Kenta Shinohara

Astra – Lost in Space, tome 3

Manga, science-fiction / Space-Opera
Publié en VF le 03 juillet 2019 chez Nobi Nobi !
Publié en VO entre mai 2016 et décembre 2017 dans le Shônen Jump+ (série complète en 5 volumes)

Après avoir frôlé la mort sur la planète Shummoor, les neuf membres de l’équipage B5 poursuivent leur périlleux voyage à travers l’espace. Le vaisseau Astra fait enfin son atterrissage sur la troisième planète de son lo,g parcours, Arispade. Avec son abondance en eau et en nourriture, celle-ci à tout d’une station balnéaire paradisiaque et diffère bien des épreuves qu’ils ont subies jusque-là. Kanata et les autres filent pour la première fois des journées paisibles et reposantes, et même le loup solitaire Ulgar commence à s’ouvrir face à Lucas. Mais leur discussion finit par révéler le lien étrange qui les unit…

Dans ce tome 3, pendant que les parents en deuil remuent ciel et terre (ou font semblant de remuer ciel et terre) pour retrouver leurs enfants, lesdits enfants se la coulent douce sur la Arispade la planète paradisiaque. Généralement les shonens évacuent les parents pour ne pas emmerder leur lectorat adolescent, alors qu’ici les relation parents/enfants sont au centre du récit (voir des mystères de la série).
Si le tome 1 avait révélé le passé de Kanata rabroué par son père champion sportif, et le tome 2 celui de Yunhua Lu bolossée par sa mère popstar, ce tome 3 constitue lui une pluie de révélations :
– Ulgar le fils du principal est détesté par son père parce que son frère aîné premier en tout est mort alors que lui qui n’a été premier en rien est toujours vivant… Mais il aimait son frère de toutes ses forces et il veut le venger en tuant le fils de son meurtrier qui n’est autre que SPOILER !
– Luca Esposito est censé être l’héritier du baron politique Marco Esposito (celui qui affirme avec un visage impassible « que c’est comme si on lui avait arraché le cœur »), mais ce dernier s’en moque complètement car non seulement il s’agit d’une pièce rapportée mais en plus d’une pièce rapportée « ratée »… (dans un univers où on peut voyager d’une étoile à l’autre en un clin d’œil, les préjugés suprématistes et ségrégationnistes des élites autoproclamées n’ont aucunement pas changé : cela me confirme dans mon opinion que le problème c’est l’élite qui gouverne et pas le peuple qui est gouverné)
– Charce Lacroix a menti sur son identité car il est un fugueur échappé d’un réserve aristocratique au sein d’une galaxie démocratique, après que sa meilleure amie soit tombée dans le coma par sa faute et celle des élites autoproclamées suprématistes et ségrégationnistes
Entre toutes ces adoptions, tous ces enfants qui se révèlent non biologique, toutes ces difficiles relations familiales et cette histoire de fichage des gènes de l’humanité, on suspecte plus que jamais une expérience de Milgram…

– La jeunesse est un moment éphémère. Peu importe que tu passes une adolescence heureuse ou malheureuse, une fois que tu as atteint les 20 ans, tout prend fin. Le reste, ça dépend de toi.

Finalement la Team Kanata passe de la paradisiaque Arispade à l’infernale Icriss, avec sa face brûlante, sa face glaciale et son anneau crépusculaire peuplé d’une faune et d’une flore géantes particulièrement agressives… L’Astra est définitivement endommagé après son crash, et les naufragés de l’espace commencent à désespérer quand le cliffhanger vient tout relancer ! To Be Continued pour une série qui annoncée pour être courte ne fait que se bonifier…

C’est étrange de voir un shonen devenir rapidement et violemment un pamphlet social, mais c’est logique avec un Japon de plus en plus frappé par la précarité / la pauvreté alors qu’inégalités et injustices ne font qu’empirer. Ensuite il faut se rappeler que nous sommes dans un hommage à Star Trek, et que la série a eu du mal à s’imposer car « créateurs de richesses » et « premiers de cordée » étaient persuadés qu’un univers sans argent, sans compétitivité, sans inégalité, sans injustice et sans suprématisme WASP ce n’était pas une utopie mais une dystopie stalinienne… Ces élites autoproclamée sont un fléau qui nous pourrit la vie en empêchant l’humanité de réaliser sa destinée manifeste qui est de marcher sereinement vers le progrès par tous et pour tous !

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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