Jun Shishido (réalisation)
Shigeru Murakoshi (scénarisation)
d’après Maybe

To the Abandoned Sacred Beasts,

saison 1

Série, uchronie / fantastique
Sortie en 2019 par MAPPA pour Tokyo MX, BS11, MBS (« かつて神だった獣たちへ, Katsute Kami Datta Kemono-tachi e »)

Dix ans de guerre civile déchira le continent Patria entre le Nord unioniste et le Sud confédérée ; la paix a été instaurée par le Nord avec l’utilisation de soldats surpuissants mi-hommes mi-bêtes créés avec de la magie noire appelés « Divins mimétiques ». S’ils furent traités comme des divinités à la fin de la guerre, le commun des mortels a commencé à les craindre au fil des années à cause de leur pouvoir imposant et des incidents provoqués par certains qui ont perdu leur humanité et qui sont considérés comme des « bêtes » ; de là, débute une chasse contre ces anciens soldats tombés en disgrâce. Nancy Charlotte Bancroft est obnubilée par la vengeance contre la personne qui a tué son père, qui était un Divin. Elle finit par retrouver celui qu’on appelle le Chasseur de bêtes, Hank, mais elle finit par le suivre en découvrant au passage toute la vérité autour des Divins.

J’avais repéré le manga avec son pitch séduisant et ses graphismes réussis, mais je n’avais pas passé le cap. Quand j’ai appris que c’était le studio MAPPA qui réalisait l’adaptation et le compositeurs Yoshihiro Ike qui réalisait la bande son je n’ai pas hésité bien longtemps à la visionner. Et je dois dire que passé le premier épisode qui vraiment très bon en exposant tout l’univers et les premiers twist en 20 minutes, j’ai été un peu déçu quand même… Peut-être que j’en attendais trop…

Nous sommes dans une uchronie fantastique, avec des États-Unis renommés Patria qui connaissent comme IRL une guerre de sécession. C’est dommage que la pierre de discorde entre le Nord et le Sud soit la possession d’une matière première convoitée en lieu et place de la question de l’esclavage et les modèles économiques se reposant sur lui ou luttant contre lui (à moins qu’on nous cache des choses sur ladite matière première, qui après tout aurait pu être le pétrole). C’est aussi dommage d’avoir interverti le rapport de force entre Nord et Sud, car respecter la réalité aurait pu renforcer la cohérence de l’ensemble. Toujours est-il que pour gagner la guerre le Nord a créé des super-soldats en transformant des cobayes en « bêtes sacrées » inspirées par les mythologies du monde entier. La fondatrice du projet Elaine s’est aperçue que ses créations commençait à perdre la boule en perdant le contrôle entre l’humain et le non-humain, et a décidé de faire table rase du passé la veille de l’armistice entre le Nord et le Sud. Sauf que rien ne se passe comme prévu, et que les dieux de la guerre ont été rendus à la vie civile pour devenir des bêtes sauvages semant la ruine et la désolation. Nous suivons la quête du commandant Hank Henriette qui veut à la fois mettre fin aux souffrances de ses anciens subordonnées avant qu’ils ne sombre définitivement dans la folie, et se venger de son ami d’enfance qui l’a trahi en tuant l’amour de sa vie et en relâchant dans la nature leurs compagnons d’armes au bord de la folie… Rapidement il est rejoint par Nancy Schaal Bancroft qui veut savoir pourquoi il a tué son père Will qui n’avait jamais fait de mal à personne dans sa forme humaine comme dans sa forme draconique…

C’est un Terraformars dreadful punk de bon aloi faisant la part belle à un bestiaire entre Devilman et Darkstalkers ! Sauf qu’on fait des choix faciles, parfois repompé d’autres œuvres, alors qu’il y avait tellement de thématiques intéressantes à exploiter :

