Frédéric Genêt
(scénario & dessin)
D’après Jean-Philippe Jaworski

Gagner la guerre, tome 3 : La Mère Patrie (BD)

Bande dessinée, fantasy
Publiée le 12 février 2021 chez Le Lombard

Benvenuto est sorti des geôles ressiniennes et il est accueilli en héros à son retour au pays. Profitant de sa convalescence, il observe à distance les complots menés par son maître, le machiavélique Podestat. En surface, le calme semble être revenu à Ciudalia. Mais la tempête approche, Benvenuto le pressent. Bientôt, seuls ses instincts d’assassin pourront lui sauver sa vie.​

​Dans ce tome 3 intitulé La Mère Patrie, Benvenuto Gesufal a réussi à sortir vivant du gros bordel ressinien uniquement en bluffant. Il retourne au pays, mais s’attend à tout moment à être démasqué donc exécuté… Mais il est finalement célébré comme un héros par le père de celui qu’il a assassiné, grâce aux bonnes soins de la propagande de Don Ducatore, et sa grande gueule qui n’a plus rien de celle d’un porte-bonheur !

Le margoulin monte une nouvelle fois en grade, et il intègre la bonne société en tant qu’associé de son employeur. Mais il est également sur un siège éjectable, car ce dernier peut révoquer les privilèges qu’il lui a octroyé d’un simple claquement de doigt…L’idée c’est notre antihéros est dans le spleen alors que tout le monde ou presque lui met la pression tout en se foutant de sa gueule. Forcément il finit par craquer, donc par gravement déconner. Évidemment il joue au chat et à la souris pour gagner du temps et une chance de s’en sortir à bonne compte en bluffant et en marchandant, et il finit par entrevoir le bout du tunnel quand le ciel lui tombe sur tête !

Alors il est vénère en croisant son ancien maître qui a couché avec sa mère, il casse la gueule à un gosse de riche et ses bullies (pas de bol il s’agit du fils du chef d’un chef de parti), il prend contre son gré la cagole qui l’a aguiché (pas de bol il s’agit de la fille de son employeur). Et après il s’étonne de finir par se faire tirer par l’oreille…

La paix profite aux vivants, pas aux morts !

Toujours émule de ce bon vieux Jules César, Don Ducatore continue ses manigances à courts, moyens et longs termes pour devenir plus ou moins « dictateur à vie »… En tant que champion du parti souverainiste il pensait avoir décapité le parti ploutocrate et discrédité le parti belliciste, mais patatras il réussit à la réunir contre lui quand un témoin surprise vient accuser Benvenuto Gesufal d’être l’exécuteur de ses basses œuvres… Pour sauver sa peau, ce dernier doit au plus vite prendre la poudre d’escampette (comme dans la nouvelle Mauvaise Donne, d’où le sentiment de déjà vu pour un auteur qui n’a pas une grosse bibliographie à son actif) !

Bon, on place les pions du dénouement avec tel ou tel personnage appartenant à telle ou telle famille / faction (notamment avec ce jeune comptable qui serait un « inverti », « maîtresse » du père et du fils de la même famille, ayant fortement ému notre antihéros en tant que travesti). Oui c’est assez dynamique et plutôt riche en bon mots, même si parfois on se fait plaisir juste pour se faire plaisir (genre avec cette planche entièrement en argot fictionnel)…

Toujours est-il qu’il ne se passe pas vraiment grand-chose dans ce tome placé juste avant le grand trou d’air qui frappe le roman originel (avoué par Philippe Jaworski lui-même). Et je ne sais pas si cela vient de moi, mais j’ai trouvé que les graphismes pleins de bonne volonté manquaient régulièrement voire grandement de finitions. Car on ne retrouve que dans la dernière planche le joli travail sur les décors et les paysages qui avait tellement bonifié le tome 2…

note : 7/10

Alfaric

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