Nicolas Jarry (scénario)
Paolo Deplano (dessin)

Nains, tome 03 : Aral du Temple

Bande dessinée, fantasy / horreur
Publiée le 24 février 2016 chez Soleil

Un cube en or recouvert d’écritures ésotériques a été exhumé des entrailles d’une forteresse-état du sud. L’artefact, datant d’une époque reculée et terrible, intéresse au plus haut point les maîtres de l’Ordre du Temple qui rassemblent aussitôt un groupe pour aller enquêter sur place. Bien malgré lui, Aral, un jeune ingénieur tout juste diplômé, fait parti de l’expédition. Arrivés sur place, le mal est déjà en train de s’éveiller, révélant la face la plus obscure du peuple nain.

Qu’obtient-on en mélangeant les univers de J.R.R. Tolkien et de Michael Moorcock ? Le monde de Warhammer, ou les personnages de David Gemmell, ou les deux… ce qui est le cas ici avec ce 3e tome intitulé Aral du Temple ! Tout commence avec un mystérieux gardien de phare qui décide de coucher sur papier ses mémoires… Puis nous remontons le temps sept siècles en arrière pour suivre les aventures d’Aral, un étudiant orphelin embarqué dans une expédition archéologique destinée à percer les secrets d’un artefact maudit dépositaire d’un savoir interdit (oui je vous vois H.P. Lovecraft et Clive Barker !)

Dans la version médiéval-fantastique de la ville de The Crazies / La Nuit des fous vivants de George Romero, notre fine équipe s’enfonce envers et malgré tout dans les entrailles de la terre pour dérober son trésor à un dragon gardien de fort mauvaise humeur… On pardonnera les emprunts à La Geste des chevaliers dragons d’ANGE et au Hobbit de Peter Jackson tant ce pot-pourri est très cool, car au final on reprend la philosophie humaniste du Chaland d’or de Michael Moorcock, reprise par toute la bibliographie de feu David Gemmell : nous passons nos existences à chercher ailleurs ce qui est en chacun de nous ! Car Aral l’idéaliste devenu héros malgré lui et qui s’est vu en messie du peuple nain est finalement passé à côté des choses essentiels de la vie en poursuivant des chimères qui ont doublement causé sa perte (pleurs)… C’est l’histoire universelle du kama, de l’artha, du dharma et du karma (re-pleurs)… (je vous laisse le plaisir de la découverte, mais non seulement on reverra le personnage avant sa triste fin mais aussi la fille qu’il a engendrée et qui en suivant son exemple va emprunter une autre voie que lui)

– Ce n’est pas le chemin qui est important, c’est la manière dont nous le parcourons. Avec amour ou lâcheté, avec bonheur ou tristesse, avec compassion ou égoïsme.

Nicolas Jarry toujours aux manettes de la série continue de puiser avec bonheur dans l’univers Warhammer mais aussi de se régaler de dialogues recourant à un phrasé argotique fort joliment travaillé, et avec 56 pages le one-shot parvient à se développer en dépassant le cadre désormais étriqué du standard franco-belge ! Mais encore une fois un récit intéressant et plaisant qui fait passer un très bon moment, mais Paolo Deplano aux dessins et Elodie Jacquemoire aux couleurs ne dépassent pas le plafond de verre de la moyenne supérieure des productions de dernière génération, du coup les graphismes restent en deçà voire très en deçà des ambitions affichées par le scénariste… (Quand je vois les top dessinateurs au service de scénarios écrits par-dessus la jambe par des auteurs surcotés qui finissent en bouillasses incohérentes, j’ai grave envie de rouspéter contre les politiques éditoriales !)

note : 7,5/10

Alfaric

Parce que notre avis n’est pas le seul qui vaille, quelle note mettriez-vous à cet ouvrage ?

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