Buichi Terasawa
(scénario & dessin)

Midnight Eye Goku, tome 4

(pour public averti)

Manga, science-fiction / cyberpunk / policier
Publié en VF le 13 août 2008 chez Taïfu Comics
Publié en VO entre 1987 et 1989 par Scholar chez Burger Comics (« MIDNIGHT EYE ゴクウ »)

Un policier, ami de Gokû est assassiné par un mystérieux tueur à gages. le personnage qui répond au nom de Cassandra est en fait une créature mutante terriblement puissante et dévastatrice. Quelles sont ses motivations et surtout, Gokû parviendra-t-il à la stopper ? Également, une histoire propulsant Gokû au beau milieu de la course du Paris-Dakar !

Buichi Terasawa a toujours été influencé par l’œuvre de Michael Moorcock qui elle a toujours été influencée par l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs : dans ce tome 4 très polar noir c’est noir, et il n’y a plus d’espoir !

Dans Cassandra, la fille démoniaque, Gokû Furinji est pris malgré lui dans la guerre de l’ombre que se livrent Cassandra, femme cruelle et sadique transformée en mutante polymorphe par les expériences interdites des Docteurs Mabuse américains, et les Amazones Rouges, unité d’élite de l’armée américaine qui veut effacer toutes les traces de celle qui a plongé toutes ses compagnonnes d’armes dans la honte… Le nouvel antihéros créé par le mangaka est rattrapé par la malédiction de tous les héros mythologiques : quand on veut protéger les siens, parfois toute la force du monde ne sert à rien… Il poursuit la super-vilaine aux faux-airs de Brigitte Nielsen, et malgré tous ses efforts et toutes ses promesses il ne parvient à sauver personne. Il ne lui reste donc plus que la vengeance : Shi no Kôshin !!!

ATTENTION SPOILERS Il n’arrive pas à sauver son vieux collègue détective Kômori, il n’arrive pas à sauver le mafieux Kenji Kendô qu’il considérait comme un ami, il n’arrive pas à sauver la chanteuse Elizabeth / Erika Yamaoka, et il n’arrive pas à sauver Cathy Lane qui était passée du statut d’ennemie à celui d’amie… FIN SPOILERS

Je tiens à signaler que le super-pouvoir de Cassandra est entièrement hérité de celui de Kars dans JoJo’s Bizarre Adventure : Battle Tendency. Ce n’est pas comme si Hirohiko Araki fan absolu de Buichi Terassawa n’avait pas voulu lui-même rendre hommage à l’arme absolue, l’arc le plus connu de la saga Space Adventure Cobra. Et pour ne rien gâcher l’échange d’hommage continue dans Steel Ball Run, mais ceci est une autre histoire… Par contre je ne sais pas pourquoi le récit s’est totalement perdu en cours de route : Cassandra veut absolument mettre la main sur les 50 tonnes d’or perdues en Mer du Japon, Cathy Lane nous dit qu’il faut absolument stopper Cassandra avant qu’elle ne parachève son évolution et ne devienne immortelle, mais à aucun moment on nous explique le pourquoi du comment de ces deux événements (et éventuellement pourquoi ces deux événements sont ou seraient liés)…

– Comment crois-tu que la vie des humains est déterminée ?
– Ça… Je suppose que c’est Dieu qui s’amuse avec nous…

Dans Bonnie le mangaka se fait plaisir (ou se fait mal si on suit ses propres déclarations en interviews) en prenant pour cadre le Rallye Paris -Dakar… La championne de moto Bonnie surnommée Garuda l’Oiseau du Vent fait appel à son ancien amant Gokû Furinji pour la protéger d’un mystérieux assassin qui veut lui extirper les renseignements qu’aurait volé son défunt père à une grande puissance non nommée mais clairement située entre l’Océan Atlantique et l’Océan Pacifique. Depuis la mort de son paternel, Bonnie ne possède que sa moto et son propre corps et ne comprend pas pourquoi on s’acharne sur elle (remember le tatouage des sœurs Nelson / Royale), mais Gokû Furinji loyal jusqu’à la mort accepte d’être son garde du corps en participant à l’épreuve à bord de sa corvette pouvant atteindre les 560 km/h.

Bonnie veut absolument gagner le Paris – Dakar, et Gokû veut absolument qu’elle réalise son rêve. Mais le nouvel antihéros créé par le mangaka est rattrapé par la malédiction de tous les héros mythologiques : quand on veut protéger les siens, parfois toute la force du monde ne sert à rien… La dernière double page est terrifiante : Gokû roule à fond la caisse vers la ligne d’arrivée, mais nous ne saurons jamais si Bonnie est morte, vivante ou mourante. Seule le degré d’optimisme / pessimisme des lecteurs et des lectrices détermine comment le récit se finit.

On a envie de croire en l’espoir, mais vu que le mangaka accuse les États-Unis d’avoir créé le SIDA et de l’avoir propagé dans le monde entier c’est mal barré… Car on pourrait accuser le mangaka de complotisme, mais franchement il y a un tel « faisceau de présomptions » comme on dit dans le milieu judiciaire qu’il y a franchement anguille sous roche : tous ceux qui s’intéressent à la question sont au courant mais étonnamment aucun média n’évoque cette thèse, ce qui franchement alimente grandement la théorie du complot. (Car à la même époque on a des labos californiens fabriquant des armes bactériologiques et virologiques qui font tout et n’importe quoi en dépit des traités internationaux, et qui utilisent l’Afrique subsaharienne comme lieu d’expérimentations car lieu d’affrontements entre pro-USA et pro-URSS, et comme par hasard les premiers lieux touchés sont l’Afrique sub-saharienne et la Californie. C’est quand même vachement plus crédible que les thèses officielles qui parlent de zoophilie massive entre humains et chimpanzés, non ? Ah oui, on parle ici et là de cas dans les années 1960 et 1970, mais à ce jour les virologues n’ont trouvé aucune correspondance entre ces cas et le VIH… donc pourquoi les mettre en avant sinon réaliser un fuite en avant destinée à cacher ce qu’on ne saurait voir ?)

 

Comment expliquer que l’auteur soit ainsi passé de l’Espoir au Désespoir ? Parce que comme ses concitoyens il a vu arriver la catastrophe sans pouvoir l’empêcher au contraire des élites autoproclamées de son pays qui lui ont déroulé le tapis rouge. En 1991 la bulle spéculative immobilière explose. Année après années les différents gouvernements japonais ont appliqué à la lettre les recettes préconisées par le reagano-thatchérisme (qui après avoir détruit le Japon détruisent la France à cause de cette saloperie de macronie), et années après années la croissance japonaise est restée morte avec un accroissement des inégalités, de la précarité et de la pauvreté (ce qui n’étonne absolument personne à part les crevards pétés de thunes qui exercent le pouvoir au grand détriment de ceux qui le subissent)…

note : 8/10 (en tant que fan on ne se refait pas : la note est sans doute surévaluée)

Alfaric

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