Daniel Bayliss
Nathan Pride
Hannah Christenson
Jorge Corona
(scénario & dessin)
D’après Jim Henson

Jim’s Henson The StoryTeller : Dragons

Comics, fantasy / mythologie
Publié en VF le 05 juillet 2019 chez Kinaye
Publié en VO le 28 juin 2016 chez BOOM ! (« The Storyteller: Dragons »)

Ce ne sont pas les histoires qui importent, mais la manière dont elles sont racontées. Acclamée par la critique, « The Storyteller » est une anthologie composée de quatre contes, relatant avec quel courage des hommes et des femmes valeureux affrontèrent des dragons. Ces histoires, qui trouvent leurs origines dans les folklores du monde entier : Japon, Amérique, Europe de l’Est…

The StoryTeller appartient à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, et j’espère que la Génération Z a encore suffisamment d’imagination pour apprécier les joies simples mais belles d’une histoire bien racontée… (les pauvres ils ont été contaminés par le virus mickey, et pour masquer le vide abyssal du temps de cerveau disponible vendu au quintal il faut que ça chante et que ça danse tout le temps, et que ça gesticule et que cela hurle en permanence)

Tout commence avec l’américain Jim Henson le plus grand marionnettiste de tous les temps qui rencontre fortune et gloire avec le Muppet Show. Mais c’est un véritable artiste et il lui fait d’autres challenge : c’est ainsi qu’avec d’autres véritables artistes issus de tout le monde anglo-saxon il va passer du marionnettiste à l’animatronique et les porter à des niveaux jamais atteints avant que le numérique ne viennent tout remplace (à ma connaissance seuls le vétéran Stan Winston et le stakhanoviste Robin Bottin ont su atteindre de tels niveaux, mais eux officiait dans le genre horrifique alors que Jim Henson œuvrait dans le fantastique grand public). Il était très ami avec George Lucas et les deux compères ont créé leurs propres compagnies d’effets spéciaux pour offrir leurs rêves au monde entier… C’est ainsi que dans le 2e moitié des années 1980 Jim Henson et la Jim Henson Company travaillent avec la chaîne britannique TVS pour offrir le meilleur de leur époque aux contes de fées : le principe est simple, à savoir que la narrateur John Hurt raconte à son chien parlant en animatronique doublé par Brian Henson le fils Henson un classique de la culture populaire… 9 épisodes seulement, mais la qualité est telle qu’ils sont entrés au panthéon des années 1980, et je maudis à tout jamais le diffuseurs français qui nous privé de la série dérivée dédié à la mythologie grecque…

Aujourd’hui l’aventure continue en comics avec des artistes venus du monde entier adaptant des contes du mondes entier consacrés aux dragons, aux sorcières, aux géants, aux fées et aux sirènes… La cerise sur la gâteau ? Fremantle a confié à la Jim Henson Compagny le soin de rebooter de sa propre série, et le plotmaster de ce revival n’est autre que le maître moderne du fantastique Neil Gaiman : je suis mort, et au paradis des geeks !!!

Lorsqu’il s’agit de ceux qu’on aime, il n’y pas de trop grand sacrifice….

L’aventure continue donc en comics avec un tome consacré aux dragons regroupant 4 récits : merci babelio, merci masse critique, merci BOOM ! et merci Kinaye !

J’ai adoré Le Fils du Serpent récit dans lequel le mexicain Daniel Bliss pioche dans les contes amérindiens des cultures Pieds-Noirs, Cherokee et Lakota pour aboutir à une fable que n’aura pas renié Dino Buzzati. En plus il associe des dessins plus réalistes à des créatures fantasmagoriques telles qu’on les voit sur les œuvres premières des tribus précédemment citées…
Un père apprend à son fils à pêcher, mais il sont séparés par Uktena le Serpent Cornu et l’intervention des ennemis les Oiseaux-Tonnerre ne font peut-être qu’aggravés les choses. Le père accepte sont sort mais refuse la mort de son fils, et pour que celui-ci survive il doit vaincre le monstre… pour prendre sa place et devenir la proie des Oiseaux-Tonnerre ! Montreux de corps et d’apparence, le père n’est reste pas moins homme et il ira jusqu’au bout pour sauver celui à qui il a tout appris

