Nicolas Jarry (scénario)
Jean-Paul Bordier (dessin)

Nains, tome 14 :

Brum des Errants

Bande dessinée, fantasy / heroic fantasy
Publiée le 20 mars 2019 chez Soleil

Le seigneur Brum retourne là où tout a commencé, au « puits », ce lieu où il combattait pour oublier la misère et la rage qui étaient siennes. Le vieux guerrier sait qu’il doit se confronter à son passé, ces temps insouciants où lui et ses amis vivaient dans les bas-fonds de Gol-Garsëm, rêvant de jours meilleurs. Brum a toujours su qu’il n’était pas comme les autres… et de cette différence sont nées sa plus grande force ainsi que sa plus profonde souffrance.

Avec ce tome 14 intitulé Brum des Errants, on s’attarde sur le seigneur et fondateur de la Légion de Fer et Nicolas Jarry retrouve sa formule préférentielle du récit en analepse avec un mec badass mais cabossé par vie qui revient sur le lieux de son passé pour se demander s’il a bien fait d’avoir choisi la vie qu’il a mené…
Brum est une racaille mais aussi un génie (d’où dans mon esprit les faux airs de Jôtarô Kujô et autres voyous des mangas de racailles), et il se garde bien de le montrer à qui que se soit pour ne pas être le clou qui dépasse et qui appelle le marteau. Une mère catin, un père inconnu, Brum est en guerre contre la terre entière et particulièrement contre les puissants arrogants qui écrasent et exploitent le peuple.

Pour évacuer sa colère, lui et potes jouent au fight club mais un jour il commet l’irréparable quand un aristo menace sa mère Cyan enceinte d’un maître de forge qui a promis de l’épouser… Il s’exile, mais ses amis Poko, Darum et Roq ne veulent pas l’abandonner : c’est ensemble qu’ils font route vers l’aventure et qu’ils se jurent de changer le monde, ses inégalités, ses injustices, sa haine et sa violence, son mépris et son indifférence ! Mais le rêve tourne au cauchemar quand les chiens de garde des élites et de leur système inique leur tombent dessus : Brum ne s’en sort que grâce à l’intervention de Kalarum, un guerrier mutilé en quête du chef orc Arro-Mauvais-Oeil qui a tué sa famille…

Le pouvoir se nourrissait depuis toujours de l’ignorance du peuple. Et cela n’était pas près de changer.

C’est là que Nicolas Jarry emprunte de nouveau la formule préférentielle de ce bon vieux David Gemmell : l’ado rebelle se trouve un père, le père en deuil se trouve un fils, tous les deux reviennent du Côté Clair de la Force et c’est ensemble qu’ils affrontent la Horde Sauvage ! Brum des Errant disparaît et devient Brum de la Forge, Fils de Kalarum, maître d’armes des Rois d’Olam-Bakor…

Et il comprend que des populations abandonnées à leur sort par les puissants, il y en a chez les Nains, chez les Elfes et les Humains : c’est la lutte des classes ! Mais Brum est hanté par son passé, parce que quoi qu’il fasse on ne peut pas le changer : il n’a pas su protéger ceux qui partageaient son rêve et qui auraient dû combattre avec lui pour révolutionner la société…

Et bien dis donc, après Arthur de Pins, Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil voilà encore un auteur qui déprime et qui désespère à cause des homines crevarices de la Macronie. Triste époque.

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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