Thomas-Burnett Swann

Le Cycle du Latium, tome 1 :

Le Phénix vert

Roman, fantasy / mythologie
Publié en VF en octobre 2004 chez Les Moutons électriques
Publié en VO en 1972 (« Green Phoenix »)

Brûlée, pillée par les Achéens, Troie n’est plus qu’un souvenir. Énée le parjure, qui a réussi à fuir, accoste avec ses pirates sur les rives d’un monde inviolé. La souveraine des lieux est formelle : l’envahisseur doit mourir. Mais la jeune Mellone, dryade chargée d’appliquer la sentence, s’interroge : Énée est-il vraiment le monstre que l’on décrit ? Pour les derniers êtres magiques de l’Âge d’or, un terrible combat s’engage – peut-être le dernier.

Les 3 romans du Cycle du Latium sortent du même moule que La Trilogie du Minotaure : dans un Âge d’Or champêtre dont s’inspire les pastorales galantes du XVIIIe siècle, allégorie bien évidente de l’enfance, on suit un personnage clé qui va faire la découverte de l’amour et de la sexualité en même que heurs et malheurs de la vraie vue avant qu’un agent du destin se charge d’être l’instigateur du drame qui va mettre fin cet l’Âge d’or donc à l’innocence du personnage principal.

 

Dans Le Phénix vert, 2e dans l’ordre chronologique, mais 1er dans l’ordre de rédaction, l’Âge d’Or c’est le Bois d’Errance où dryades et faunes vivent ensemble mais séparés et où le mystère de la conception est bien gardé. Nous suivons dans la 1ère partie les premiers émois bien naïfs de la jeune Mellone face à Alcyon, alias Énée, et Phénix, alias Ascagne, jusqu’à sa défloration par le héros troyen. Le secret est éventé, mais l’essentiel est sauf puisque la méchante reine Volumna fait en sorte que la seule qui connaisse la vérité soit cloîtrée. Après une longue ellipse, nous suivons dans une 2e partie la quête d’identité du métis Coucou sur fond de guerre entre les Latins et Italiotes (les amazones volsques de la reine Camille et les barbares rutules, tous armés et aiguillonnés par la méchante reine Volumna). Mais grâce à Coucou Ascagne retrouve Mellone, et grâce à Ascagne les dryades connaissent enfin leur révolution sexuelle.

Si vous n’aviez pas deviné, la reprise de L’Enéide de Virgile sert ici de prétexte aux thèmes fétiches (fétichistes ?) de l’auteur qui ici rappellent beaucoup trop ce qu’il avait concocté pour sa Trilogie du Minotaure. Reste aussi des remarques ou des passages à la frontière assez limite avec des nymphettes de 12 ans et d’1m30 qui ne rêvent que de sexualité très active… Je ne sais pas si ce genre de truc passait mieux dans les années 70 qu’aujourd’hui, mais dans tous les cas cela m’a interloqué.

– Tu me causes tant de soucis, avec tes femmes. Tu les prends pour des déesses et ensuite tu oublies que même les Olympiens ont leurs défauts.

Sympathique mais pas indispensable. Amateur d’action ou d’intrigues, passez votre chemin, nous ici dans de la fantasy poétique tissée par un amateur de culture classique. Dans cette optique c’est assez réussi mais peu abouti car malheureusement l’histoire, pour ne pas dire l’Histoire, finit avoir d’avoir vraiment commencé…

Les livres sont très courts : on est plus proche de la novela que du roman. Du coup je m’étonne que Les Moutons électriques puis Points aient décidé de les sortir séparément au lieu de réalisé un tir groupé avec un intégrale comme le firent Le Belial et Folio SF pour La Trilogie du Minotaure, surtout vu l’étroitesse du lectorat potentiel en France…

note : 6/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

 
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