Pas très fan même s’il font le taf des graphismes de l’américain Nathan Pride qui adapte un classique de la culture britannique Le Ver de Lambton (décidément, et plus en plus d’artistes l’écrivent noir sur blanc, on se dirige vers une pénurie de bons dessinateurs dans le monde anglo-saxon).
Le fils du seigneur est un adolescent pourri-gâté arrogant et méprisant, et à force de maudire la terre entière il permet au Diable de faire venir sur terre un terrible ver… Quand le fils revient chez lui après 7 longues années de croisade il est enfin devenu un homme en perdant ses ambitions et ses illusions, mais il découvre aussi sa patrie ravagée et mise en coupe réglée par le monstre qu’il avait invoqué (remember Elric de Melniboné), et il est le seul à pouvoir réussir là où tous les autres chevaliers du pays ont échoué (remember Elric de Melniboné). Une sorcière lui révèle comment vaincre le monstre, mais aussi le prix qu’il devra payer en cas de réussite. Et s’il remporte la victoire, il trop élevé pour lui et préfère subir une nouvelle fois la malédiction…
Comme je le disais c’est un classique de la culture britannique, mais j’ai lu exactement la même chose dans la mythologie grecque et ce n’est pas la fin semblable à celle de Thésée et le Minotaure qui m’enlèvera de la tête que les mythes sont universels (ah j’entends les suprématistes s’étrangler de rage : ce n’est pas possible que les métèques pensent comme nous le peuple élu)

Dans Albina, l’américaine Hannah Christenson a décidé d’effectuer du genderswap / changement de sexe, opération souvent vaine et toujours périlleuse. Nous partons en Russie et et elle transforme dans leur combat contre le dragon tricéphale Tugarin le bogatyr Aliosha Popovitch et son serviteur Maryshko en bogatyr Albina et sa servante Mara. Pourquoi pas ? Ça marche pas mal en récit court, mais j’ai bien peur que cela ne deviennent dangereux sur en récit long car on ne joue pas impunité avec les archétypes immémoriaux de l’humanité. En effet quelle différence entre deux hommes vaniteux et impétueux et deux femmes vaniteuses et impétueuses à part rappeler aux bons souvenir de la sérié Xéna, la guerrière ?
Pas compris pourquoi l’illustration de couverture est bien plus réussie que le reste du contenu, pas fan du style graphique mais il colle assez bien au ton du récit (quoiqu’on se serait bien passé du changement de graphismes entre le temps passé et le temps présent). La culture slave a été illustrée de manière si magnifique à travers les siècles qu’il serait grand temps qu’un top dessinateur lui accorde enfin l’œuvre relevant de l’art séquentiel qu’elle mérite tant et tellement !!! (Olivier Boile, tu n’as pas des noms à nous proposer SVP)

En s’attaquant à un classique de la culture japonaise qu’il remodèle à sa guise, dans Le Sacrifice du Samouraï le vénézuélien Jorge Corona est très inspiré. Et dès le départ son style rappelle beaucoup celui de Hub dans Okko et c’est un gage de qualité et / ou de réussite…
Après le Héros aux mille et un visages, l’Onna-bugeisha Tokoyo est une Héroïne aux milles et un visage. Son seigneur a injustement exilé son père dans les Îles Oki peuplées de démons, et c’est la haine au cœur qu’elle est partie à sa recherche. Assistant à un sacrifice humain pour satisfaire aux caprices d’un dragon-démon qui règne sur les lieux, elle fustige les roturiers qui se préfèrent courber l’échine plutôt que de combattre… avant de comprendre qu’elle est une combattante armée et formée et pas eux ! (je ne résiste pas à la tentation de faire la comparaison avec les macronistes nés avec une cuillère en argent dans la bouche qui somment les classes moyennes, modestes et populaires de s’adapter à leur monde à eux comme le dit de manière arrogante et méprisante Nicole Belloubet sinistre de la justice opposée au plus grand mouvement de protestation de l’Histoire de sa profession) Elle prend leur défense et pour la première fois de sa vie elle se bat non pour elle mais pour les autres, et quand le dragon-démon la soumet à la tentation elle doit choisir entre l’assouvissement de sa vengeance et accomplissement de sa justice !

 

Dans la cadre de la littérature jeunesse difficile de faire mieux tellement les intentions sont bonnes (et les réalisations aussi parfois), mais il y a quand même un truc qui fâche… Nous somme en présence d’un semi-format yankee vendu au prix d’un grand format franco-belge. A l’heure où les éditeurs se battent à qui aura les meilleurs gains marginaux au détriment de l’ensemble de leurs lecteurs et de leurs lectrices, quel est l’intérêt de mettre 20 pages de bonus dont 15 se résume à un cases en noir et blanc et un commentaire de quelques lignes. Et je commence à me demander à quoi servent toutes ces couvertures alternatives à part faire du remplissages…

note : 8/10

Alfaric

2 Commentaires

  1. Aelinel Ymladris

    Cette série est l’un de mes tous premiers souvenirs télévisuels ! Je les ai revus il y a une quinzaine d’années et il se trouve que Sean Bean jouait dans un des épisodes ! Le comics me dit bien.

    Réponse
    • Alfaric

      La chronique du tome sur les sorcières arrive très bientôt, et tôt au tard la série ou les séries si Neil Gaiman dit vrai seront chroniquées aussi dans la section « écrans ».

      Réponse

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