Leur longue amitié s’est dissoute sur un petit désaccord, Fafhrd et le Sourcier Gris se séparent dans « Jours Maigres à Lankhmar ». Fafhrd se tourne vers la vie spirituelle – se débarrassant des possessions du monde, de la boisson et d’autres « plaisirs alliés ». Le Souricier Gris cherche une vocation plus adaptée à ses compétences de fanfaron – en tant qu’exécuteur pour le racket qui a pour objectif de soulager Issek à la Cruche – la nouvelle secte de Fafhrd – de ses profits croissants. L’avarice et la tromperie abondent dans l’un des contes les plus satiriques de Fritz Leiber.
L’appel des profondeurs attire nos deux aventuriers dans un conte de drame sous-marin. Des enchanteresses tentantes, des créatures marines étranges et la fureur de la nature elle-même déchaînent leurs maux sur Fafhrd et Mouser dans « Quand le Roi des Mers est au loin » .
A l’image du tome 2, ce tome 4 souffle le chaud et le froid :
* Jours Maigres à Lankhmar est un pamphlet anti-religion : dans le monde de Newhon il a autant de divinités que de croyants, et c’est à Lankhmar dans la Rue des Dieux qu’on mesure la popularité des unes et des autres… Fafhrd en crise de foi se met au service d’un prêtre d’Issek à la Cruche, parodie de Jésus Christ, tandis que la Souricier Gris en crise d’argent se met lui au service du principal racketteur de la Rue des Dieux… L’affrontement entre les deux amis est inévitable, et de malentendus en malentendus les deux compères sont obligés de prendre la fuite après avoir donné naissance à une nouvelle religion guidée par le plus improbable prophètes !
[Fafhrd] Quand la sorcellerie joue contre moi, je comprends… Mais quand c’est en ma faveur, ça m’inquiète terriblement…
* Dans Quand le Roi des Mers est au loin, nos deux compères sont en manquent de sexe, et en suivant la légende décident de rendre visite aux concubines du Roi des Mers. C’est un récit porte / monstre / trésor avec des marins zombies, une pieuvre géante épéiste et un sorcier ondin plus au moins nécromancien avant que le Roi des Mers ne reviennent avec un tsunami. Nous sommes carrément dans une parodie de la Caverne des Merveilles de la légende d’Aladin mais cela ne va plus loin…
Décidément Mike Mignola a la SFFF dans le sang : après avoir adapté Michael Moorcock il adapte Fritz Leiber son âme sœur avec son style si particulier encore en gestation, et ensuite il développera son propre univers avec Hellboy avant de se lancer dans tel ou tel projet toujours en rapport avec les genres de l’imaginaire (Dracula, The Witcher, et tutti quanti).
Le scénariste Howard Chaykin assure la transition entre l’auteur et le dessinateur dont le style si particulier est encore en gestation, en jouant pour le meilleur comme pour le pire la carte de la théâtralité. Après, et c’est les goûts et les couleurs de chacun, j’ai trouvé que si Al Williamson faisait le taf au niveau de l’encrage, Sherilyn van Valkenburgh nous offrait une colorisation assez terne… Les albums publiés par Zenda étant devenus des objets de collection qu’on ne trouve que chez les bouquinistes les plus aguerris, amis lecteurs et amies lectrices il faudra se replier sur l’intégrale publiée par Delcourt. (Après c’est dommage que l’adaptation en comics soit passé à côté de la plupart des meilleurs récits de la saga d’origine…)
note : 6/10
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