Jean-Philippe Depotte

Les Fantômes du Nouveau Siècle, tome 1 :

La Soupe aux arlequins

Roman, fantastique / histoire 
Publié le 04 octobre 2018 chez Les Moutons Électriques

Paris, 1900. Marie-Antoinette est une petite arnaqueuse des Halles, évadée d’un orphelinat sordide, réfugiée dans un ancien bouge de la rue du Poil-au-Con. Mais elle n’est pas miséreuse, bien au contraire, et elle a l’intention de saisir le train de l’Exposition Universelle pour se faire une place dans le monde du XXe siècle. Alors, elle ose tout ! Méliès, Eiffel, Edison : derrière chaque grand homme, il y a un cave à arnaquer ! Mais elle bute sur un curieux personnage : Sekigawa sensei, débarqué dans les bagages de la délégation japonaise. Un bourgeois prétentieux ? les mêmes que chez nous !? dont elle devient la femme de chambre. Mais un homme sombre et mystérieux, aussi, et qui cache quatre fantômes dans quatre urnes de porcelaine. Que recherche cet étranger si loin de la cour de son Empereur ? Et qui sont ses morts éveillés que Marie-Antoinette peut voir et toucher comme s’ils étaient vivants ?

La Soupe aux arlequins est le 1er tome de la série Les Fantômes du Nouveau Siècle appartenant à la collection des Saisons de l’Étrange. Nous sommes à la Belle Époque et Marie-Antoinette est une orpheline qui a connu l’enfer éducatif du couvent avant de rejoindre sa marraine, une maquerelle repentie qui a reconverti son lupanar en pensionnat. Elle incarne autant qu’Amélie Poulain l’esprit de Paname, mais cette fois-ci en version canaille. Car avec sa gouaille et son audace elle n’est pas sans ressembler à un certain Arsène Lupin au féminin, et elle vit d’arnaque diverses et variées en embobinant tout son monde. Sauf que sa derrière combine provoque la mort de Léon le majordome de Monsieur Picard responsable de l’Exposition Universelle où l’on croise les Frères Lumières, les Frères Pathé, George Méliès, Thomas Edison et le Préfet Lépine.

Anéantie au point de tester sur elle-même l’horrible mixture qui aurait provoqué sa mort, elle décide d’intégrer la maisonnée pour enquêter… C’est ainsi qu’elle se retrouve comme femme de chambre de Segikawa-sensei, un medium de la cour impériale japonaise dont les doutes se portent immédiatement sur elle ! La voici à se contorsionner dans tous les sens, à mentir et à travestir, et surtout à demander l’aide de l’Agent Danton Robiquet et de Fernand Jouvenel le commis de la Pharmacie Geiger pour l’aider à trouver le vrai coupable de la mort de Léon, et de l’incendie du Bazar de la Charité qui le 4 mai 1987 coûtât la vie à 120 membres de la haute société…

Dans le petit peuple, on a des règles que les grands n’ont pas.

Je connaissais Jean-Philippe Depotte comme youtuber littéraire (L’Alchimie d’un roman), je le découvre enfin comme auteur littéraire et le résultat est très plaisant avec un univers sympa, une histoire sympa, et des personnages sympas. On utilise tous les trucs et astuces du roman-feuilleton à l’ancienne, mais revisités et modernisés avec une chouette touche de deuxième degré (à l’image de ce qu’avait fait Thierry Gloris dans sa série BD Aspic, détectives de l’étrange). Bien évidemment entre fantômes et yurei ont pioche dans les classique du fantastique, du coup j’ai vu arriver à l’avance les twists à la Sixième Sens : tout se joue entre ceux qui voient et qui savent, et ceux qui ne voient pas et qui ne savent pas !

Après il y a 3 trucs qui m’ont empêche de lâcher les étoiles :
– j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman à cause du style… on est dans un mélange dialogue/monologue qui ressemble à une constante fuite en avant à la Terry Pratchett (atout ou faiblesse), mâtinée de références à l’argotisation à la Céline et aux fausses envolées lyriques à la Flaubert (mais ouf, cela finit par se poser par la suite)…
– la dimension fantastique repose beaucoup sur la relation entre Marie-Antoinette et Sekigawa-Sensei, or on est avare de renseignements sur ce denier et quand ils arrivent c’est presque aussitôt arrivé aussitôt expédié… un point qui je l’imagine sera corrigé par la suite pour former un véritable duo de buddy movie !
– le bon rythme et le bon équilibre l’équilibre c’est super dur à trouver pour un roman, et là à tort ou à raison j’ai trouvé que les derniers rebondissements auraient gagné à être mieux amenés, c’est-à-dire à être optimisés ou à être éliminés..

4 livres. 4 saisons. 4 enquêtes. 4 fantômes… et bien ça promet pour la suite !

note : 7/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
[ratingwidget post_id=13121]

Pin It on Pinterest

Share This