Brian Evenson

Alien : No Exit

Roman, science-fiction / horreur
Publié en VF le 18 août 2011 aux édition Le cherche midi
Publié en VO en 2008 chez Dark Horse Books

Après des années de lutte contre l’envahisseur, la menace des Aliens semble enfin n’être plus qu’un mauvais souvenir pour les humains. Du passé. Jusqu’au jour où l’extermination de douze scientifiques en poste avancé sur la planète C-3 L/M laisse à penser que les créatures sont de retour. Une des compagnies en charge de l’exploitation de C-3 L/M décide alors de réveiller Anders Kramm. Plongé depuis trente ans dans un sommeil cryogénique à la suite d’un drame personnel, Kramm est l’un des chasseurs d’Aliens les plus doués de sa génération. Envoyé sur C-3 L/M pour enquêter, il ne tarde pas à comprendre que la vérité est beaucoup plus complexe qu’il y paraît.

L’introduction qui ajoutait au côté horrifique de la saga Alien une narration hard boiled était de bon augure. Mais la 1ère partie techno thriller s’avère finalement assez plan plan (des intrigues mégacorporatistes dont on ne comprend pas vraiment les tenants et aboutissants, avec des personnages pas toujours facilement identifiables car trop rapidement survolés et quelques incohérences des familles également). Ensuite survient le twist et les homines crevarices, appelés par certains « créateurs de richesses » et par d’autres « premiers de cordée », prennent le pouvoir. Débute alors un survival plaisant car rondement mené : pour s’échapper d’un point A de moins en moins sûr pour ne pas dire de plus en plus dangereux, les 7 survivants confrontés aux thématiques survivalistes habituelles (comme l’euthanasie des infectés, la récupération de ceux qui ne le sont pas, ou encore que faire des blessés…) doivent traverser une zone B infestée d’aliens pour rejoindre un vaisseau en état de marche au point C. Dommage que la fin ouverte soit un peu facile voire un peu fumiste.

Tous les passages obligés de la saga sont là : le réveil de stase, la présentation des personnages et des enjeux à la cantine, le briefing de mission, le cadre sup sociopathe prêt à tout et au reste, la Weyland-Yutani qui ne pense qu’aux moyens de faire plus de pognon, le bestiaire habituel d’un côté (œufs, facehuggers, chestbursters, drones, reine…), et les individus avec le mot victime tatoué sur le front d’un autre côté (l’androïde caché qui révèle son identité, les troufions spatiaux, la tête, les jambes, le geek et la pouffe qui n’arrête pas de crier « quelle chose affreuse, c’est abominable, c’est abominable. Quelle horreur on va tous mourir ! »). Et bien sûr le huis clos, les passages bouchés par le creep, la traversée du nid, les créatures planquées dans le noir et les pourritures en costards-cravates ou en blouse blanche derrière un écran… Bref le cahier des charges est bien rempli !

– C’est quoi le plan B ? demanda Kelly.
– Tuer tout le monde sur notre chemin jusqu’à ce qu’on se qu’on se fasse tuer à notre tour ou qu’on trouve quelque chose qui nous aide à foutre le camp d’ici.
– Il me plaît, ce plan B, fit Bjorn. Il a une belle simplicité

Sauf que cela ne fonctionne qu’à moitié pour 3 raisons :
– le mythe de la créature et la thématique du viol sont quasiment démystifiés (tout le monde est au courant de leur existence, donc aucune peur face à l’inconnu, tout le monde n’hésite pas à recours au simple flingue pour dézinguer les créature, tout le monde est équipé de neutralisateurs d’acide dont les réserves semblent inépuisables)
– les Kramm, Frances, Bjorn, Jolena, Kelly, Duncan, Gavin, auraient pu être réussis si on avait pris la peine de bien les camper avant de les confronter aux horreurs humaines et aliens, car là grosso modo comme dans un mauvais slasher on zoom sur eux juste quelques instants avant qu’ils ne crèvent salement
– force est de constater que c’est quand même écrit et / ou traduit par-dessus la jambe…

Bref niveau qualité et efficacité on est plus près d’Alien versus Predator que la saga cinématographique d’origine. Un honnête novélisation qui remplit honnêtement son office : c’est vite lu et vite oublié et c’est très bien ainsi. Avis aux easy readers bien avertis qui ici ne devraient pas trop perdre leur temps.

note : 6/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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