde A dirigée par un professeur principal qui s’avère être Eraserhead le cynique superhéros effaceur de superpouvoirs (oui, on t’a reconnu Kakashi ! ^^)

Plus Ultra ou Nec Plus Ultra ??? Dans tous les cas Justice Forever ! to be continued…

 

PS : mention spéciale à l’anime qui a privilégié la qualité sur la quantité au contraire de moult adaptations de shonens à succès… All Might pète la superclasse, l’animation est top, les musique sont top, et cerise sur le gâteau les diverses explications prennent la forme de jeux vidéo 16 bits !

note : 8/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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