Tsutomu Nihei
(scénario & dessin)

Aposimz la planète des marionnettes, tome 4

Manga, science-fiction / Hard Dark / Planet Opera
Publié en VF le 20 novembre 2019 chez Glénat Manga
Publié en VO à partir d’avril 2017 chez Kodansha Comics (« Ningyō no Kuni »)

Essro et Keisha, toujours en lutte contre l’empire, poursuivent Kajiwan jusqu’au mausolée homéodifférentiel grâce aux capacités de recherche de Titania. Mais en chemin, ils sont témoins de phénomènes étranges et d’actions mystérieuses de la part de leurs ennemis, derrière lesquels se cache le terrifiant pouvoir de l’empereur, Suo Nichiko…

Dans ce tome 4 le mangaka se fait plaisir en reprenant des thèmes de Blame!, Abara ou Biomega, dans lesquels il n’a jamais été clair sur les tenants et aboutissants de ses univers et de personnages (et je ne parle même pas des non-dits et incohérence du récits)…

On commence par un chapitre 18 tellement déconnecté du récit qu’on pourrait avoir l’impression d’avoir affaire avec un récit bonus. Ce ne serait absolument gênant si ce n’était pas ensuite pour revenir au récit avec plein de faux-raccords (les personnage se sont séparés, Titania s’est faite capturé, Essro doit combattre un réincarné de l’empire pour la récupérer : super, mais il ne pas manque un chapitre pour mettre tout cela en place, genre le chapitre 18 qui ne servait à rien ?)

Ensuite c’est un peu plus clair (encore que) : Kajiwan qui passer son désir de vengeance avant la survie de ce qu’il reste de son peuple se dirige vers le mausolée homoédifférentiel pour provoquer la chute d’Umé le dernier satellite de contrôle climatique sur la capitale de Revidor, et Essro, sa sœur Keisha et Titania le poursuive pour le stopper. Mais c’est un piège, les réincarnés Jeit qui contrôle la technologie et Tohs qui manipule le métal sont là pour fait tomber Umé sur la Résistance ! Il ne reste que quelque instants à nos héros pour sauver la population et leur peau, mais Suo Nichiko a déjà tout prévu car il est omniscient grâce son propre pouvoir de précognition…

[Suo Nichiko] Mon pouvoir fait appel aux Particules de Heigs pour me montrer les événements à venir, rien de plus… Mais être capable d’éviter les coups fatals ou les situations défavorables avant qu’ils ne se produisent… Être capables de bannir l’incertitude et de choisir à chaque fois la réalité la plus profitable offre un avantage inestimable… Même s’il n’est pas total, je dispose d’un certain contrôle sur l’avenir… tant que je suis le seul à le connaître…

Les bastions dantesques entre super-héros et super-vilain sont toujours très cool, et l’univers Hard Dark entre Starwars et Tron est de plus en plus intéressant avec ce foreshadowing sur l’opposition entre l’empereur de l’ordre et l’agent du chaos.

Malheureusement, Tsutomu Nihei ne peut pas s’empêcher d’ajouter des trucs qui lui seul comprend et qui ne servent qu’à compliquer inutilement le récit, et ici c’est l’évolution du personnage de Kajiwan. Obnubilé par sa vengeance il fait n’importe quoi : il se greffe le bras de Titania, devient un surhomme avant de se marionnettisé, puis un tumeur technorganique le transforme en insecte humain comme Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg avant qu’il ne devient une chrysalide accouchant d’un imago ayant l’apparence d’une androïde à six membres. WTF ?! Il nous refait le coup de l’enfant hybride messianique : il l’a fait à chacune de ses séries, à chaque je n’y comprend rien et cela n’apporte strictement rien au récit. Kajiwan dit qu’il a compris, et se convertit en super-héros/super-vilain contrôlant la chaleur avant qu’on nous avait bien expliqué noir sur blanc qu’il ne pouvait pas se convertir en marionnette régulière. Psychologiquement cela n’a pas de sens non plus puisque en cours de métamorphose il développe des discours suprématistes, avant de se repentir et de regretter toutes ses erreurs quand il s’aperçoit que l’Empereur de Revidor a retourné tous ses plans contre lui et qu’il n’a fait que lui servir sur un plateau d’argent la destruction de son peuple, et puis converti il se la pète grave en se lançant dans une série de rires démoniaques… Encore une fois WTF ?!

Mais le plus inquiétant c’est que Tsutomu Nihei nous fait le coup du boss de fin qui manipule le destin grâce à son pouvoir de voir l’avenir. La dernière personne qui nous a fait ça, c’est Tite Kubo dans Bleach et c’était n’importe quoi… Je tremble !

note : 6,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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