Jean Dufaux (scénario)
& Philippe Xavier (dessin)

Conquistador,
tome 4

Bande dessinée, histoire / fantastique
Publiée le 25 mars 2015 chez Glénat

Hernando Del Royo est à présent le chef de la tribu des Hiburas. Tous le reconnaissent sous le nom de l’Oqtal : le dieu des racines. Fort de sa nouvelle position, il mène une armée rassemblant les autres tribus hostiles à Moctezuma… De son côté, l’empereur aztèque espère restaurer son autorité auprès des grands prêtres. Il doit pour ce faire à tout prix mettre la main sur la croix de Txlaka, ce dont il charge la belle Catalina Guerero. Mais il ignore que celle-ci est toujours fidèle à Cortès qui, aux portes de Tenochtitlan, espère entrer dans la majestueuse cité aztèque avec toute son armée…

Dans ce tome 4 qui clôture le 2e diptyque, après avoir misé sur l’action et le fantastique Jean Dufaux veut revenir au récit historique : tandis qu’Hernando rallie les tribus amérindiennes (à la cause de son supérieur hiérarchique Hernán Cortés ou à sa propre cause ?), Catalina mène les hommes du Conquistadores au cœur de Tenochtitlan où ils prennent en otage l’Empereur Moctezuma. La Malinche jubile, mais le dénommé Cuauhtémoc prend les choses en main en organisant la résistance à l’envahisseur (non sans grimper quelques échelons en passant en éliminant peu ou prou la famille impériale). Le fameux trésor aztèque est réduit au statut de MacGuffin : Montezuma le veut pour sauvegarder son trône, Cuauhtémoc pour prendre le trône, Cortès pour garder la main sur ses troupes et réussir son coup de force contre Charles Quint, del Royo pour abattre les uns et les autres, et Catalina pour sauver sa peau… Une formule classique voire éternelle, et cela aurait été très bien si Jean Dufaux avait choisi d’aller dans cette voie, ce qui n’est pas le cas car il fait interagir tous les nouveaux personnages qu’il a introduit dans le tome 3 du coup comme d’habitude il s’éparpille pour pas grand-chose…

« – C’est ainsi que nous finissons. Au rang d’envahisseurs ! Nous qui fûmes accueillis comme des Dieux, de Teules… Dois-je le regretter ? Non. Je m’illusionnais… La force seule prévaut. Il ne faut plus que je ne l’oublie. Jamais.

C’est un peu frustrant tant pour le talentueux dessinateur que pour nous autres lecteurs que la Noche Triste soit traitée en 7 pages seulement sur le ton de la chronique… Je crains même qu’il faille vraiment connaître par avance les événements racontés pour pleinement en profiter : l’opposition entre Cortès et Charles Quint, la chute de Montezuma, la rébellion des Tlaxcalas, la résistance de Cuauhtémoc… Et Jean Dufaux tient encore une fois à nous refaire le coup de l’ersatz de Kurtz d’Au Cœur des Ténèbres de Joseph Conrad repris par Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now (il y en avait déjà une flopée dans Croisade) et le fantastique revient d’un coup à la fin avec Hernando qui contrôle les végétaux et qui parle aux animaux ? Plus de nouvelle de la série depuis, mais vu que le Syndrome Jean Dufaux empire de tome en tome c’est peut-être mieux ainsi…

note : 7/10 (mais bien plus pour les dessins de Philippe Xavier que pour les histoires de Jean Dufaux)

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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