Christophe Bec​ (scénario)
Michel Suro (dessin)

West Legends tome 6

Butch Cassidy & The Wild Bunch

(pour public averti)

Bande dessinée, histoire / western
Publiée le 26 janvier 2022 chez Soleil

Le Wild Bunch de Cassidy terrorise la région depuis trop longtemps. Un avis de recherche avec une forte récompense de 3500 $ a été posé sur la tête du malfrat, mort ou vif, ce qui attire bon nombre de chasseurs de primes. Ce soir-là dans un relais, deux d’entre eux semblent être tombés sur une partie de la bande. Cassidy vit-il ses dernières heures ?​

​Déjà le tome 6, et nous retrouvons Christophe Bec au scénario. L’auteur a été dessinateur avant d’être scénariste, et s’il reste bon dans cet exercice il y a à boire et à manger dans sa prolifique bibliographie. Pour commencer, et ce n’est pas de la faute de l’auteur, le genre western est assez vaste pour accueillir plusieurs types voire archétypes de récits, et dans cette collection on a quasiment que du survival, et du survival assez violent en plus…

Les géants du rail en ont marre de se faire braquer et ridiculiser par Butch Cassidy et son Wild Bunch, donc ils l’appâtent avec l’express de Willcoy au super coffre-fort plus vide que plein et aux voyageurs plus pauvres que riche. Puis ils lancent à leurs troussent tous les shérifs, détectives, maréchaux et chasseurs de primes du coin.
Leur planque habituelle chez Black Billy éventée, la bande doit prendre le chemin des Bighorns pour aller se cacher en territoire sioux inhabité, mieux encore se mettre au vert dans une mine d’or serait active. Ils sont bien reçus par la communauté des Lebanons, mais ces derniers ont le défaut de prendre au premier degré l’eucharistie !

– Ouais, parfois c’est faire injure à Dieu de dire que c’est lui qui a créé les hommes.

Dès la première page je retrouve le style usité par Christophe Bec dans le tome 2 : trop de cases, trop de phylactères, trop de textes (les grands espaces sauvages n’ont droit qu’à 2 pages seulement)… On se croirait dans un Blake et Mortimer ! Et en plus on a pas mal de blablas qui ne font pas avancer l’intrigue dont la mise en place fait plus de 30 pages. Tout est construit comme une série B avec une succession de rumeurs d’abord, d’indices ensuite, d’avertissements enfin. Et quand la curée commence il n’y a plus aucun suspens et plus aucune tension, c’est juste des pages et des pages de massacre entrecoupés de scènes de « torture porn ».

En tant que cinéphile j’ai bien vu que Christophe Bec piochait dans les films Vorace (pour le côté cannibalisme), The Descent (pour le côté souterrain) et Massacre à la tronçonneuse (pour le détournement des valeurs familiales et religieuses, bref communautaristes). Mais comme on a consacré plein de pages à des trucs inutiles, on avance au pas de course et rien n’est suffisamment développé même quand les poursuivants du Wild Bunch sont accueillis dans la mine par les « taupes ».

Pour ne rien gâcher on aussi pas mal de flou sur qui est en éclaireur et qui est en arrière-garde, avec des personnages nommés qu’on ne sait qui c’est d’un côté, et des personnages qu’on voit tout le temps mais qui ne sont jamais nommés d’un autre côté. J’ai bien envie d’écrire qu’on a ici une BD qui aurait mérité d’être davantage travaillée pour être corrigée, épurée et améliorée pour bonifier les dessins de Michel Suro colorisés par Hamilton qui eux font le taf…

note : 6+/10

Alfaric

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