Avec ce diptyque intitulé La Baroque épopée du monde qui ne voulait pas tourner, Christophe Arleston ne se cache plus derrière des prêtes noms pour faire du Christophe Arleston. C’est drôle, c’est coloré, c’est boobesque mais pas trop (mais dès la première page), et c’est truffé de références aux œuvres de Jack Vance, mais pas que… Pour une peu, on se serait cru dans Les Baladins de la planète géante avec tout ce côté théâtral, c’est pour vous dire !

Le prince Altek est à la veille de son couronnement, et se fait bolosser par sa sœur Lytheth. Elle ne devrait pas, car l’un comme l’autre sont dans le collimateur de leur oncle Lompyste et de leurs cousins Frinoste l’intello et Marmül la brute. Entre eux et un accident malencontreux, leur autre oncle Grish, et leur préceptrice Irlith Milti Tidzi Ziil astrante rebelle et présumée amante de leur défunt géniteur…

Les tentatives d’assassinat contre le prince se multiplient, et d’autant plus facilement que celui-ci aime comme dans les contes de fées et les contes des mille et une nuits se mêler à son peuple pour savoir ce que celui-ci ressent. Car Altek est secrètement républicain, mais pour abolir la monarchie il faudrait d’abord abolir la noblesse et les privilèges ce qui déclencherait la guerre civile, euh pardon la lutte des classes (vous savez, ce truc qui n’est pas censé exister, mais que les riches veulent à tout prix gagner quitte à détruire le monde dans lequel nous vivons).

– Je ne suis pas assez influente pour pouvoir me moquer des opinions des autres.

Sauf que le monde s’arrête de tourner, et que pour les astrantes c’est une punition divine pour peuple qui n’a pas assez la foi (refrain que trop bien connu). Pour Irlith Milti Tidzi Ziil, il faut retrouver le fleuve Styx qui mènerait à la clé de l’énigme. Altek se propose spontanément, ainsi que ses cousins Frinoste et Marmül qui compte bien le trucider à la première occasion, tandis que l’Oncle Lompyste compte bien épouser Lytheth contre son gré pour monter sur le trône selon son gré… On aurait pu avoir des thématiques survivalistes avec les peuples du monde entier migrants vers la bande crépusculaire encore vivable comparée à la face brûlée et la face gelée, mais visiblement en cette année 2021 l’immigration est un thème trop compliqué à évoquer pour Christopher Arleston !

Ce bel album de 75 pages qui a un duo de pigeons pour narrateurs plaira aux fan d’Arleston, et laissera de froid les non-fans d’Arleston. Les dessins de Dana Dimat sont chouettes, les couleurs de Florence Torta sont chouettes, et c’est en deux tomes seulement. Avec un peu de chance Christophe Arleston a appris de ses erreurs chez Soleil… Et pour ne rien gâcher, je vous ait épargner un super spoiler en cadeau !

note : 7,5/10

Alfaric