Avec ce tome 4 le récit a changé radicalement de direction, mais pas de ton : c’est plus que jamais « noir c’est noir, il n’y plus d’espoir ! » Et j’ai longuement posé le cadre historique dans ma précédente chroniques : les Navires Noires du Commodore Perry, la Purge d’Ansei, l’assassinat du Tairo Naosuke II et la Guerre de Boshin qui va voir la revanche des vaincus de la Bataille de Sekigahara 250 ans auparavant). Du coup mon avis que ce tome 4 va être beaucoup moins bavard…
ATTENTION SPOILERS Après Edo, le Bataillon Blanc de Kiyozo Asakura rejoint Yokohama devenu le nouveau centre des échanges entre le Japon et le reste du monde. Ils rejoignent comme couverture une blanchisserie travaillant pour les navires étrangers, et leur but et de s’infiltrer sur l’un d’entre eux pour commettre un attentat terroriste. Mais il se font une nouvelle fois griller, et tous leurs alliés roturiers se font massacrer jusqu’au dernier… Pour Ino qui avait le béguin pour la lavandière Koharu c’est un choc, pour Gentaro qui a développé une étrange fascination pour les créations c’est une déclaration de guerre ! To Be Continued !!! FIN SPOILERS
Les faibles n’ont pas leur place dans ce monde.
Tsutomi Takahashi a une vision très pessimiste du monde en général et de son pays en particulier. Les Occidentaux ne croient aucunement en leur mission civilisation, et colonialisme et impérialisme ne sont que les instruments de leur domination pour faire du pognon. Les élites japonaises utilisent leur peuple comme chair à canon pour prendre ou conserver le pouvoir (et assouvir au passage leurs plus bas instincts suprématistes), et entre le gouvernement réformateur prêt à tout et au reste pour garder le pouvoir et les opposants conservateurs prêts à tout et au reste pour le leur arracher il n’y en a pas un pour relever l’autre !
Et le pire, c’est que tout est raconter du point de vue de deux adolescents passées de bourreaux à victimes avec tous les discours suprématistes qui vont avec… Pourtant, malgré une galerie de tronches flippantes et une série d’acte d’ultraviolence, le mangaka parvient à prendre son temps pour construire et développer ses personnages pleins de secrets et d’ambiguïté. Son récit avance vite et bien, et on dévore rapidement ses tomes qui donnent de plus en plus envie de découvrir le destin des frères Yukimura au sein de la guerre civile japonaise…
note : 7,5/10
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