Luc Ferry (histoire)
Clotide Bruneau (scénario)
Gianenrico Bonacorsi (dessin)
Didier Poli (direction artistique)

La Sagesse des mythes :

Dionysos

Bande dessinée, fantasy / mythologie
Publiée le 11 mars 2020 chez Glénat

Fils de Zeus et de Sémélée, une mortelle de Thèbes, Dionysos est né dans des circonstances aussi exceptionnelles que dramatiques. Grandissant en secret auprès des dieux, protégé du courroux d’Héra, il passera la première partie de son existence à trouver la place qui lui est due en parcourant le monde. Son culte sera caractérisé par de grandes cérémonies orgiaques auxquelles se livreront ses cohortes de fidèles féminines. Mais si Dionysos sait se montrer bon envers les siens, leur offrant le savoir de la culture du vin et le plaisir de s’abandonner à leurs pulsions, il sera impitoyable avec ses ennemis ou ceux qui ne reconnaissent pas sa nature divine, les faisant plonger dans une folie meurtrière et autodestructrice.

La collection La Sagesse des Mythes continue de s’agrandir (car tant qu’on gagne on joue), et pas toujours ne bien hein car les mêmes causes ont les mêmes effets : on a confié les clés du camion à Luc Ferry qui est nul, et qui bien souvent ne comprend rien de rien à la mythologie !

Dionysos est le fils d’un dieu et d’une mortelle. Sa mère Sémélé est jalousée par sa sœur Agavé et par Héra la Reine des Dieux. Elles orchestrent sa mort, et Zeus se retrouve à la fois père et mère tandis que Dionysos se retrouve orphelin, et pour échapper à la mort on le travestit en femme puis en animal…

De manière décousue on nous montre un Dionysos à la fois en quête de vengeance et de reconnaissance. Grâce à l’invention de l’alcool, c’est en mode Thulsa Doom qu’il part à la conquête du monde avant de revenir chez lui à Thèbes pour régler ses comptes, et ce de la plus horrible des manières. Zeus reconnaît alors son fils comme un véritable dieu, c’est-à-dire comme un connard capricieux prêt à tout et au reste pour imposer sa volonté et assouvir ses désirs !
C’est visuellement assez séduisant grâce aux dessins de Gianenrico Bonacorsi mis en couleurs par Ruby, mais on ne va se mentir sur le fond avec autant de sexe, d’alcool et de drogue (qui touche les femmes et non les hommes : en plus de tout le reste on est dans un bon vieux sexisme des familles) on est plus près de l’apologie du serial killer Charles Manson que de l’apologie de Gautama Siddhartha le saint homme !

– Mais aujourd’hui, il est difficile de faire confiance à un homme ! Ils sont menteurs, fourbes… Il ne faut pas se fier à leurs paroles, mais à leur actes…

Pourquoi la Grèce ancienne conservatrice et réactionnaire a-t-elle déifié un « étranger basané » ? (divinité de la transgression ; la folie, l’ivresse, le travestissement, et donc le théâtre) En bon philosophe élitiste et intellectualiste Luc Ferry explique de manière très compliquée quelque chose de simple : il faut de tout pour faire un monde, le soi à besoin de l’autre, donc si le chaos a besoin d’ordre l’ordre a aussi besoin de chaos (le ying et le yang quoi, et Michael Moorcock démocratisait cela dans chacun des tomes consacré à son multivers). On aurait donc pu se passer de la paraphrase de l’album que l’on vient de lire, de la paraphrase compréhensible de Jean-Pierre Vernant, et de la paraphrase incompréhensible de Friedrich Nietzsche… (et c’est encore pire que d’habitude puisque Luc Ferry se charge aussi des aparté étymologiques auparavant écrits par Clotide Bruneau : on passe donc de l’explication de texte à la bouillasse en bonnes et dues formes)

Avec un dieu qui récompense les bons croyants par la folie douce et qui punit les incroyants par la folie dure pour ne pas dire la folie meurtrière, on est plus près du sectarisme que de la laïcité que prétend défendre le pseudo philosophe faisant à la fois du christianisme cheering et de l’islam bashing !

PS : euh, pourquoi le Roi de Thèbes parle de défense des valeurs et des traditions spartiates ???

note : 5/10

Alfaric

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