Fabrizio Cosentino
(scénario & dessin)

Requiem 

Manga, fantasy / dark fantasy 
Publié en VF le 29 janvier 2021 chez Shockdom

​Les esprits de tous les êtres vivants rejoignent le royaume des âmes, ils se purifient pour ensuite se disperser et reprendre leur cycle vital. Un ancien souverain décide de ne plus vouloir se soumettre à cette loi universelle et part à la conquête du royaume des âmes : le cycle est alors brisé et la mort n’existe plus. L’ère des immortels commence, dominée par le Souverain des Eternels. Mais une sorcière et un guerrier sans nom, unis par un lien profond, sont sur le point de tout renverser !

Drôle d’oiseau que le Requiem de Fabrizio Cosentino… Dans l’Au-Delà appelé « Royaume des Âmes », la guerre civile fait rage depuis une éternité entre le Souverain (Old King Allan ? Les vrais savent !) et la Sorcière Noire (Black Maiden ? Les vrais savent !).

La Sorcière Noire massacre tout ce qu’on lui envoie, jusqu’au jour où elle prend le contrôle du guerrier sans nom, carcasse décharnée dotée comme ses compagnons du fardeau de l’immortalité. C’est Lancelot devenu le pantin de Morgane, désormais détentrice de son âme et c’est à deux que le maître qui est tout et l’apprenti qui n’est rien partent à l’assaut du royaume des âmes. Fossoyeur des siens contraint et forcé, le guerrier sans nom finit par combattre pour la Sorcière Noire de son propre chef quand il finit par éprouver à nouveau des sentiments donc par comprendre que le Sosuverain a volé l’humanité de ses sujets en leur octroyant l’immortalité. Car finalement l’éternité est bel et bien le royaume de la malédiction ! S’engage une course contre la montre entre la Sorcière Noire et le guerrier sans nom et le Souverain et ses champions : si le Gardien dénommé Charon est libéré, il pourra alors rétablir la transmigration des âmes et l’équilibre entre la vie et la mort, car il ne saurait y avoir de vie sans la mort…

Depuis toujours, l’amour apporte à la fois la joie et la douleur.

Les vrais auront reconnu dans ce stand alone un hommage à la saga des Souls du formidable artiste vidéoludique Hidetaka Miyazaki. Si vous ne le connaissez pas, je ne saurai trop vous recommander ce visionnage :

Alors oui le background respecte joliment tous les codes du romantisme noir tel qu’il a été modernisé par l’incroyable travail des équipes successivement rassemblées par Hidetaka Miyazaki. Mais on retrouve le côté « édulcoré », voir le côté « occidental fan de manga » que j’ai déjà signalé chez pas mal d’artistes passionnés mais toujours bien avisés. Déjà il y a une divergence entre des graphismes parfois très sombres et des graphismes parfois plus ou moins plus légers. Ensuite on a tout un délire shonenesque inutile autour de la « soul force » et du « soul control » qui casse un peu l’ambiance gothique. Enfin la caractérisation peut tomber dans la « naïveté », pour ne pas dire la « niaiserie ». C’est d’autant plus dommage que le message apporté est finalement très beau, et qu’en conclusion l’auteur se permet de joliment jouer avec la mythologie de l’au-delà : il n’a pas la maestria du senseï Hidetaka Miyazaki, mais la bonne volonté et la bonne humeur sont indéniablement là !

L’artiste italien Fabrizio Cosentino habitué à l’illustration de récits jeunesse signe ici son premier récit complet. Il a voulu montrer qu’on pouvait marier le meilleur de l’Occident avec le meilleur de l’Orient, et si l’essai n’est pas conclu force est de constater que la tentative était belle ! Bref une curiosité à découvrir pour ceux qui ne sont pas encore persuadés que l’Occident ne produit que des chefs-d’œuvre pour les gens cultivés et que l’Orient ne produit que des « japaniaiseries » pour les masses décérébrées…

note : 6-/10 (le moins, parce que je connais bien les Souls et que je suis resté sur ma faim)

Alfaric

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