Christophe Bec (scénario)
Stevan Subic (dessin)
d’après R.E. Howard

Conan le Cimmérien, tome 13

Xuthal la Crépusculaire

Bande dessinée, fantasy / heroic fantasy
Publiée le 26 janvier 2022 chez Glénat

Perdu dans l’infini d’un désert de sable, Conan avance accompagné de Natala, une esclave à la beauté sauvage. Les réserves d’eau et de nourriture sont dorénavant épuisées et sous ce soleil de plomb, cela ne signifie qu’une chose : la mort.
Tandis que les dernières forces de Natala l’abandonnent progressivement, Conan aperçoit au loin, vers le sud, une cité aux allures de mirage. C’est xuthal. À cet instant, elle symbolise la vie et le salut aux yeux des deux amants, mais en pénétrant dans sa cour intérieure, le vide et le silence qui y règnent laissent présager du pire.

Nouvelle alimentaire rédigée durant la Grande Dépression Xuthal la Crépusculaire est quelque part le brouillon des Clous Rouges qui remplacent le monster of the week par le mal tapi dans le cœur de chaque homme et de chaque femme (refaisant de Conan un problem solver plutôt qu’un tueur de monstres).

On ne va pas donc demander à l’adaptation de faire des miracles (surtout avec tous les reports de l’album dus au COVID). On suit donc le combo MBB (Muscles, Balls & Boobs) avec un héros testostéroné, une damsel in distress peu vêtue et bien fichue et l’indicible et innommable monster of the week. L’auteur s’était lâché sur la violence et le sexe, les auteurs vont ici beaucoup plus loin. Je découvre donc que Christophe Bec toujours bon adaptateur a des appétences pour le gore (on se serait passé des membres découpés et des organes éviscérés), et que Stevan Subic et ses yeux d’onyx et d’obsidienne a des appétences pour le hentai avec ustensiles et tentacules (the craignoss monster genre la créature du lac noir étant remplacé par un poulpe géant genre Cthulhu)…​

Conan continuait de marcher résolument. Le cimmerien jouerait sa vie à l’épée et il n’avait jamais demandé plus que ça.

Mais le récit d’origine était aussi un chouette récit d’ambiance avec Conan et Natala perdus dans une immense cité-palais sans ouverture vers l’extérieur, éclairée seulement par d’étranges lumières artificielles. Dans ces lieux déserts ils rencontrent de temps en temps des junkies confondant rêve et réalité pour oublier qu’ils sont tous les victimes potentielles du Grendel local qui les dévore les uns après les autres. Parmi eux détonne la sculpturale Thalis, nouvellement arrivée dans la cité-palais qui a des projets pour le barbare bronzé aux muscles d’acier… La civilisation est le chemin le plus rapide de la barbarie à la décadence, et on imagine sans peine les idées de R.E. Howard reprises par Michael Moorcock avec ses Melnibonéens vivant sous la coupe du dieu du chaos Arioch…

Et sur l’ambiance, le serbe Stevan Subic se lâche totalement ! Après de magnifiques paysages désertiques il s’amuse comme un petit fou à dessiner Xuthal dans le style de Philippe Druillet… La cité-palais ressemble elle-même à une gigantesque mâchoire au coucher et au lever du soleil, et l’architecture comme la décoration mélangent cultes païens réels et cultes païens imaginaires avec des scorpions, des serpents et des têtes cornus partout ou presque… Le tout avec la colorisation de Giulia Brusco, fille cachée de Mario Bava, qui distille tension et angoisse à chaque case !

Mais quel dommage que le dernier tiers de l’album ne soit que du cul et du gore, il y avait moyen de faire autre chose.

note : 7,5/10

Alfaric

Nouvelle alimentaire rédigée durant la Grande Dépression Xuthal la Crépusculaire est quelque part le brouillon des Clous Rouges qui remplacent le monster of the week par le mal tapi dans le cœur de chaque homme et de chaque femme (refaisant de Conan un problem solver plutôt qu’un tueur de monstres).

On ne va pas donc demander à l’adaptation de faire des miracles (surtout avec tous les reports de l’album dus au COVID). On suit donc le combo MBB (Muscles, Balls & Boobs) avec un héros testostéroné, une damsel in distress peu vêtue et bien fichue et l’indicible et innommable monster of the week. L’auteur s’était lâché sur la violence et le sexe, les auteurs vont ici beaucoup plus loin. Je découvre donc que Christophe Bec toujours bon adaptateur a des appétences pour le gore (on se serait passé des membres découpés et des organes éviscérés), et que Stevan Subic et ses yeux d’onyx et d’obsidienne a des appétences pour le hentai avec ustensiles et tentacules (the craignoss monster genre la créature du lac noir étant remplacé par un poulpe géant genre Cthulhu)…​

Conan continuait de marcher résolument. Le cimmerien jouerait sa vie à l’épée et il n’avait jamais demandé plus que ça.

Mais le récit d’origine était aussi un chouette récit d’ambiance avec Conan et Natala perdus dans une immense cité-palais sans ouverture vers l’extérieur, éclairée seulement par d’étranges lumières artificielles. Dans ces lieux déserts ils rencontrent de temps en temps des junkies confondant rêve et réalité pour oublier qu’ils sont tous les victimes potentielles du Grendel local qui les dévore les uns après les autres. Parmi eux détonne la sculpturale Thalis, nouvellement arrivée dans la cité-palais qui a des projets pour le barbare bronzé aux muscles d’acier… La civilisation est le chemin le plus rapide de la barbarie à la décadence, et on imagine sans peine les idées de R.E. Howard reprises par Michael Moorcock avec ses Melnibonéens vivant sous la coupe du dieu du chaos Arioch…

Et sur l’ambiance, le serbe Stevan Subic se lâche totalement ! Après de magnifiques paysages désertiques il s’amuse comme un petit fou à dessiner Xuthal dans le style de Philippe Druillet… La cité-palais ressemble elle-même à une gigantesque mâchoire au coucher et au lever du soleil, et l’architecture comme la décoration mélangent cultes païens réels et cultes païens imaginaires avec des scorpions, des serpents et des têtes cornus partout ou presque… Le tout avec la colorisation de Giulia Brusco, fille cachée de Mario Bava, qui distille tension et angoisse à chaque case !

Mais quel dommage que le dernier tiers de l’album ne soit que du cul et du gore, il y avait moyen de faire autre chose.

note : 7,5/10

Alfaric

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