Nanahiko Takagi
(scénario & dessin)

Angolmois, tome 1 :

Chronique de l’invasion mongole

Manga, histoire / moyen-âge
Publié en VF le 12 novembre 2019 chez Meian
Publié en VO entre 2013 et 2018 par Kadokawa Shoten dans Comic Walker puis Samurai Ace (« Angolmois – Genkō Kassenki »)

Jinzaburô Kuchii, un samouraï de Kamakura, est exilé à Tsushima où il est chargé par la fille du gouverneur, Teruhi, de défendre l’île des Mongols. Au lieu de la peine de mort, les proscrits ont reçu l’ordre de servir de pions sacrifiables. Ils doivent tenir sept jours jusqu’à l’arrivée des renforts de Kyûshû, mais face aux armes et aux tactiques étranges des Mongols, le maître du clan Sô, Sukekuni, et son fils, Umajirô, se font tuer. Alors que tous s’étaient résignés à perdre, Jinzaburô apparaît seul sur le champ de bataille, vêtu d’une ancienne armure…

« Angolois » c’est selon les spécialistes des prophéties de Nostradamus le roi qui devait détruire le monde : les héritiers de Gengis Khan veulent conquérir la terre entière, et à la fin de l’année 1274 une armada mongole s’apprête à déferler sur le sol japonais qui n’avait connu d’invasion depuis sa colonisation des siècles et des siècles plus tôt. L’aristocratie traditionaliste du Shogunat de Kamakura en est encore au duel d’archers montés quand débarquent les soldats coréens, chinois, turcs, jürchens ou mongols avec leurs différentes manières de combattre qui ont fait leurs preuves sur les champs de bataille de toute l’Eurasie…

L’Histoire a retenu le nom de Tokimune Hôjô, le Léonidas japonais qui fit traverser le pays à ses troupes pour combattre pied à pied l’armada mongol sur les plages de Hakata lors de Bataille de Bun’ei. Mais le mangaka Nanahiko Takagi qui connaît aussi l’Histoire grecque l’Histoire japonaise veut lui nous raconter le combat du véritable Léonidas japonais, à savoir Jinzaburô Kuchii qui a été envoyé avec une poignée d’exilés aux bonnes tronches de Dirty Dozen sur l’Île Tsushima retarder l’avancée ennemi. Bref, il nous raconte une des plus vieille mais une des plus belles histoire du monde, celle de peu contre beaucoup (qualifié d’affreux clichés par les inquisiteurs culturels et les commissaires littéraires qui commencent sérieusement à nous saouler).

– Grâce à toi, j’ai réalisé quelque chose. Tu sais, j’étais tellement satisfait de mes guerres passées que j’en avais oublié ce que se battre signifiait.

Dans ce tome 1, après avoir échappé à une tempête les exilés graciés par le Shogunat sont accueillis en grande pompe par la princesse Teruhi la fille du gouverner de l’Île de Tsushima qui leur explique qu’ils ont échangé une mort contre une autre : l’armada mongole s’approche rapidement et on leur de mourir bien gentiment… Tandis qu’un commando mongol se frotte aux Dirty Dozen de Jinzaburô Kuchii (qui par le plus grand des hasards arbore la même coupe de cheveux qu’Arnold Schwarzenegger dans Conan le Barbare), le père Sukekuni et le fils Umajirô du Clan Sô sonnent le ban et l’arrière-ban de leurs vassaux pour affronter les régiments ayant déjà débarqués sur l’île. Après un baroud d’honneur, ils découvrent avec horreur les ravages qu’est capable de provoquer « la poudre noire ». Pour les Dirty Dozen de Jinaburô Kuchii, ce n’est pas l’heure de la retraite mais l’heure de la contre-attaque ! To Be Continued !!!

 

Un chouette manga historique en 10 tomes, pour ne rien gâcher bien adapté en un anime de 12 épisode (mis à part un gros défaut dont je vous reparlerai). Les dessins sont très agréables mises à part quelques cases ratées, qui heureusement disparaissent assez rapidement. Le côté militaire est très intéressant et très bien rend sur le fond et sur la forme : Sun-Tsu n’a qu’à bien se tenir… En plus on nous gratifie des rivalités de l’État-major mongol, du mystérieux commando qui maîtrise comme Jinzaburô Kuchii le style martial de Yoshitsune Minamoto, et les Purificateurs qui se réclament de l’empereur ayant disparu lors de la Bataille de Dan-no-ura. Le personnage principal est une bête de guerre malgré lui, et après avoir perdu sa famille il s’est rendu compte qu’il ne s’épanouit qu’au cœur de la folie !

C’est dommage que ses compagnons d’armes n’aient pas accès au droit de quota de flashbacks pour mieux les caractériser car ils ont de la gueule :
– Onitakemaru est un pirate à la force herculéenne
– Shiraishi Kazuhisa est un ancien noble adepte du naginata
– Zhang Mingfu est un escroc qui adore les plans sans accroc
– Amushi et un adolescent à la vue perçante à la fois espion et éclaireur
– Hitari est un sniper avant l’heure
– Dôen est moine et médecin
– Obusama Saburo un ancien fonctionnaire, qui IRL est celui qui nous a légué le récit des événements qui nous sont racontés

Ils doivent organiser la population pour tenir 7 jours avant que le Clan Shoni n’envoient 3000 soldats en renforts. Mais l’Histoire est déjà écrite et la mort est au bout chemin pour peu ou prou tous les protagonistes du drame. Et cela ne rend que plus tragique l’ensemble du récit !

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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