Thierry Smolderen (scénario)
Enrico Marini (dessin)

Gipsy, tome 4 :

Les Yeux Noirs

Bande dessinée, science-fiction / anticipation
Publiée en septembre 1997 chez Dargaud

Quand il était môme, Tsagoï s’arrangeait toujours pour rater l’heure du violon, dans son taudis. Il préférait se castagner avec le boiteux. Et il rêvait d’un camion, tandis que son cousin Mirno rêvait d’épouser Miléna et de devenir riche. Vingt-cinq ans après, alors qu’ils se retrouvent à la frontière tchèque, le « petit » (environ deux mètres) Tsagoï est au volant d’un camion plein de caviar slovaque réputé immangeable, et Mirno, sapé comme un milord, paie des manteaux de fourrure à Miléna. Lui, il transporte simplement un petit congélateur plein de trucs mystérieux. Et ce jour-là, c’est la finale du championnat du monde de foot, tous les flics sont scotchés devant la télé, et tout le monde en profite : les mafieux russes, les paumés de tout poil, et Mirno. Ce qui nous donne une journée qui débute mal, continue mal aussi, et ne finit pas très bien.

Pour résumer : peut mieux faire (même si Enrico Marini progresse dans son art en développant son propre style) ! Après une rupture de 2 ans, la saga du Gipsy recommence et tout commence par un flashback : la communauté Rom fête la destitution et l’exécution du Konducator Ceaușescu. Tsagoï, son cousin Mirno et la jeune et belle Mina partent piller l’un des palais du bourreau. Tsagoï promet de devenir un self-made man libre de toutes entraves, Mirno promet lui de devenir un richard pété de thunes, et la jeune et belle Mina tombe dans les bras de celui qui a de l’ambition mais pas d’âme au lieu de celui qui n’a pas d’ambition mais qui a de l’âme à revendre… Car oui il ne faut se fier ni aux apparences ni aux belles paroles de ceux qui ont vendu leur âme à l’Argent Roi, genre les cultistes LREM !

Ce tome 4 intitulé Les Yeux Noirs est basé sur un MacGuffin : Mirno et Mina sont en rade sur la C3C entre Varsovie et Berlin, et Tsagoï doit convoyer outre son chargement de caviar de contrebande le mystérieux frigo de son cousin Mirno que ce dernier doit livrer au plus vite à son mystérieux contact. Alors la BD a été écrite pour l’année 1997 et il y a un gros délire footballistique : c’est la finale de la coupe du monde entre la France et l’Allemagne et tout est fait pour parodier et détourner le match France-Allemagne de 1982 qui s’est déroulé à Séville… On a les bastons entre hooligans d’avant match, les aléas du match, des prolongations et de la séance de tirs au buts qui permettent au Gipsy de passer au nez et à la barbe des autorités, et l’après match que le Gipsy transforme en émeute généralisée pour sauver sa peau et sauver celle de son cousin qui et est bêtement tombé dans un piège policier. OMG je me suis bien marré !

On apprend et on survit ! 

Je valide le côté fable morale : Tsagoï le prolo et Mirno l’aristo ont trop divergé pour se réconcilier, et le premier finit par couper les ponts avec le second une fois découvert le pot aux roses. Évidemment les femmes se font toujours berner par l’aristo sans âme avant de comprendre qu’elles auraient dû se tourner vers le prolo qui a du cœur… ( on ne va pas se mentir c’est un tome assez macho, surtout avec Mirno en proto Scorpion)
Par contre je ne valide pas les rebondissements mis en place pour meubler le gros délire, version BD du Robocop 2 de Frank Miller. Tsagoï et Mirno prennent en stop une mule punkette qui s’est fait détrousser par des loubards russes, ses clients/fournisseurs devant payer l’opération qui lui aurait permis de marcher à nouveau se faisant buter pour des raisons que la raison ignore (on nous dit que c’est un diversion pour un gros coup, mais on nous aurait dit « t’as gueule, c’est magique / scientifique ! » que cela aurait été du pareil au même). Mirno se met ensuite martel en tête de taper la discute avec le parrain local du crime, et c’est là que la bombasse Angel tue tout le monde tandis que la Sorcière refait son apparition pour braquer le « money train » de la mafia russe…

PS : c’est encore truffé d’easter eggs et de private jokes, donc outre les clins d’œil à L’Ange Bleu et à Metropolis je vous laisse les découvrir eux et les nombreux auteurs de BD caricaturés au fil des pages…

 

note : 6/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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