– on aurait pu aller vers le slice of life avec des super-soldats atteints de PSPT, mais dans ce cas il aurait fallu développer le côté psychologique voire psychiatrique au lieu de se contenter d’un répétitif « monster of the week »
– on aurait pu aller vers les apprentis sorciers victimes de leurs créations, Frankenstein forever, mais dans ce cas il aurait fallu développer la manière dont les Divins ont été créés ce qui n’a jamais été fait mis à part un passage dans l’épisode 10 (car finalement on ne tranche jamais : les Divins deviennent-ils fous avant ou après être rattrapés par l’évolution de leur métamorphose ? sont-il victimes des horreurs de la guerre ou des expériences qu’on leur a fait subir ?
– on aurait pu aller vers un X-Men dixneuvièmiste avec des mutants surpuissants voulant dominer l’humanité ou juste cohabiter avec elle… Et c’est un peu ce que fait la série avec le twist de l’épisode 6, quelques interludes très mal fichus et le cliffhanger de fin de la saison 1, mais pour cela il aurait fallu que les Divins se divisent clairement en deux camps, ce qui n’est absolument pas le cas alors que tout se prêtait à cela (avec plus de communication Minotaure et Béhémoth aurait pu être raisonnés donc ralliés, alors que Sirène et Garm ne demandaient qu’à reprendre du service pour une juste cause)

Essayer de réparer ses erreurs, peu importe le nombre, c’est dans la nature même de l’homme.

La relation Hank / Schaal fonctionne assez bien, et m’a rappelé celle entre Rooster et Mattie Ross dans True Grift / Cent dollars pour un shérif (par contre une fois de plus on cède une fois de plus au jeunisme malsain qui sévit de plus en plus dans la japanime car on comprend très bien que l’adolescente Schaal remplace la femme Elaine). Claude Withers le chef de la très steampunk unité « Coup de Grâce » est stéréotypé dans la catégorie minet à cheveux blond mais franchement il fait le taf. Je n’en dirais pas autant de l’espionne Liza Runecastle paire de nibard sur patte qui n’est là que pour faire du fanservice boobesque putassier… Le méchant est cliché aussi en dandy vampire accompagné d’un vamp arachnéenne et d’un lolita nécromancienne. Pire encore il est overcheaté : invulnérabilité, immortalité, régénération à l’infini, super-force, super-endurance, super-vitesse, téléportation, illusion, télékinésie, hématomancie, clonage, contrôle mental et j’en passe. Par contre sa bromance yaoi avec le héros est encore plus visible que celle entre Devilman et Satan (les vrais savent) : il veut désespérément que Hank le rejoigne, et dès que ce dernier regarde un membre du sexe féminin plutôt que lui il pète un câble de jalousie…

Sur l’anime en lui-même le studio MAPPA n’est pas à son meilleur niveau loin s’en faut (il faut dire que le Jun Shishido n’est pas mauvais certes, mais a davantage été assistant réalisateur que réalisateur). J’ai même eu l’impression que techniquement on revenait pas mal d’années en arrière. Pourtant le rythme est globalement satisfaisant avec une saison 1 de 12 épisodes qui reprend les 5 premiers tomes du manga (ça fait à peu près 1 tome = 2 épisodes, à comparer avec le tome 1 de Black Clover adapté en 11 épisodes bordel de merde). Pas trop de décors, pas trop de détails, charadesign simplifié avec une guerre des clones assez voyante pour les soldats : je ne vais pas m’épancher sur la pénurie de talent dans l’animation japonaise sur laquelle je pourrais disserter assez longtemps. Par contre les monsters of the week sont pas mal et les bastons sont assez stylées (voire parfois bien stylées). Les génériques sont assez cools, mais niveaux musique je m’attendais à mieux de la part de Yoshihiro Ike même s’il parvient à offrir quelques beaux morceaux (quand il est en état de grâce il enfonce carrément toute la concurrence : savent ceux qui ont déjà entendus les musiques de Kuroko no Basket, OMG « Shield of Aegis », ou Rage of Bahamut, OMG « Chorus of Despair »). Et malheureusement entre le manga et l’anime augmente comme par enchantement la taille de poitrine des personnages féminins avec parfois des moments très gênants tellement ils sont ridicules dans leur volonté de racoler : moi un manga et/ou un anime avec des personnage féminins possédant des boobs en forme de pastèques plus gros que leurs têtes ça me sort directement et complètement du truc !!!

note : 6,5/10

Alfaric

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