Buichi Terasawa
(scénario & dessin)

Cobra the Space Pirate

Tome 8 : Blue Rose 

Manga, science-fiction / space opera
Publié en VF le 26  février 2021 chez Isan Manga
Publié en VO par le Shueisha dans Shuukan Shounen Jump (« Cobra Space adventure / コブラ Space adventure »)

Cobra part à la recherche de l’un des plus grands trésors de l’univers, le Blue Rose. Ce trésor est aussi le seul indice qui pourrait lui permettre de retrouver son amie Secret, aspirée par un mystérieux livre… Le célèbre pirate de l’espace n’est pas au bout de ses peines, car il n’est pas le seul à être à la recherche du fameux trésor…​

​Jack Bysta revient sur Terre avec Le Livre de Megiddo, clé du fabuleux trésor surnommé « Blue Rose ». A peine arrivé, il est pris en chasse par la police de Hong-Kong et la mafia de Macao… Sa seule solution est d’appeler à la rescousse son vieux pote Cobra, mais ce dernier a de mauvais souvenirs de ses combines foireuses (l’auteur vendant la mèche très tôt dans son récit). Mais Cobra n’a pas le choix, car Secret de la Police de l’Espâce qui a cédé à la tentation de la curiosité à été aspiré par le Le Livre de Megiddo pour être transporté Dieu seul sait où !

Le récit fait un peu moins de 200 pages mais l’ai trouvé trop rapide à lire. Est-ce parce que je connais Buichi Terasawa sur le bout des doigts ? Nous sommes dans une course au trésor, un thème déjà usité dans la saga, et Buichi Terasawa n’hésite pas à reprendre quelques ingrédients de ces récits précédents.

D’un côté nous avons Secret confrontée à tous les chercheurs de trésor du cosmos qui tentent de survivre dans un paradis transformé en enfer, qui a la chance de tomber sur un ancien combattant ayant perdu son corps mais son âme à la recherche de « Blue Rose » pour avoir la réponse à la question qui le hante depuis si longtemps…

Il y avait autrefois des fleuristes réputés qui se livraient des défis… Ils cultivaient des roses de toutes les couleurs, mais ils n’ont jamais réussi à créer une rose de couleur bleue. Blue Rose… Peut-être est-ce la clé… Une chose qui finalement n’existe pas en ce monde ? Les gens ont idéalisé par le terme de Blue Rose un rêve ou un espoir qui ne peut être atteint et réalisé…

D’un autre côté nous avons des chercheurs de trésors qui ne désespère pas de trouver la véritable localisation de « Blue Rose ». Impossible de ne pas penser au récit consacré au Mont Kagero, montagne n’existant que pour ceux croyant à son existence mettant à rude épreuve la foi de ceux et celle qui le gravissait ! Le voleur Jack Bysta espère la richesse, la sorcière Ryûjû espère l’immortalité, le cyborg Dober déjà vu dans la saga de l’homme au psychogun recherche la vengeance, le cyborg Zyler nouveau venu dans cette dernière recherche la rédemption, et notre Cobra recherche toujours à savoir si Secret Saunders est Dominique Royale ce qui prouverait que toutes celles qu’il a aimé ne sont pas toutes vouées à mourir…

En utilisant plusieurs classiques de la SF vintage dont je vous laisse le plaisir de la découverte, le mangaka aborde des questions philosophiques pour ne pas dire métaphysiques avec une approche fantasy (Le Voleur de Bagdad avec Steve Reeves, mais pas que : les vrais savent !). Pour quelqu’un dit avoir une approche par média et non par genre, il connaît vachement bien les genres de l’imaginaire (ce n’est pas comme s’il avait eu accès à la gigantesque bibliothèque de son pote Shōtarō Ishinomori). Parce que je vais pas vous mentir, ici le mangaka suit à la lettre l’existentialisme sartrien tel que Michael Moorcock l’a si souvent mis en scène : j’ai beaucoup plus appris ici niveau philosophie que tout ce que j’ai pu lire de Luc Ferry (et j’ai subi des pages et des pages de la part de ce pseudo-intellectuel)…

Dans une œuvre graphique, il faut bien parler à un moment ou à un autre des aspects graphiques. Buichi Terasawa a atteint l’apogée de son art au début des années 1990. Il fut ensuite l’un des premiers à passer au numérique, et force est de constat que l’un des trucs qui vieillit le plus mal c’est bien l’avant-garde. On ne voit que trop la différence entre les dessins en 2D faits à la mains et les trucs faits en fausse 3D à l’ordinateur ! Après il y a plein de trucs très sympas comme les cartes géantes portes interdimensionnelles, joli clin d’œil aux Princes d’Ambre de Roger Zelazny, ou la sorcière Ryûjû qui doit s’enfermer dans un chrysalide pour retrouver sa jeunesse et sa beauté callipyge si chère à ce cher Buichi Terasawa…

note : 7+/10

Alfaric

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