In-Wan Youn (scénario), Eun-hee Kim (scénario), Kyung-Il Yang (dessin)

Burning Hell

Manga, fantastique / horreur
Publié le 16 nombre 2016 chez Pika
Publié en 2018 en VO

Burning Hell :
À l’époque d’Edo, une île déserte est le théâtre d’un affrontement sans merci entre un Japonais nommé Jû et un Coréen du nom de Han, les deux plus grands criminels de leur temps ! Un jour, leur quotidien sanglant est perturbé par l’apparition d’une menace extérieure…

Kingdom of Gods :
Imun est le prince d’un royaume ravagé par de longues années de guerre et de famine. Seul et sans défense depuis qu’un groupe d’assassins a décimé sa garde rapprochée, le jeune garçon loue les services d’un brigand afin que celui-ci l’accompagne dans sa fuite. Mais leur route croisera celle d’habitants censés être morts…

Burning Hell :
L’île de tous les extrêmes, située quelque part au Nord de la Mer de Chine, est le dépotoir où la Corée et le Japon laissent pourrir leurs pires criminels (pratique historiquement avérée, bien qu’elle n’ait jamais été conjointe ^^). Jû le samouraï cannibale livré à lui-même compte bien se faire une place dans cet enfer avant de s’apercevoir que Han le serial killer coréen obnubilé par la sculpture du vivant a déjà fait place nette…
Après s’être affrontés durant trois années, un équipage de pirates européens débarque dans leur petit monde pour réaliser un sacrifice humain exceptionnel pour donner à leur chef qui a déjà passé un pacte avec le diable le statut de Dieu-Démon… Cela irrite très fortement nos deux terreurs qui se dressent immédiatement contre lui, et la demoiselle en détresse se pâme devant ses sauveurs sans savoir que l’un désire la dévorer et que l’autre désire l’écorcher vive…
On est dans de détournement grimdark du super anime Samourai Champloo, avant de dériver vers un mélange Berserk / Pirates des Caraïbes… Je me suis bien éclaté avec ce gros délire horrifique !

– Tu aurais pu t’enfuir sans moi… Pourquoi être revenu me chercher ?
– Parce que tu es mon serviteur et qu’un roi digne de ce nom n’abandonne jamais ses serviteurs.

Kingdom of the Gods :

Dans un Royaume de Koryo dévasté, un enfant abandonné se présentant comme le prince Imun demande à un vagabond étranger de devenir son garde du corps… S’il parvient à l’amener à la ville de Jurhon, il lui promet la récompense de 50 pièces d’or ! (Jeha lui extorquant 10 pièces de plus s’il le porte sur son dos jusqu’à destination) Par curiosité le guerrier se prête au jeu, mais il doit vite affronter les putschistes nyctalopes des guerriers de l’ombre avant que les uns et les autres ne tombent en pleine apocalypse zombie et que notre dynamique duo ne soit sauvé par l’intrépide guérisseuse Sujon ! Bref les personnages de Ninja Scroll de Yoshiaki Kawajiri se retrouvent dans La Nuit des morts-vivants de George Romero… C’était très cool et fun, et pour ne rien gâcher il y a un joli parallèle entre l’inexpérimenté et optimiste prince qui ne jure que par le devoir d’un seigneur de ne jamais abandonner ses serviteurs et l’expérimenté et cynique seigneur de la guerre qui a abandonné le siens pour sauver sa peau est très émouvant : chacun puise en l’autre le force d’oublier ses erreurs et d’aller de l’avant… Néanmoins la chute est terrible !
ACHTUNG SPOILERS Le patient zéro de l’épidémie zombie était finalement le roi du pays qui désespéré devant les ravages de la famine a fini par transformer ses sujets en morts-vivants pour qu’ils n’aient plus à souffrir de la faim… OMG c’est horrible ! FIN SPOILERS
Quelque part je le savais déjà, mais ici je comprends plus que jamais que les apocalypses zombies sont les allégories du Grand Soir socialo-communiste : le peuple dévore le système honni avant de se dévorer lui-même…

Si on n’est pas allergique à la violence, un chouette recueil très seventies dans l’esprit mais servi par les graphismes excellents de Yang Kyung-Il. Après c’est tout à l’honneur des auteurs d’avoir mis en avant des duos nippo-coréens quand on connaît les contentieux entre les deux peuples (et un jour je saurais pourquoi le scénariste Youn In-Wan met des médecins héros ou salauds dans la plupart de ses histoires : à ma connaissance, le seul à avoir déjà fait cela c’est Mathieu Gabella dans sa série BD La Licorne)…

note : 8/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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