David Petersen
(scénario & dessin)

Légendes de la Garde : Baldwin le Brave et autres contes

Comics, Fantasy
Publié en VF le 20 août 2015 chez Gallimard
Publié en VO entre 2011 et 2014 chez Archaia Entertainment

Tous les braves des Légendes de la Garde ont un jour été des enfants bercés par les histoires de ceux qui les ont précédés. Les six fables contées ici rendent hommage au courage, à l’humilité, à l’amour et à la générosité – toutes qualités indispensables à l’éducation de nos futurs héros !

Ayant laissé en suspens le récit principal pour des raisons personnelles, David Petersen réunit des petits écrits pour le Free Comic Book Day augmentés de deux récit inédits pour prendre son mal en patience (cela 7 ans qu’on est sans nouvelle de l’auteur à part des variant covers qui alimentent le marché de la collectionnite aiguë). L’orientation « jeunesse » est assumée, puisque chaque récit est une fable à La Fontaine racontée à l’un des mousquetaires de la Garde alors qu’il était encore enfant.

 

Le Rusé Tisserand :
On raconte à Kenzie le récit du rusé tisserand qui attisa la convoitise d’un faucon, d’un crabe et d’un serpent pour qu’ils lui fournissent les moyens de les vaincre un par un. La morale de la fable est-elle « Diviser pour régner » ? Non, plutôt « Greed is not good » ! Au pays de l’hypercapitalisme, c’est un blasphème…

Baldwin le Brave :
Saxon assiste à un spectacle de marionnettes racontant le récit de Baldwin le Brave, qui réussit là où tout le monde échoue seulement parce que résolument optimiste il se donne la peine d’agir au lieu de subir. Car le mal triomphe quand les souris ne font rien !

Thane & Ilsa :
On utilise les codes du roman graphique pour raconter à Sadie l’histoire de la plus belle des souris qui excellait en toutes choses mais qui avait le plus grand mal à choisir un époux parmi ses légions de soupirants. Au bout du bout des épreuves qu’elle leur impose, il ne reste qu’une souris humble et honnête et une souris vantarde et malhonnête. Évidemment le mal veut toujours emprunter la voie la plus facile et la plus rapide, et donc n’a pas la patience nécessaire pour faire éclore les fleurs de l’amour. Car avec des efforts et de la bonne volonté de tous les obstacles on peut triompher, y compris la question de la différence et de l’inégalité au sein d’un couple…

Derrière chaque souris courageuse, il y a une histoire.

Au Service de Seyan :
A la petite Gwendolyn qui doute de tout à commencer d’elle-même, on raconte un récit inspiré de la mythologie nordique. Sefatus monte la garde du domaine de Seyan pour ne laisser passer que les braves, et le jour où se présente l’orgueilleux guerrier Ragnier et l’humble cuisinière Alma il n’hésite même un instant : depuis ce jour-là l’âme de la cuisinière est au hall des héros alors que le fantôme du guerrier hante les bois éternellement en quête de nouvelles proies…

Un Trio de Haches :
Rand ne sait pas quelle voie choisir pour son avenir. On lui raconte, le récit des triplées Lynéa, Omaira et Celandine qui occupèrent autrefois à elles trois le rôle de la Hache Noire. Sans l’aide essentielle de la moins talentueuse d’entre elles, elles n’auraient jamais survécu car chacun possède sa propre forme de courage qui peut être utile à la communauté… Et c’est ainsi que Rand décide de rejoindre la Garde pour contribuer pour protéger et servir le peuple souris !

Le Jour Enfui :
Pour endormir la petite Grace fille de Saxon et Gwendolyn, on lui raconte une fable très connue qui a traversé dans ses nombreuses variantes tous les lieux et toutes les époques. « Le jour enfui, ne t’avise pas de soupirer après des trésors imaginaires. Mange ton grain et repose-toi pour profiter des bontés du lendemain »…

 

Même dans l’exercice de style du récit court de type « fable », David Petersen continue d’être généreux sur le fond et méticuleux sur le forme en s’inspirant de Chaucer comme de J.K. Rowling. Et comme vous l’avez compris, ce sont des récits à lire aux autres avant de les lire pour soi, car nous sommes dans la transmission de valeurs humanistes universelles ! Grand merci à Isabelle Troin pour la traduction feutrée de ce recueil pour petits et grands de 7 à 77 ans selon l’expression consacrée…

PS1: Vache, Gallimard s’est lâché » sur le prix ! (15€ pour 60 pages en petit format)

PS2: Mouse Guard devait être adapté au grand écran, et 20 millions de dollars avaient déjà été investis sur 170 par la Fox quand à deux semaines du début de la production Disney qui avait racheté la Fox a tout arrêté (sans même l’assumer puisqu’il ont mis leurs propagandistes à contribution pour noyer le poisson)… Logique, l’œuvre réalisée par David Petersen véhicule des valeurs altruiste et humanistes aux antipodes de l’hypercapitalisme de la Disney Corporation ! Monde De Merde, encore un projet envoyé au cimetière des rêves par cette saloperie de Veau d’Or…

note : 7,5/10

Alfaric

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