Akihito Tomi
(scénario & dessin)

Stravaganza,

la Reine au Casque de Fer : tome 1

(pour public averti)

Manga, fantasy / érotisme
Publié en VF le 22 juin 2016 chez Casterman
Publié en VO entre 2012 et 2018 par Enterbrain dans Fellows!, Harta (« Stravaganza – Isai no Hime / ストラヴァガンツァ 異彩の姫 »)

Le royaume d’Auroria semble paisible… Mais, derrière les remparts de sa capitale, un monde sauvage regorge de créatures aussi merveilleuses qu’hostiles. Conformément à la tradition, la reine Viviane ne quitte jamais son château sans cacher son visage sous un casque. Jamais ? C’est sans compter ses nombreuses escapades secrètes insouciantes… Jusqu’au jour où un immense péril menace son royaume. Si la jeune femme entend sauver son peuple, elle devra se révéler reine en temps de guerre. La quête commence ici.

Je vous préviens tout de suite cela va être une critique à charge voire au vitriol, donc si vous avez aimé autant ne pas lire les lignes qui vont suivre cela vous évitera de rager parce que j’ai ragé… Car qu’est-ce que c’est que cette merde estampillée fantasy ?

Je commence par le positif, à savoir les graphismes : ils allient très bien le charadesign cool et fun des années 1980/1990 aux décors en niveau de gris soignés voire stylés des années 2000/2010. Mais cela ne raconte pas grand-chose. On a d’abord un long chapitre qui s’ouvre sur deux êtres féeriques qui s’adonnent aux joies du footfucking (non je ne vous expliquerai pas en quoi cela consiste, vous irez vous-mêmes vous renseigner sur les sites pornos allemands hardcore). S’en viennent ensuite deux hommes lézards sortis d’on ne sait où, qui se font attaquer et tuer par un singe géant berserk sorti d’on ne sait où, ce qui laisse le temps à une princesse rebelle adepte du nudisme sortie d’on ne sait où de se rhabiller avant de l’affronter (enfin, rhabiller c’est un bien grand mot hein !). Oh la la, les singes géants menacent un royaume fantasy random de 100 km2 à tout casser, et on nous le montre bien avec un combat vite expédié entre une de ces créatures et un commando mené par un colosse équipé d’une armure de plaques et deux pavois : cela fait cool dans un JRPG, mais dans un récit c’est complètement naze…

La suite est une série de saynètes érotico-comiques où l’héroïne exhibitionniste s’avère être en fait la reine masquée du royaume : tout est prétexte à exposer ses fesses et ses nichons et à la placer dans toutes les situations scabreuses possibles et imaginables… Souvent quand une série est incertaine les mangakas procèdent par saynètes le temps que la série trouve son public, mais la suite de la série n’aura rien à voir avec ce qu’on montrer dans ce tome 1 (à part la malédiction boobesque). Drôle de personnage qu’Akihito Tomi qui a fait des études à l’université et qui a officié comme architecte 10 ans avant de se lancer dans le manga pornographique puis le manga érotique…

– Vous êtes sortie seule malgré ma mise en garde dans cette forêt pleine de dangers avec de l’eau pour seule arme?!

Toujours est-il qu’au bout de 200 pages, les seuls personnages qui émergent du lot sont le capitaine de la garde adepte du spanking, et la confidente bisexuelle de la reine adepte du travestissement. Mais à un moment j’y ai cru, car il y a un chapitre sympa où les servantes de la reine se déguisent toutes comme la reine et somment les gardes de deviner qui est la véritable reine : on est dans le détournement du conte de fée, et c’était bien fait.

Et puis patatras le dernier chapitre du tome est affligeant : l’héroïne est embarrassée parce qu’elle a perdu sa culotte et qu’un gros pervers passe son temps à mater sa schneck quand elle monte dans les arbres. Heureusement une gogo-danseuse lui confectionne un string de rechange, mais dans le stripbar dans lequel elle travail, où les clients jettent le contenu de leurs bocks de bière sur les filles pour qu’elles se retrouvent mouillées, poisseuses et à poil par transparence de leurs nuisette en coton, la princesse rebelle tombe nez-à-nez sur le gros pervers. Et pour lui échapper, ce dernier sème la panique en volant les soutifs et les culottes des filles du stripbar… J’en ai vu passer des épisodes ecchi depuis le temps que je lis des mangas et que je regarde des animes, mais celui-ci est l’un des plus mauvais que j’ai jamais vu ! (et dire qu’on a pu écrire que ce mec a tout compris à la fantasy… à ça oui, il n’est pas loin de nous ramène aux pires heures des pulps machistes !)

 

Je sais bien qu’il ne faut jamais se fier à un tome 1 : effectivement les tomes suivants sont loin d’être aussi mauvais, mais l’histoire avance peu parce que l’auteur insère à intervalles réguliers des chapitres Classés X soit érotiques soit pornographiques où il développe ses fantasmes divers et variés (sans aucune surprise ceux-ci viennent du monde du hentai).
Par curiosité, qu’en pense le Elbakin.net le site de référence pour la fantasy en France : un chef-d’oeuvre noté 9/10… Au mieux on est dans une version grosse poitrine et petites culottes de La Caverne de la Rose, alors au-delà des goûts et des couleurs, au-delà des attentes et des exigences : best joke ever !!! MDR

Par contre, et là c’est moins drôle, qu’est-ce qu’ils foutent chez Casterman à mettre en vente un manga comprenant autant de chapitres Classés X sans la mention « pour public averti » ? En rayonnages on retrouve cette série entre One Piece et Naruto : je tremble en pensant aux moins de 15 ans qui vont tomber sur les scènes de BDSM, de fistfucking, d’agressions sexuelles et autres machins hardcore… AU SECOURS !!!

note : 2/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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