Chuck Dixon (scénario)
Steve Epting (dessin)

El Cazador, Tome 2 : La Balade de Red Henry

Comic, histoire / pirates
Publié en VF le 16 septembre 2007 chez Semic
Publié en VO d’octobre 2003 à juin 2004 chez Crossgen Comics (« El Cazador »)

1687, alors que l’Europe connaît un moment de paix, les mers sont le théâtre d’une violence continue en cette fin de l’âge d’or de la piraterie. La Misericordia est attaquée par le terrible Blackjack Tom. Seule survivante, Cinzia Elena Maria Esperanza Diego-Luis Hidalgo récupère le commandement du navire, mate la rebellion. Baptisée Lady Sin par son équipage, elle se lance à la poursuite de BlackJack Tom, afin de retrouver sa famille enlevée contre rançon.

Dans la série El Cazador initialement publié chez Crossgen Comics (qui dans son Sigilverse n’a pas versé que dans le superhéroÏsme), le scénariste américain Chuck Dixon, bien connu pour son travail sur Batman et Punisher dans les années 1990, nous offre un formidable hommage à l’âge d’or de la piraterie !

Le corsaire Harold Newcomb, dit Redhand Harry, échappe à la pendaison des mains des autorités française à la Trinité en Martinique grâce à ses compagnons, le puritain Bropheus Pendenning et le celte Angus MacDidden, mais son navire La Response Barbelée mal est en point et doit être radoubé au plus vite… Il pense se refaire en croisant la route d’un navire espagnol, mais l’El Cazador va lui bien donner du fil à retordre car sur le navire Lady Sin Anglais, Français, Italiens, Nordiques, Hollandais, Flamand, Wallons, Arabes et Noirs travaillent main dans la main pour leur nouveau capitaine… Au finale le héros du jour est van Wessel le canonnier à la hache ! Et si la première internationale, c’était finalement les Frères de la Côté ?…
Vaincus, les corsaires britanniques font retraite la queue entre les jambes, et en faisant relâche sur une île inconnue sauve d’une tribu cannibale le dénommé Jean Guillon seul survivant de son groupe de mutins et toujours à la recherche de la sorcière de l’El Cazador pour se venger de l’humiliation qui lui a été infligée. Pendant ce temps le Dû du Diable de BlackJack Tom appareille pour une destination inconnue…

– Pas assez d’hommes pour résister. Pas assez de monde pour les distancer. Peut-on les frapper avec nos canons, Oakes ?
– Non, Cap’n. Seulement s’ils viennent bord à bord. Mais là, on sera morts !

C’est simple mais efficace et j’ai surkiffé car les graphismes de Steven Epting assisté aux couleurs de Frank d’Armata et Jason Keith sont blockbusteriens ! J’adore l’artiste américain, qui pour moi compte parmi les meilleurs du milieu, et souvent je reviens au monde des comics rien que lui : ce mec a forcément fait des études de cinéma car le découpage est hollywoodien et on a plus l’impression de voir un film que lire un comic (alors en format BD on en prend plein les mirettes et c’est la grosse éclate !). Je le soupçonne même d’avoir réalisé un marathon ciné car j’ai repéré des clins d’oeil à L’Île aux pirates (Renny Harlin, 1995), à Pirates (Roman Polanski, 1986), et au Corsaire Noir (Sergio Sollima, 1976).
La série s’est malheureusement terminée prématurément au 6e numéro avec la faillite de Crossgen Comics, essentiellement due à la mégalomanie délirante de son président Mark Alessi davantage doué en parachutes dorés qu’en business plan, alors que la suite et une série dérivée intitulée The Bloody Ballad of Blackjack Tom étaient déjà en préparation… Les droits ont été rachetés par la Disney Corporation, et la série a été republiée dans la prestigieuse collection Hyperion… Je savais que la série avait excellente réputation outre-atlantique, mais pas à ce point là ! (je soupçonne les pourris de chez Mickey d’avoir agit ainsi pour éviter les procès pour plagiat, car la saga Pirates des Caraïbes pioche largement dans cette série)

note : 8/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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