Akiyo Ohkubo
(scénario & dessin)

Vlad Draculea

Tome 1

Manga, histoire / moyen-âge
Publié en VF le 28 octobre chez Soleil Manga
Publié en VO à partir de 2017 par la Kadokawa Shoten dans Harta (« ヴラド・ドラクラ »)

Au milieu du XVe siècle, Vlad III Draculea succède à son père. Pour garder son trône, il doit composer avec une noblesse hostile et un environnement tourmenté, déjà menacé par ses voisins directs, l’Empire ottoman et le royaume de Hongrie. Dans une Europe qui ne connaît alors que la guerre, le jeune prince, fils du dragon, va devoir user de tous les moyens pour que la Valachie ne sombre pas dans le chaos. ​

Vlad Draculea est un manga historique et non un manga fantastique…

Nous sommes au milieu du XVe siècle en Europe de l’Est, et la Wallachie, la Moldavie et la Transylvanie servent comme d’autres d’États-tampons et/ou d’États-clients entre l’enclume hongroise et le marteau ottoman. Et les princes de ces monarchies électives pantins plutôt que souverain qui doivent rendre des comptes à leur peuple ont le plus grand mal à défendre l’idée même de bien commun face à une aristocratie qui ne rendent de compte personne et qui ne pense qu’à accroître ses privilèges donc l’or qui s’accumule dans ses coffres pour désigner l’homme le plus riche du cimetière…

Ne ne sais pas à quel point le mangaka plaque le présent sur le passé, mais on assiste à un démontage magistral de la « théorie du ruissellement », pierre angulaire de la politique de la macronie en matière d’économie, et un mythe mijoté par les ploutocrates pour le ploutocrates qui depuis les années frics n’a fait qu’appauvrir les nations et les peuples mais a multiplié et les richesses d’une minorité de rentiers. Et oui « libérer les énergies » pour permettre aux « premiers de cordées » de réaliser des « investissements massifs et productifs » dans cette bonne vielle « économie de marché » , c’est des bobards par les crevards pour les crevards (toutes les études statistiques le montre : ceux qui ont de l’argent vivent de leurs rentes en claquant leur millions d’argent de poche en signes extérieurs de richesse, mais n’investissent pas un dollar dans l’économie réelle, et ce n’est pas les dizaines de milliards de dollars qui dorment dans le compte off-shore des délinquants fiscaux qui vont me contredire)​

Un dirigeant doit être plus craint qu’aimé. 

Vlad Draculea a été offert en otage aux Turcs Ottomans, il est revenu au pays à la mort de son frère aîné pour retrouver son père Vald II assassiné par l’aristocratie. Il s’exile en Moldavie et trouve un père de substitution en la personne de Bogdan II qui lui aussi se fait assassiner à son tour par l’aristocratie… Les games of thrones aristocratiques le remettent sur le trône, et nous découvrons un jeune homme froid et taciturne, presque neurasthénique, qui semble s’être résigné à son rôle de pantin. Mais la marionnette a des envies de marionnettistes : il attend, il observe, il cherche la faille, et quand il décide d’agir ses frappes sont chirurgicales… Et quand ses émotions refont surface il est colère et vengeance : #jesuisedmondantès !

Nous voyons le jeune Vlad III intriguer pour placer ses pions sur l’échiquier, en recrutant des gens mis de côté par le système pour détruire le système. Peu à peu il tisse sa toile, et ceux qui l’ont sous-estimé n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Car avec leurs petits games of thrones balkaniques, ils ne font pas le poids face à Vlad III qui a survécu aux games of thrones d’un niveau bien plus élevé de la Sublime Porte. Mais que fera-il dans le « Grand jeu » face aux Hongrois et aux Ottomans ?

Point particulier on pourrait râler contre l’aspect beau-gosse de ténébreux de l’antihéros empaleur, mais un bon connaisseur remarquera vite qu’il est pile-poil entre le Sherlock Holmes interprété par Benedict Cumberbatch et le « L » adolescent de Death Note. Qu’est-ce que c’est cool et fun comme idée !

Point général on pourrait râler contre l’aspect inabouti des graphismes (et en plus on voit bien que la profusion de gros plans est là pour éviter le costumes et les décors). Mais j’ai suffisamment roulé ma bosse sur la Planète Manga pour savoir qu’il ne faut jamais porter de jugement définitif sur une série à l’aune de son seul tome 1 ! Ici c’est la première série de l’auteur, et comme c’est en forgeant qu’on devient forgeron j’imagine fort bien que comme tant d’autres avant lui le trait va rapidement gagner un puissance… Car j’ai aussi suffisamment rouler ma bosse sur la Planète Manga pour avoir reconnu un faux airs du style Ghibli dans le charadesign des personnages. Yapluka comme on dit !

note : 7/10

Alfaric

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