Mike Baron & Mark Shainblum (scénario)
Ken Hooper & Jill Thompson (dessin)
d’après Michael Moorcock

Les Chroniques de Corum, tome 3 :

Le Roi des Épées

Comics, fantasy
Publié en VF le 19 février 2020 chez Delcourt
Publié en VO entre mai 1988 et décembre 1988 chez First Comics (« The Chronicles of Corum #9–12 »)

La fin du combat incessant entre L’Ordre et le Chaos qui fait rage sur les quinze plans de l’existence est proche ! Corum, mais aussi les autres incarnations du Champion Éternel que sont Elric et Ereköse, doivent pénétrer les cinq derniers plans, afin de défaire le Seigneur du Chaos, mais aussi le Roi des Épées, Mabelode le sans-visage. Corum y trouvera peut-être le moyen d’abattre Glandyth-a-Krae, celui qui a massacré sa famille…

Le Roi des Épées n’est déjà pas à proprement parler un bon roman de Michael Moorcock, et avec la valse des scénaristes, des dessinateurs, des encreurs et des coloristes difficile de réaliser une bonne adaptation. Pour éviter les SPOILERS, passez directement au dernier paragraphe !

 

Dans un 1er temps, malgré la raclée qu’il a reçue à Bataille d’Hawyge Gladnyth A-Krae n’a pas renoncé à trucider le Prince Corum à la Robe Écarlate. Il reçoit les faveurs de Mabelode, le Roi des Épées qui est le dernier et le plus puissants des Seigneurs du Chaos sur les Quinze Plans. Il utilise un sorcier nhadragh (et non vadghagh comme cela est écrit) pour lancer un nuage de colère sur le monde entier, et la population du monde entier se met à s’entre-tuer (héritage Fritz Leiber : les vrais savent ; et puis ceux qui les dieux veulent punir ils les frappent d’abord de folie). La Team Corum protégée par une potion préparée par Jhary-a-Conel qui est à l’Éternel Compagnon ce que Erekosë est à l’Éternel Champion, se lancent à la poursuite du sorcier mais ils sont eux-mêmes poursuivis par Gladnyth A-Krae. Cela les obligent en dernier recours à franchir les barrières entre les dimensions, pour parvenir dans les domaines de Mabelode le Sans-Visage…

Dans un 2e temps Rhalina est prise en otage par Mabelode, et Corum et Jhary se perdent dans l’espace et le temps avant de se retrouver quelque part dans en Cornouailles durant les guerres de religion. Un docteur les mène à une voyante, la voyante les mène à un alchimiste capable de voyager dans le temps de quelques siècles, et l’alchimiste les mène à la Tour qui Disparaît (qu’on pourrait qualifier de TARDIS contrôlée par un sorcier). Corum est séparé de Jhary et seul il ne peut rien… C’est ainsi qu’il invoque Elric de Melniboné, et qu’il est rejoint par Erekosë. Ensemble, ils sont les Trois-Qui-Sont-Un et ils mettent la pâtée au sorcier et à ses créatures avant de libérer Jhary qui conduit chacun d’eux vers sa Tanelorn.

Un monde sans dieux est un monde où il n’y a guère à craindre. 

Dans un 3e temps, Corum et Jhary trouvent leur Tanelorn, la Cité de la Tranquillité servant de prison à Kwll dont Corum porte l’un des mains, être plus puissant que les dieux qui souhaite profiter de da grande conjonction du Million de Sphères. Il faut signer un pacte avec le diable, et pour une fois il plaît au diable de respecter sa parole : il les conduit à Mabelode, il leur permet de libérer Rhalina, et de s’enfuir du palais du Roi des Épées… pour rejoindre leur point de départ, où les attend de pieds fermes Gladnyth A-Krae. Corum le provoque une nouvelle fois en duel à mort pour laisser à ses compagnons un peu de temps pour essayer de fuir, et le deus ex machina survient en la personne de Rhynn le frère de Kwll qu’il a libéré sans le savoir de sa prison en suivant ses instructions. Les deux frères ont débarrassé l’univers des dieux et de leurs sbires : désormais le destin des peuples est entre leurs mains !

 

Michael Moorcock est victime de lui-même : sur le fond on navigue entre la psychologie jungienne et la philosophie sartrienne, et sur la forme on navigue entre le théâtre élisabéthain et le roman picaresque. L’ensemble n’est pas toujours très digeste, surtout quand il réalise tout cela lors d’un trip sous acide. Les personnages voyagent au petit bonheur la chance, et l’auteur les envoient là où il veut les voir sévir, mais il veut surtout les entendre déclamer ses idées existentialistes.

L’Américain Mike Baron est moins fidèle (le château de sang aurait dû figurer dans le tome 1, et ici on aurait parfaitement pu s’en passer, mais le récit de Dame Jane et de son amour elfique et plutôt bien fait), et le canadien Mark Shainblum recruté au pied levé fait ce qu’il peut pour boucler correctement la série. Jackson Guice avait fait des efforts pour ne trop s’éloigner des graphismes de Mike Mignola, mais on ne peut pas en dire autant de Ken Hooper dont les dessins sont de moins en moins précis au fur et à mesure que les pages défilent (Erekosë en Hercule Breton : quel manque d’imagination ; les Trois-Qui-Sont-Un c’est juste 3 mecs qui se tiennent les coudes : quel manque d’imagination), et là aussi Jill Thompson essaie de rattraper le coup dans le dernier épisode mais le mal était déjà fait.

note : 5,5/10

Alfaric

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